Jura : prison avec sursis pour un nonagénaire qui avait tué un pompier

Publié le 21/02/2014 - 17:51
Mis à jour le 21/02/2014 - 17:52

Joseph Barthe, 91 ans, a été condamné en appel vendredi à cinq ans de prison avec sursis avec mise à l’épreuve pour avoir tué d’un coup de fusil de chasse un pompier qui venait le secourir, en 2009 dans l’Ain. Au terme de quatre jours de procès, la cour d’appel d’assises du Jura a suivi les réquisitions de l’avocate générale Virginie Deneux, assortissant la peine du nonagénaire d’une interdiction de détenir des armes et de l’obligation d’indemniser les victimes.

 © Alexane Alfaro
© Alexane Alfaro

Joseph Barthe a été reconnu coupable du meurtre d'Eric Virot et condamné par les jurés du Jura, qui n'ont pas retenu l'argument de la légitime défense, contrairement à la cour d'assises de l'Ain qui avait acquitté M. Barthe, sur
ce motif.

"Il a tiré immédiatement dans aucune vérification"

L'avocat de l'accusé, Me Hervé Guyenard, avait plaidé l'acquittement en évoquant l'état de légitime défense de son client. Mais l'avocate générale avait rejeté cette idée car "la légitime défense ce serait dire qu'il n'y aurait eu aucun autre choix". Or Joseph Barthe "avait la possibilité de voir ce qu'il y avait derrière la porte, il avait la possibilité de parler, il avait la possibilité de tirer en bas, en haut, à coté. Mais il a tiré immédiatement sans aucune vérification, sans laisser aucune chance à la victime", a-t-elle remarqué.

Me Guillaume Gossweiller, l'un des avocats de la famille de la victime, a par ailleurs remarqué que "le tir a été fait avant que M. Barthe puisse identifier la personne en face de lui".

Rappel des faits

Le 18 mars 2009 à Belley (Ain), l'alarme de la maison de Joseph Barthe s'était déclenchée en pleine nuit, vers 3H00 du matin. Craignant un malaise ou un suicide, ses voisins avaient alerté les gendarmes. Mais, atteint de surdité, l'occupant des lieux n'avait entendu ni l'alarme, ni les appels de ses voisins, ni ceux des gendarmes et des pompiers qui étaient entrés dans la maison. Le pompier Eric Virot, 32 ans, avait alors saisi une hache avant d'enfoncer à coups de pied la porte verrouillée de la chambre du vieil homme. Pensant à un cambriolage, l'accusé avait saisi son fusil de chasse, l'avait chargé et tiré sur le pompier dès son entrée dans la pièce, le touchant mortellement à la poitrine.

"Un tir volontaire qui ne pouvait que tuer"

L'avocate générale s'est montrée catégorique estimant que le nonagénaire s'est rendu coupable d'un crime. "Le tir volontaire de M. Barthe, cette nuit-là est un tir à 2,5 m, avec une munition, qui ne pouvait que tuer", a-t-elle argué. Et le "fait que la personne qu'il a tué ne soit pas exactement celle qu'il pensait ne change rien, c'est un crime", a-t-elle martelé. L'avocat de l'accusé a souligné l'âge, le veuvage, la surdité et la crainte d'être "agressé" de Joseph Barthe qui "n'a rien entendu" et a vu surgir "une ombre avec ce qu'il distingue comme étant une arme" dans sa chambre. "Le drame de ce dossier c'est qu'il a la conviction absolue qu'il était en train d'être agressé. Il était persuadé de subir une agression grave et injuste perçue comme une menace de mort", a rappelé l'avocat.

(Source : AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Procès Péchier : Sandra Simard raconte son “calvaire”

"Je vis comme dans le corps d’une vieille personne” : une première victime présumée de l'anesthésiste Frédéric Péchier, Sandra Simard, a témoigné jeudi 18 septembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs, décrivant un "calvaire" depuis son empoisonnement pendant une opération.
 

