Les sans-abri, principalement des femmes avec de jeunes enfants, mais aussi quelques pères de famille, ont été réveillés à l'aube et priés de quitter les lieux avec leurs maigres effets personnels.
L’évacuation s'est déroulée dans le calme en présence d'un important dispositif policier tandis qu'une trentaine de personnes du service assistance des sans-abri de la mairie de Paris et des membres de l'association France terre d'asile s'activaient aux côtés des familles, également épaulées par l'association Utopia 56.
Des cars mobilisés en direction de plusieurs régions
Plusieurs cars ont été mobilisés pour transporter les familles qui le souhaitaient en régions, à Marseille, Rennes, Toulouse, Orléans, Bourges, Besançon et Strasbourg, où elles doivent être accueillies dans un sas d'accueil temporaire. Dans la capitale comtoise, on ignore encore combien de personnes seront accueillis et pour combien de temps mais, contacté, le secrétariat général pour les affaires régionales (SGAR) de Bourgogne-Franche-Comté devrait prochainement être en mesure de nous communiquer ces éléments.
Globalement, depuis le début de ce rassemblement il y a une semaine, "150 personnes" ont été "prises en charge et orientées vers une solution d'hébergement, dont la moitié vers des structures d'accueil hors Île-de-France", a précisé la préfecture d'Île-de-France dans un communiqué.
Avant l'intervention, 323 personnes, dont 127 enfants, ont été recensés par les autorités, selon une source proche du dossier. Soixante-six personnes sont montées dans les cars vers les sas régionaux mardi, a précisé cette même source.
Des orientations faites "en dépit du bon sens"
De nombreuses familles, vivant à Paris depuis plusieurs mois, étaient néanmoins déjà parties mardi matin avant d'être relogées, refusant d'être éloignées de la capitale. "Je comprends que des familles qui ont déjà des implantations de vie à Paris et en Île-de-France ne veuillent pas partir", réagit Gwenaëlle Austin, élue du 19e arrondissement, regrettant des orientations vers des sas d'accueil faites "en dépit du bon sens".
La préfecture a jugé "regrettable de constater qu'une partie des ménages a refusé cette solution de mise à l'abri, alors même que de fortes chaleurs s'installent sur Paris". "Une soixantaine" de ces personnes qui étaient toujours sur place, sans solution d'hébergement, ont été déplacées vers 11h00 par les forces policières pour prendre le métro, témoigne Utopia 56.
Trente-quatre personnes identifiées comme vulnérables par la ville de Paris, tenue de trouver une solution d'hébergement pour les femmes enceintes et les familles monoparentales avec enfant de moins de trois ans, ont, elles, été orientées en fin de matinée vers des gymnases mis à disposition par la mairie.
(Avec AFP)