Dans les coulisses du feu d’artifice de Besançon...

Publié le 11/07/2023 - 16:10
Mis à jour le 13/07/2023 - 15:37

Face au spectacle de milliers d’étincelles illuminant le ciel bisontin les soirs de 14 juillet, qui ne s’est jamais demandé ce qui se cachait derrière la magie d’un feu d’artifice ? Plongée dans les coulisses de la conception du feu d’artifice de Besançon pour comprendre comment on passe d’une ébauche de formes et de couleurs imaginée sur le papier à la concrétisation d’un vrai spectacle pyrotechnique.

Derrière la poésie du moment, une technique irréprochable et des normes de sécurité en pagaille. Sur le terrain de tir du feu d’artifice de Besançon situé dans le parc de la Tour Carrée à Battant, pas moins de huit artificiers seront à l’œuvre toute la journée du 14 juillet 2023 pour permettre le tir prévu à 22h30, selon un plan de tir millimétré.

Dans le temps, mais aussi dans l’espace : un cercle de 100 mètres de rayon ultra sécurisé délimitera la zone au sein de laquelle seront déployés les mortiers qui permettront le décollage des bombes. Extinction de l’éclairage public alentour quelques secondes avant le lancement, et feu !

Aux manettes pour superviser les opérations : Thierry Dardelin, Bisontin d’origine, 35 ans d’expérience dans le feu d’artifice, veillera au grain aux côtés du chef de tir. Depuis la table de tir -l’équivalent d’une régie-, pas moins de 60 lignes de tir seront mises à feu suivant un schéma établi à la dixième de seconde près.

© pexels

De la conception à la réalisation, un "voyage en imagination"

Le montage le jour J n’est que la partie immergée de l’iceberg. Avant d’être expédiées sur site, les pièces d’artifice sont d’abord fabriquées sur un site pyrotechnique vendéen selon le scénario conçu plusieurs mois en amont par la société Jacques Couturier Organisation. Spécialisé dans la conception de spectacles pyrotechniques en France et à l’international depuis 35 ans, son fondateur n’a rien perdu de sa passion d’enfant pour les feux.

"Nous créons un monde où les sons et les couleurs se répondent", déclame Jacques Couturier, instituteur de formation, citant Baudelaire. "Comme le peintre a à sa disposition une palette de teintes et de textures, nous, nous avons des gerbes fleuries, des serpentins, des tourbillons, des détonations", continue-t-il. Une panoplie d’effets à disposition qui permet de mettre en scène, selon les contraintes de l’espace scénique, une grande variété de tableaux sur différents étages pour retenir l’attention du spectateur.

Car c’est bien ça l’enjeu d’un feu d’artifice réussi : se réinventer d’une année sur l’autre pour continuer de susciter l’émerveillement. Prenant à cœur cette mission, la société JCO va jusqu’en Chine chaque année pour dénicher le must des nouveautés qui feront sensation dans le ciel bisontin les soirs de fête nationale. Jacques Couturier l’assure, "nous ne reproduisons jamais deux fois le même spectacle. Il y a bien sûr des tableaux incontournables qui sont toujours là parce que le public les affectionnent particulièrement, mais les compositions varient toujours d’une année sur l’autre". D’autant plus que s’agissant du feu de Besançon, le spectacle n’est pas accompagné de bande son musicale : "nous faisons en sorte de varier les effets pyrotechniques en permanence pour maintenir l’attention", parachève-t-il.

Spolier alert : cette année, le spectacle se voudra tout en nuances, avec beaucoup de couleurs, sans oublier les immanquables saules pleureurs or et argent, nous révèle Thierry Dardelin.

Thierry Dardelin nous explique comment va se dérouler le montage sur le terrain de tir le jour J au pied de la tour Carrée, à Besançon © Lilou B.

Des chiffres et des incertitudes

Le montant de la facture pour une telle prestation ? Nous n’en connaitrons pas le montant exact, toujours est-il qu’un spectacle pyrotechnique, en fonction de la taille de la ville qui l’accueille, chiffre entre 50 centimes et 1 euro par spectateur. Quelques 10.000 visiteurs sont attendus pour assister aux festivités cette année à Besançon.

Il y a tout de même une ombre au tableau : cette année encore, la sécheresse menace la bonne tenue de l’évènement. Pour pallier au risque de départ d’incendie causé par les étincelles en contact avec un sol très sec, une équipe de pompiers sera dépêchée sur place, prête à intervenir à tout moment. Mais si aucune nouvelle directive n’a été émise pour l’heure, à la vue de la multiplication des annulations dans le Grand Est ces derniers jours, Thierry Dardelin n’est pas confiant.

