Témoignage terrifiant d'une Bisontine manifestant à la Zad du Testet (Tarn)

Publié le 27/10/2014 - 12:17
Mis à jour le 29/10/2014 - 09:34

Marine a décidé, il y a un an, de partir dans le Tarn « pour changer d’air et de vie ». Depuis son arrivée, cette Bisontine de 29 ans soutient les militants et occupants de la zone humide du Testet en manifestant à leurs côtés contre la construction du barrage de Sevens. Elle a suivi cette affaire de très près et de plus loin. Elle nous confie que ces dernières semaines ont été d’une « extrême violence » comme jamais elle n’en avait subi et « quand on est sur place, on se dit que ce n’est pas possible que des choses pareilles se produisent en France, soit disant un pays défenseur des droits de l’Homme ». À lire ses propos, cette région française semble à l’autre bout de la planète. Témoignage…

 ©
©

"Ce n'est pas la démocratie ! Ici, on écrase le peuple en l'humiliant, en lui volant sa nourriture, ses voitures, en détruisant ses biens personnels, en l'insultant" commence à nous raconter Marine. "J'ai vu de mes propres yeux une femme qui s'est fait enfermer dans son camion par des gendarmes. Ils ont ensuite tapé sur le véhicule pour lui faire peur et l'ont insultée et menacée. Ils criaient : "Tu vas voir ce que tu vas prendre salope, tu vas voir ce qu'on va te mettre ! On va te faire ta fête, viens nous sucer" et il n'y a rien qui est fait contre ce genre de chose ici". 

La Bisontine renchérit en nous racontant que "La gendarmerie a cessé de prendre les plaintes déposées par les manifestants pour vols, coups et blessures, etc. Même avec des vidéos à l'appui, certains se sont fait expulser de la gendarmerie. Ben oui, les manifestants viennent déposer plainte auprès des personnes qui les agressent directement… C'est digne d'une dictature". 

"Ils utilisent des armes contre des pacifistes et testent de nouveaux gaz"

Les manifestants ne sont pas armés d'après Marine. En revanche, les gendarmes envoyés sur place utilisent des armes, des lanceurs de balles de défense. "Mon copain a été mis en joue à bout portant sur la clavicule avec un flashball alors qu'il n'était pas violent ni armé", indique Marine.

Côté santé, Marine reprend des forces lorsqu'elle s'absente durant quelques jours de la manifestation pour suivre sa formation en viticulture. "Ça fait cinq jours que je n'y suis pas allée et je commence simplement à retrouver la santé : je n'ai plus de maux d'estomac ni de maux de tête, les selles sont plus normales, je respire mieux…" Les gaz lacrymogènes sont utilisés en grande quantité contre les militants et les occupants. " Un nouveau gaz vient de faire son apparition parmi nous dont je ne connais pas le nom. Je n'ai jamais vu ça : ce gaz transforme une personne en légume. Elle vomit, bave, ne peut plus marcher, ne peut plus utiliser son corps" nous décrit la Bisontine. 

"J'ai vu trois gendarmes pleurer et un gendarme s'excuser"

Sur place, les forces de l'ordre envoyées sont le peloton de surveillance et d'intervention de gendarmerie du Tarn (gendarmerie locale) et les gendarmes mobiles (armée).

Pendant une intervention qui s'est déroulée fin septembre, Marine raconte qu'elle a vu trois gendarmes pleurer. "Je ne sais pas si c'était par tristesse de leurs actes, fatigue ou à cause de la lacrymo, car ils ne portent pas tous des masques de protection". "Il y a également un gendarme qui s'est excusé auprès d'occupants". 

"La presse régionale est censurée"

Marine nous explique que tous les médias nationaux ont parlé de l'occupation anti-barrage. "On a même eu droit à un  reportage de 8 minutes sur BFM-TV. Mais la presse locale, en particulier France 3 censure l'information. Un seul reportage a été diffusé et ce n'est pas quand c'était le plus violent". Par ailleurs, elle raconte que "parfois, lorsque des groupes de journalistes viennent sur place, les gendarmes se calment et dès qu'ils partent, les forces de l'ordre redeviennent violentes." Enfin, la militante nous confie qu'"il y a quelques jours, des journalistes sont venus, on les a guidés et ils se sont fait canarder comme nous".

Des vidéos ont été publiées sur internet afin de dénoncer ce qu'il se passe en ce moment sur un morceau du territoire français, "berceau de la démocratie", "pays des droits de l'Homme" par des militants ou des journalistes indépendants (voir ci-dessous et ICI). 

"C'est écoeurant. On se rend compte qu'on est impuissant et ça donne la rage au point de vomir" nous confie la manifestante. 

  • Depuis ce témoignage recueilli le 12 octobre 2014, le corps d'un militant a été retrouvé après un affrontement avec la gendarmerie sur le site du Testet. Trois grévistes de la faim ont été hospitalisés mardi 21 octobre.
Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

À Belfort, le concours communal des maisons et balcons fleuris est lancé

La Ville de Belfort lance une nouvelle édition de son concours communal des maisons et balcons fleuris. Particuliers et commerçants sont invités à participer en remplissant le bulletin d’inscription, disponible à l’Hôtel de Ville ou en téléchargement sur le site internet de la commune. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 16 juin 2025, à 17h. De nombreux bons d'achat chez les fleuristes locaux sont à gagner.

BeDiCi, une nouvelle application bisontine d’éducation à la citoyenneté numérique

Début avril 2025, le bisontin Guerric Chalnot et Guillaume Leboucher, co-fondateurs d’Occursus, lancent l’application BeDiCi (Become Digital Citizen) dans l’objectif de fournir des clés de compréhension de la citoyenneté numérique. Conçue pour être ludique et pédagogique, BeDiCi compte éduquer petits et grands aux enjeux du monde numérique à travers différents parcours composés de jeux et de mises en situation.

À Morteau, 150 professionnels prêts pour la saison touristique estivale

Événement annuel dédié aux acteurs du tourisme, la 22e Rencontre de l’offre a eu lieu mardi 29 avril 2025 à Maîche afin de marquer le lancement de la saison estivale. Quelque 150 professionnels à la fois exposants et hébergeurs ont répondu présent à l’invitation de Doubs Tourisme. L’objectif ? Mieux connaître pour mieux promouvoir. 

Recherche d’emploi : un “PLUS” pour vous différencier…

MonJob • Lors d'un entretien d'embauche, vous êtes forcément en concurrence avec d'autres candidats et il y a de grandes chances que votre profil soit proche des leurs... Normal, vous avez tous répondu à la même offre d'emploi. Pour vous différencier, il est important de pouvoir mettre en avant un petit "plus".

Une coopération entre l’UTBM et le 1er régiment d’artillerie pour promouvoir l’innovation technologique

Le 7 mai 2025 à Bourogne, les deux institutions que sont l’Université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM) et le 1er régiment d’artillerie (1er RA), basé à Bourogne, signeront une convention partenariale destinée à renforcer les interactions entre le monde académique et les forces armées françaises.

Manifestation du 1er mai à Besançon : FO refuse “l’union sacrée” et appelle à la mobilisation

À l’approche de la Journée internationale des travailleurs, l’union départementale Force Ouvrière (FO) du Doubs appelle à une mobilisation massive le jeudi 1er mai à 10h30 sur l’esplanade des Droits de l’Homme à Besançon. Dans un communiqué, le syndicat dénonce une politique gouvernementale marquée par l’austérité, la militarisation de l’économie et le mépris des revendications sociales.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 17.1
couvert
le 03/05 à 00h00
Vent
1.44 m/s
Pression
1016 hPa
Humidité
59 %