Les avocats de Mme Bolle, mise en cause en juin dernier pour le rapt mortel
du petit garçon de quatre ans retrouvé le 16 octobre 1984 dans la Vologne, ont
soutenu, lors de l'audience devant la chambre de l'instruction à la mi-avril,
"l'absence d'indices graves et concordants" à l'encontre de leur cliente.
Elle "est innocente, elle l'a toujours été", a insisté Me Vincent Nioré, l'un de ses défenseurs. Les conseils de cette femme de 48 ans ont aussi invoqué la nullité de sa garde à vue en 1984 et ils contestent la "réintroduction dans le dossier
d'actes annulés" par le deuxième magistrat instructeur - le juge Simon - de 1987 à 1990.
Rappel des faits
A l'automne 1984, celle qui était alors âgée de 15 ans avait accusé son beau-frère Bernard Laroche, lors d'une garde à vue devant les gendarmes, d'avoir enlevé Grégory, avant de se rétracter. Ce dernier avait été incarcéré puis relâché avant d'être tué d'un coup de fusil par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de l'enfant, en 1985.
Trois décennies plus tard, l'accusation soupçonne cette femme aujourd'hui âgée de 48 ans d'avoir participé à l'enlèvement et soutient que sa rétractation s'explique par des violences familiales subies à l'époque - ce qu'elle conteste.
Les magistrats ont cependant accepté, fin avril, de l'autoriser à rentrer chez elle dans les Vosges, tout en maintenant l'interdiction d'entrer en contact avec les autres protagonistes de l'affaire.
Elle demandait pour la deuxième fois l'assouplissement du strict contrôle judiciaire auquel elle était soumise depuis début août, qui la contraignait à résider dans la Nièvre chez un tiers.
Les lettres anonymes
La chambre de l'instruction se prononcera aussi, mercredi, sur les mises en
examen de Jacqueline et Marcel Jacob. Les deux septuagénaires sont soupçonnés d'avoir été les "corbeaux" de l'affaire, à l'origine de plusieurs lettres
anonymes bien renseignées.
Selon les enquêteurs, le grand-oncle et la grand-tante de Grégory, qui
clament leur innocence, seraient aussi impliqués dans l'enlèvement et la mort du garçonnet dans le cadre d'un "acte collectif".
Leurs avocats affirment notamment que leurs mises en examen, intervenues
également en juin dernier, sont nulles "car leurs droits élémentaires ne leur
ont pas été notifiés".
Initialement soumis à un contrôle judiciaire strict, qui leur imposait de résider séparément et loin de leur domicile vosgien, les époux Jacob avaient
été autorisés à rentrer chez eux en fin d'année dernière.
(Source AFP)