L'UE veut "couper tous les liens entre la Russie et le système financier mondial", le Kremlin promet des répliques

Publié le 25/02/2022 - 13:22
Mis à jour le 25/02/2022 - 12:20

L’Union européenne « veut couper tous les liens entre la Russie et le système financier mondial », a affirmé vendredi le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire après l’invasion russe en Ukraine.
 

 © Ministère de l'économie et des finances
© Ministère de l'économie et des finances

Le président russe Vladimir Poutine est un « semeur de guerre » qui veut sortir l’Ukraine de « la carte des États », a déclaré vendredi  Jean-Yves Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française, ajoutant que la « sécurité » du président ukrainien Volodymyr Zelensky élu en 2019 était menacée par l’offensive russe.

« La guerre est totale. Le président Poutine a choisi la guerre, il a choisi une offensive massive, il a choisi de sortir l’Ukraine de la carte des États », a-t-il sur la radio France Inter. « L’affaire du Donbass n’était qu’un prétexte. Ce que voulait Poutine, c’est la soumission de l’Ukraine et il poursuivra apparemment jusqu’au bout son offensive », a-t-il ajouté en référence à la région séparatiste prorusse de l’est de l’Ukraine que le maître du Kremlin affirme par cette offensive vouloir protéger.

Bruno Le Maire, qui s'exprimait devant la presse peu avant le début d'une réunion des ministres des Finances à Paris, a souligné que l'économie française était "peu exposée à la Russie".

"Nous voulons isoler financièrement la Russie (...) Nous voulons assécher les financements" de l'économie russe, a-t-il assuré.

"Notre objectif est de faire plier l'économie russe, cela prendra le temps nécessaire", a encore affirmé M. Le Maire au lendemain de l'annonce de sanctions européennes. Paris va par ailleurs participer à hauteur de 300 millions d'euros à l'octroi d'une aide de l'UE de 1,2 milliard d'euros à Kiev, décidée lundi à Bruxelles.

De son côté Moscou a promis des répliques "symétriques ou asymétriques" aux sanctions imposées par l'Occident à la Russie en réaction à l'invasion russe de l'Ukraine. "Les mesures de riposte suivront, bien évidemment" a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "À quel point elles seront symétriques ou asymétriques, cela va dépendre de l'analyse des restrictions"  imposées à la Russie, a-t-il ajouté.

Parmi les sanctions actées contre Moscou, l'UE va limiter drastiquement l'accès de la Russie aux marchés de capitaux européens, entravant et renchérissant le financement de sa dette. L'UE veut "couper tous les liens entre la Russie et le système financier mondial", affirme Le Maire. Elle va également réduire son accès à des "technologies cruciales", en la privant de composants électroniques et de logiciels, de façon à "pénaliser gravement" son économie, a expliqué jeudi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Ces sanctions toucheront "les transports, le secteur aéronautique, les semi-conducteurs, toutes les technologies sensibles de l'économie russe", a précisé vendredi le ministre français de l'Economie.

Concernant les sanctions ciblant des personnalités russes, la Direction générale des Finances publiques va se charger d'identifier les avoirs en France des personnes visées, a-t-il expliqué.

Aucune action n'a toutefois été décidée concernant le système d'échanges bancaires internationaux SWIFT en raison notamment de réticences allemandes. "C'est la toute dernière option", a affirmé M. Le Maire. "Des étapes supplémentaires sont encore possibles mais nous devons être méfiants quant à leurs effets: c'est à l'économie russe qu'il s'agit de faire subir des conséquences", a souligné le ministre allemand des Finances Christian Lindner, présent aux côtés de son homologue français.

L'Allemagne est particulièrement dépendante de la Russie dans le secteur du gaz, et une exclusion du système SWIFT de Moscou pourrait avoir de lourdes implications sur les approvisionnements de Berlin.

Face aux conséquences de ces sanctions sur "quelques entreprises françaises", Bruno Le Maire a rappelé que "la Russie est un partenaire économique secondaire de la France". Le ministre a consulté jeudi plusieurs fédérations d'entreprises françaises, dont l'automobile, le nucléaire et l'aéronautique.

Certaines entreprises craignent d'avoir à subir les conséquences de cette montée de tensions, à l'instar de Safran avec le titane, un matériau utilisé dans les trains d'atterrissage des avions ou dans le fuselage. Plus généralement les entreprises craignent une potentielle flambée des prix des matières premières dont l'aluminium, l'acier, le pétrole et le gaz.

(Avec AFP)

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