Vesoul : une aidante condamnée à sept ans de prison pour avoir étouffé sa mère

Publié le 12/10/2021 - 14:39
Mis à jour le 12/10/2021 - 17:25

MISE A JOUR • Une femme de 69 ans a été condamnée mardi 12 octobre 2021 par la cour d’assises de Vesoul à sept ans d’emprisonnement pour avoir étouffé avec un oreiller sa mère de 84 ans dont elle s’occupait à domicile, en 2017.

 © Alexane Alfaro
© Alexane Alfaro

Venue libre au tribunal, Martine Grandjean a été incarcérée à l'issue du procès. Elle a été condamnée à une peine supérieure à celle requise par le ministère public, qui avait réclamé cinq ans d'emprisonnement, dont trois ans avec sursis.

Ses avocats, Mes Alain Dreyfus-Schmidt et Patrick Uzan, ont annoncé leur intention de faire appel de cette décision "invraisemblable", après avoir plaidé en vain l'acquittement. Martine Grandjean "n'est pas une sainte, car une sainte ne tue pas", mais ce "meurtre s'inscrit dans son histoire", douloureuse, "qui atténuera sa peine, malgré l'atrocité du crime", avait déclaré l'avocat général, Antoine Celle, lors de ses réquisitions. "Il s'agit du procès des aidants" qui vivent un "calvaire", a pour sa part estimé Me Dreyfus-Schmidt.

Pendant deux jours d'audience devant la cour d'assises de Vesoul, les témoins ont décrit la dure vie de l'accusée, "esclave" d'une mère "méchante" et "tyrannique" depuis ses 14 ans. "Elle a été une enfant jamais aimée, sa mère lui a donné le prénom de l'enfant morte-née qui l'a précédée : Martine", a raconté Me Uzan. "Après 69 ans d'une vie d'amour, de dévouement et de dévotion pour sa maman, où elle a tout fait pour la satisfaire, elle était épuisée, proche de l'effondrement".

"C'est la goutte de trop qui fait déborder le vase"

Le matin du dimanche 16 avril 2017, Martine Grandjean s'est rendue dans la chambre d'Yvonne Blattner, 84 ans, qu'elle accueillait dans sa maison de Dorans, près de Belfort, depuis une récente hospitalisation. Sa mère lui a alors dit: "+Je ne veux plus être chez toi+, à elle qui s'en occupe depuis plus de 20 ans" et "qui a sacrifié sa vie pour sa mère", a constaté l'avocat général.

"C'est la goutte de trop qui fait déborder le vase. Les mots que sa mère a eus ont déclenché ses actes", a-t-il ajouté, voyant dans "la vie de misère qu'elle a vécue" le mobile du crime. "Elle a pris un sac, l'a enfoncé dans la gorge de sa mère, puis a pris un oreiller pour le mettre sur sa tête, la scène a duré dix minutes : forcément, il y a eu une volonté de tuer", a pointé le magistrat, contrairement à ce qu'affirme la défense.

Les tâches de sang retrouvées sur le lit de la victime et les égratignures sur les mains de la victime témoignent d'une scène d'une "réelle violence", a-t-il poursuivi. D'après l'expert psychiatre qui a examiné l'accusée, son discernement était "altéré" et non "aboli", et elle avait donc "la possibilité de choisir ce qui allait se passer".

(AFP)

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Justice

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