Si le permis de tirer est délivré par la préfecture, c’est au maire de la ville que revient la décision d’annuler ou de maintenir le tir. Quid du passage aux drones pour pallier au problème ? Jacques Couturier ne veut pas en entendre parler : "certains disent que c’est l’avenir, mais c’est sans commune mesure avec le contact physique et émotionnel très particulier permis par un vrai feu d’artifice", assène-t-il. Quant à son impact environnemental, Jacques Couturier nous indique que les batteries au lithium de centaines de drones utilisés pour un seul spectacle restent plus polluantes que les 180 grammes de CO2 émis pour un kilo de poudre lors d’un feu d’artifice. Des effets lumineux silencieux seront tirés en amont du feu pour prévenir les oiseaux, afin qu’ils s’écartent naturellement, tient-il à nous préciser.

Infos +

Pont Robert Schwint, Pont de la République et Pont Battant constitueront les meilleurs spots pour assister au spectacle, nous assure Thierry Dardelin. Il déconseille fortement les visiteurs désirant voir le feu d’artifice de se placer au niveau de la gare Viotte, la hauteur des arbres étant susceptible de masquer la vue.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Culture

No Logo Festival annulé en 2026 : “un projet culturel sacrifié sur l’autel de la politique”

Le festival No Logo ne se tiendra finalement pas à Ornans en 2026. L’équipe organisatrice a annoncé dans un communiqué du 18 novembre 2025 la nouvelle dans un communiqué évoquant "une décision subie, incompréhensible et lourde de conséquences" qui met fin à "des mois d’un travail rigoureux, de discussions et de concertation".

Concerts Gims et Sting à la Saline Royale d’Arc-et-Senans, un choix de date qui dérange…

Après l’annonce des deux concerts de l’événement Saline Royale live à Arc-et-Senans, lors de la dernière assemblée départementale du Doubs le 17 novembre dernier, le groupe Doubs Social Écologique et Solidaire (DSES) a tenu à réagir en pointant du doigt "une montée en puissance qui pose question de la concurrence avec les salles du territoire", l’événement ayant lieu le même week-end que l’ultime édition du festival de la Paille à Métabief. 

“Objectif Japon !” premier ouvrage d’une Franc-Comtoise qui enseigne le japonais

Déjà très présente sur les réseaux sociaux, Sophie Thomas est une passionnée du Japon, de sa langue et de sa culture. La trentenaire qui réside dans le Jura à Salins-les-bains a trouvé en 2013 sa vocation dans l’enseignement et est devenue professeur particulière de japonais. Elle sort aujourd’hui un livre "Objectif Japon !" à destination de tous ceux qui souhaitent maîtriser le japonais pour leur prochain voyage.

Petits champions de la lecture : déjà 258 classes inscrites en Bourgogne-Franche-Comté

Alors que les inscriptions se clôtureront le 2 décembre 2025, le grand jeu de lecture à voix haute, Les petits champions de la lecture, comptabilise déjà plus de 7 120 classes de CM1 et CM2 inscrites en France. C’est près de 20% de plus que l‘année dernière à la même date selon l’organisation. Actuellement, 258 classes de Bourgogne-Franche-Comté sont inscrites au concours.  

De la limonade Rième à une fabrication de cancoillotte au Mexique, un Franc-Comtois répertorie les influences franc-comtoises dans le monde

Après son premier ouvrage consacré au "Top 50 des gags et des gaffes de nos ancêtres comtois", Anthony Soares, doctorat en histoire à l’université Maris et Louis Pasteur vient de sortir un second ouvrage aux éditions Cêtre consacré au rayonnement de la Franche-Comté dans le monde. Grâce à ses nombreux voyages, l’auteur, au fil des 130 pages de son livre, propose de découvrir une partie de ce qu'il est aujourd'hui possible de trouver de franc-comtois à l’étranger.

Eurockénnes 2026 : Aya Nakamura, Orelsan, The Offspring, Pulp, et bien d’autres… attendus cet été à Belfort

VIDÉO • L’équipe des Eurockéennes de Belfort a présenté, vendredi 14 novembre 2025 à Belfort, une première partie de la programmation de leur édition 2026. Jean-Paul Roland, directeur du festival, Kem Lalot, programmateur, et Anthony Fernandez, responsable du pôle partenariats, ont dévoilé 26 artistes qui se produiront du 2 au 5 juillet prochains au Malsaucy.

32e Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul : Louison Mangard et Joakim Aubry, coprésideront le jury Jeune 

Louison Mangard et Joakim Aubry, élèves du lycée des Haberges en option théâtre, membres du conseil de la vie lycéenne et du club cinéma, seront les coprésidents du Jury Jeune du 32e Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul se déroulant du 27 janvier au 3 février 2026.

Pontarlier consacre la prochaine édition du festival Couleur urbaine à la santé mentale des jeunes

Cette année, le Pontarlier Festival Couleur Urbaine propose un format recentré et ciblé autour de la santé mentale des jeunes du 26 au 28 novembre 2025. Au programme de cette édition : spectacles, soirée musicale, ateliers et rencontres… le tout dans un cadre bienveillant et accessible, pour aborder cette question sensible et d'actualité.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 2.1
légère pluie
le 20/11 à 03h00
Vent
3.43 m/s
Pression
1011 hPa
Humidité
91 %