Procès Péchier : un collègue décrit un personnage de “sauveur” qui “s’occupait de tout”

"Un personnage charismatique de sauveur": un ancien collègue de Frédéric Péchier, accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, a décrit jeudi 18 septembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs le rôle de "leader" que jouait l'accusé parmi les anesthésistes au sein de la clinique Saint-Vincent de Besançon.

Procès Péchier : “J’attends 20 jours de procès avant de pouvoir commencer à m’expliquer”

+ PRISE DE PAROLE DE FRÉDÉRIC PÉCHIER + ME SCHWERDORFFER + PARTIE CIVILE • Le septième jour du procès de Frédéric Péchier s’est poursuivi cet après-midi du 16 septembre 2025 avec l’audition de Vincent Bailly, chirurgien de Jean-Claude Gandon, victime présumée. Plusieurs témoins, notamment des infirmières présentes durant l’opération, ont également été entendus. Pour rappel, le Docteur Péchier est soupçonné de 30 faits d’empoisonnement, dont 12 mortels. En images, il exprime son impatience...

Rentrée du TA de Besançon : “La justice administrative est attaquée parfois de manière violente, ce qui interroge sur l’État de droit”

L’audience de rentrée solennelle du tribunal administratif de Besançon s’est tenue ce mardi 16 septembre 2025. Elle a été animée par la présidente Cathy Schmerber, en présence des magistrats, personnels de la juridiction, ainsi que le préfet du Doubs, la maire de Besançon, ainsi que plusieurs élus et représentants des forces de l’ordre et de l’armée.

Procès Péchier : “Avez-vous vu d’autres médecins vous demander du potassium en 11 ans ?”. “Jamais” : une infirmière à la barre du tribunal de Besançon

Le premier témoin entendu ce 16 septembre 2025 lors de l’ouverture du septième jour d’audience à la cour d’assises de Besançon est une ancienne infirmière en cardiologie de la clinique Saint-Vincent. Pour rappel, Frédéric Péchier est accusé de 30 faits d’empoisonnement, dont 12 mortels.

Procès Péchier : le deuxième avocat de l’accusé, Lee Takhedmit, jette l’éponge

Lors du septième jour du procès de Frédéric Péchier, anesthésiste soupçonné de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, dans deux cliniques de Besançon, ce mardi 16 septembre, le deuxième avocat de l’accusé, Me Lee Takhedmit, n’était pas présent aux côtés de son client. Pourquoi ? Randall Schwerdorffer nous explique.

Revivez la première semaine du procès de l’anesthésiste Frédéric Péchier à Besançon

La première semaine du procès du docteur Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s'est tenu du 8 au 12 septembre 2025 à Besançon. Revivez chronologiquement les cinq jours de ce premier procès hors normes. 

Procès Péchier à Besançon : “Soit Frédéric Péchier était incompétent, soit il savait ce que la patiente avait”

La cour d'assises du Doubs a examiné vendredi 12 septembre 2025 les secours apportés par l'anesthésiste Frédéric Péchier à une femme en arrêt cardiaque, selon un protocole qui, pour l'accusation, prouve qu'il connaissait la nature du poison qui lui avait été administré. Des débats techniques se sont ainsi enchaînés autour d’un poison et d’un remède.

“Arrêter l’hécatombe” : le rôle clé des lanceurs d’alerte dans le procès Péchier

Deux anesthésistes, qualifiés de "lanceurs d’alerte", ont mis en lumière ce que la justice décrit comme le "tabou de l’assassinat médical". Jeudi 11 septembre 2025, quatrième jour du procès, la cour d’assises du Doubs s’est penchée sur l’origine de l’affaire des 30 empoisonnements dont 12 mortels reprochés au docteur Frédéric Péchier.

“Un alibi monté de toutes pièces” : les débats s’intensifient au procès de Frédéric Péchier à Besançon

La cour d’assises du Doubs poursuit l’examen du dossier de Frédéric Péchier, l’ancien anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements présumés entre 2008 et 2017. Ce mercredi 10 septembre, troisième jour du procès, les débats ont porté sur les cas de deux patients : Sandra Simard et Jean-Claude Gandon.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 16.55
ciel dégagé
le 18/09 à 18h00
Vent
1.42 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
81 %