E. Macron présente son plan pauvreté pour "ne pas oublier les derniers de cordée"

Publié le 13/09/2018 - 14:22
Mis à jour le 23/04/2019 - 17:12

Emmanuel Macron a dévoilé jeudi 13 septembre 2018 un plan très attendu de lutte contre la pauvreté, d’un montant de huit milliards d’euros sur quatre ans, en appelant à « ne pas oublier les derniers de cordée » de la société française.

"Nous nous sommes trop souvent habitués" au "scandale de la pauvreté", a déclaré le chef de l'Etat devant quelque 400 personnes au musée de l'Homme à Paris. Il a donc appelé à "lancer un combat neuf, indispensable, vital pour notre pays, celui de décider résolument de ne plus oublier personne".

En présentant lui-même la "stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté", Emmanuel Macron cherche à briser l'image de "président des riches" que lui colle l'opposition et qui a contribué à sa forte baisse dans les sondages.

"Personne n'est premier de cordée si le reste de la société ne suit pas"

Il donne aussi des gages à l'aile gauche de sa majorité, qui appelait à un tournant social de la politique gouvernementale jugée trop libérale par certains élus.

Au début de son discours, il a ainsi repris sa formule sur les "premiers de cordée" qu'il avait utilisée à l'automne 2017 et qui lui avait valu une volée de bois vert. "Personne n'est premier de cordée si le reste de la société ne suit pas", a-t-il souligné, en appelant "les premiers de cordée à ne pas oublier les derniers de cordée".

"Refuser la fatalité sociale, c'est lutter contre ce déterminisme qui, dès l'enfance, détruit des trajectoires de vie (...) Il y a dans chaque enfant, à commencer par un enfant qui naît dans une famille pauvre, un Mozart qu'on assassine parce qu'on décide de fait qu'il n'a aucune chance de devenir Mozart", a ajouté le chef de l'Etat.

8,8 millions de personnes pauvres en 2016

Il a annoncé que 50 millions seraient consacrés à l'aide sociale à l'enfance et sa volonté d'étendre le repas à un euro dans les cantines pour les plus fragiles.
Avant de s'exprimer devant plusieurs ministres, dont celle des Solidarités Agnès Buzyn, M. Macron a entendu les témoignages "de personnes vivant dans la précarité ou ayant réussi à en sortir" interrogées par le délégué interministériel chargé du dossier, Olivier Noblecourt.

La France comptait en 2016 quelque 8,8 millions de personnes pauvres, soit 14% de la population, selon l'Insee. Ce taux monte à 19,8% pour les moins de 18 ans.

Sont considérés comme pauvres celles et ceux qui perçoivent moins de 1.026 euros par mois (pour une personne seule), c'est-à-dire moins de 60% du revenu médian de la population.

Repas à un euro

Le montant de la "stratégie nationale" s'élèvera à huit milliards d'euros répartis sur quatre ans, jusqu'à la fin du quinquennat, et ses mesures sont déjà "entièrement financées", selon l'Elysée.

Elle s'appuiera sur deux "piliers", la prévention de la précarité, notamment chez les plus jeunes, et l'aide à la réinsertion vers l'emploi.

Sur le premier volet, le plan prévoit notamment d'ouvrir davantage les crèches aux enfants de quartiers prioritaires ou défavorisés - via des bonus financiers aux collectivités -, de créer un fonds pour financer des petits-déjeuners dans les écoles prioritaires.

"L'accès à la cantine sera rendu plus universelle en développant les repas à un euro", a précisé Emmanuel Macron.

Pour les jeunes, l'obligation de formation passera de 16 à 18 ans. Des moyens supplémentaires seront attribués aux missions locales pour qu'elles repèrent les décrocheurs du système scolaire et leur proposent des formations.

En outre, le dispositif "garantie jeune", pour les 16-25 ans les plus éloignés de l'emploi, sera étendu à "500.000 jeunes avant la fin du quinquennat", contre 100.000 actuellement.

L'Etat veut par ailleurs trouver des solutions avec les départements pour prolonger le suivi des enfants de l'Aide sociale à l'enfance. "Il sera possible de bénéficier de l'aide sociale à l'enfance jusqu'à 21 ans. On ne lâchera plus les jeunes précaires après leur majorité", assure Benjamin Griveaux.

