L'amende prononcée est du double des réquisitions (1.500 euros), le 17 avril, du ministère public. M. Grenon comparaissait pour "provocation publique à la discrimination" et "injure publique" en raison de "l'origine, de l'ethnie, la nation, la race ou la religion".
Le 1er juillet 2024, entre les deux tours des élections législatives où il briguait sa reconduction, et en plein débat en France sur les binationaux, M. Grenon avait déclaré : "Il y a des gens qui sont maghrébins, qui sont rentrés au pouvoir, en ministres etc. Alors, je sens que ces gens-là n'ont pas leur place dans les hauts lieux. Voilà. Bon, après, le maghrébin binational, il a sa place en France. Il l'a. Mais pas dans les hauts-lieux".
Ces propos, prononcés lors d'un débat organisé par le journal local L'Yonne républicaine, avaient suscité une polémique jusqu'au sein du Rassemblement national. Son président, Jordan Bardella, les avait qualifiés d'"abjects" et classé M. Grenon parmi les "brebis galeuses" du parti. Le député avait été exclu du RN à l'automne dernier. Malgré la polémique, M. Grenon avait été réélu avec 51,38 % des voix.
"Le racisme de M. Grenon n'est pas soft"
"Ce qui nous semble important de marquer, c'est que le racisme de M. Grenon n'est pas soft", a réagi auprès de l'AFP Agnès Cluzel, présidente du MRAP de l'Yonne, exprimant son contentement après le jugement. "Il s'agit d'une idéologie ancrée dans son fonctionnement depuis des dizaines d'années", a-t-elle ajouté.
L'écologiste Florence Loury, candidate défaite de la gauche unie aux législatives face à M. Grenon, avait qualifié son adversaire de "raciste". Ses propos "ne relèvent pas de la haine raciale", avait défendu à l'audience l'avocat de Daniel Grenon, Jean-Marc Ponelle, évoquant le contexte politique d'alors, notamment dans le cadre des propositions de lois du RN sur la binationalité.
L'intéressé avait pour sa part eu du mal à éclaircir le sens de ses propos. "S'il y a un conflit, le binational peut décider de partir", avait déclaré cet homme de 76 ans.
(AFP)