Procès Péchier : après les arrêts cardiaques, la cour sur la piste du crime par hémorragie   

Publié le 23/10/2025 - 18:00
Mis à jour le 23/10/2025 - 16:51

"L'empoisonneur" a-t-il voulu changer de méthode pour moins attirer l'attention? Au procès de l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, les assises du Doubs ont commencé jeudi 23 octobre 2025 à examiner deux cas qui dénotent parmi les 30 retenus au total : les patients concernés n'ont pas subi un arrêt cardiaque, mais une hémorragie massive.

 © Élodie R.
© Élodie R.

Opérés le 31 juillet 2012 pour l'une puis le 5 septembre de la même année pour l'autre, ces deux patients de la clinique Saint-Vincent de Besançon ont perdu beaucoup de sang en fin d'intervention, de manière a priori inexpliquée, a retracé à la barre le directeur d'enquête Olivier Verguet.

Dans des circonstances qui restent mystérieuses, les deux avaient reçu une injection d'héparine, un anticoagulant - ce que rien ne justifiait du point de vue médical. Les deux seront sauvés par l'injection d'un antidote, puis une transfusion. Sur les 30 "événements indésirables graves" (EIG) retenus dans ce dossier - et que l'accusation impute à un empoisonnement par Frédéric Péchier - ce sont les seuls où les patients n'ont pas fait un arrêt cardiaque au bloc opératoire.

Or ces faits surviennent dans un contexte où des soignants de la clinique Saint-Vincent s'interrogeaient sur de précédents arrêts cardiaques inexpliqués, relève l'avocate générale Christine de Curraize. L'empoisonneur aurait donc pu vouloir changer de méthode pour que ses actes passent davantage inaperçus.

Un accusé parti en vacances juste après le premier cas, et revenu juste avant le deuxième

Concernant les empoisonnements à l'héparine, l'accusé est parti en vacances juste après le premier cas, et revenu juste avant le deuxième, relève l'accusation. Pour la défense, Randall Schwerdorffer rétorque qu'il n'y a rien d'extravagant à partir en vacances en août... Et que, dans ce volet, rien ne ramène à son client, à part le fait qu'il est présent, à chaque fois, dans un bloc opératoire contigu.

L'enquêteur souligne cependant que, la veille du premier cas, une infirmière avait téléphoné au Dr Péchier, qui était de garde, car elle n'arrivait pas à joindre l'anesthésiste d'astreinte. Pour le policier, cela aurait pu constituer un mobile : contrarié d'avoir été dérangé, Frédéric Péchier s'en serait pris le lendemain à la patiente de son collègue.

Pour l'avocat de la défense, un tel mobile n'a rien de crédible : "Dérangé le soir quand il est de garde, il empoisonne le lendemain? On a affaire à un ultra-dingue !", raille-t-il. Frédéric Péchier clame son innocence dans les 30 empoisonnements, dont 12 mortels, commis entre 2008 et 2017, dont il est accusé. Il comparaît libre, mais encourt la réclusion à perpétuité. Le verdict est attendu le 19 décembre au terme d'un procès de trois mois et demi.

(Source AFP)

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