En matière de santé, la CMU (couverture maladie universelle) sera étendue à plusieurs millions de personnes pour qu'elles bénéficient d'une complémentaire santé.

Concernant le "deuxième pilier", le gouvernement promet le "développement massif de dispositifs d'insertion par l'activité économique", considérant que "le retour au travail est le meilleur outil de lutte contre la pauvreté".

Chantiers d'insertion, territoires zéro chômeurs, Travail alternatif payé à la journée (Tapaj)... L'ambition est d'étendre ces dispositifs à 100.000 bénéficiaires supplémentaires d'ici 2022, contre 140.000 aujourd'hui.

Infos +

  • Le président, qui s'était emporté en juin contre - le pognon de dingue - que représentent les aides sociales, devrait en outre faire des annonces visant à "repenser les minima sociaux", dont le RSA. Car "seuls 9% des personnes au RSA retrouvent un travail dans l'année", a souligné le chef de l'Etat.
Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Une nouvelle vie pour l’Usine de traitement d’eau potable du Grand Besançon

L’Usine de traitement d’eau potable (Utep) de la Malate à Montfaucon a été rénovée et un nouvel édifice a été construit dans le cadre d’un programme de modernisation et de protection de la source d’Arcier et des problématique liées au changement climatique. L’usine a été inaugurée vendredi 22 mars 2024 à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau.

“Ici vous n’êtes pas en terrain conquis”, la lettre ouverte du député Christophe Grüdler sur la venue de Jordan Bardella

Le député européen Christophe Grüdler adresse vendredi 22 mars 2024 une lettre ouverte aux habitants de Nord Franche-comté suite à la venue de Jordan Bardella, président du Rassemblement national et tête de liste du mouvement, dans le cadre des élections européennes.

Le maire de Dijon prône un redécoupage de la région Bourgogne-Franche-Comté

Dans un communiqué du 21 mars 2024, Jean-Philippe Allenbach, le président du Mouvement Franche-Comté, s’est réjouit des récents propos tenus par le maire de Dijon, et repris par le journal Le Point, déclarant "vouloir redécouper en deux la région Bourgogne-Franche-Comté".

Avenir de la rue de Dole : pour Ludovic Fagaut, la maire de Besançon ”maltraite les Bisontins”

Dans un communiqué du 21 mars 2024, le président du groupe d’opposition au conseil municipal Besançon maintenant, Ludovic Fagaut, explique s’être rendu à une concertation publique le 20 mars ayant pour objectif de présenter le projet de requalification de la rue de Dole. Problème : selon lui, cette réunion à laquelle 15 personnes étaient présentes présentait un projet ”déjà bien ficelé”.

Marie-Guite Dufay salue l’engagement des travailleurs sociaux

À l’occasion de la journée mondiale du travail social du 19 mars 2024, Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté et présidente de la commission santé et formations sanitaires et sociales de régions de France tient à rappeler la place essentielle tenue par les travailleurs sociaux.

Cédric Perrin alerte sur l’avenir des services départementaux d’incendie et de secours…

Le Conseil de l'Europe a rendu récemment une décision assimilant les sapeurs-pompiers volontaires à des travailleurs. Si cette position n'est pas nouvelle, le sénateur du Territoire de Belfort, Cédric Perrin, alerte ce 20 mars 2024 car il estime qu’elle reste "très préoccupante" et aurait "des conséquences insurmontables" pour les services départementaux d'incendie et de secours.

Assemblée départementale du Doubs : le groupe minoritaire déplore un plan “ASE inachevé”

Réunis lundi 18 mars 2024, les élus du conseil départemental du Doubs ont voté à la majorité un plan "ASE 2024-2027" (aide sociale à l'enfance) et la création d’une mission d’information et d’évaluation (MIE). Si les élus "Doubs Social Écologique et Solidaire" reconnaissent des aspects positifs, ils émettent toutefois certaines craintes…

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.11
légère pluie
le 28/03 à 9h00
Vent
7.26 m/s
Pression
997 hPa
Humidité
81 %