Quand on demande à Marie-Guite Dufay, présidente de la région Franche-Comté, si le tourisme se porte bien, désenchantée, elle répond : "Ca pourrait franchement se porter mieux". Elle explique qu'"On est une région qui a un potentiel extraordinaire, un patrimoine naturel, culturel énorme et non franchement, on est même pas dans les premières destinations touristiques alors que ce que l'on offre est varié, harmonieux et extrêmement attirant pour des familles. Certes on n'a pas le soleil garanti mais c'est la seule chose qu'on ne peut pas promettre. On peut se balader à pied, à vélo, en bateau, on a des filières de l'itinérance dans notre région, ce qui aussi bien intéressant pour les randonneurs solitaires, entre copains ou en famille."
Pourquoi aussi peu de touristes dans notre région ?
Certes, la Franche-Comté n'est pas la meilleure région pour bénéficier en permanence du soleil mais ce n'est pas la seule raison. Une analyse menée par Afom combinant les forces et les faiblesses du tourisme en Franche-Comté, démontre plusieurs critères de faiblesse :
- Une image "en manque d'aspérité notaire, une méconnaissance de la destination qui génère un sentiment de carence de la diversité de l'offre et laisse place aux clichés" ;
- Une consommation touristique axée sur "le court séjour (60% des séjours des clientèles françaises sont de 1 à 3 nuits) par peur de "l'ennui" (étude ipsos marketing)"
- Une perception supposée d'"un accès compliqué à la région en dehors des infrastructures routières".
- L'hôtellerie représente moins de 18% des lits et son niveau qualitatif est faible. Aucun hôtel 5 étoiles et seulement 7 hôtels 4 étoiles (référencés sur le site du Comité régional du tourisme ou CRT). "On n'a pas d'investisseurs suffisants. On a perdu, suite de la mise aux normes nécessaire, énormément d'hôtels, surtout en pleine zone touristique dans le Haut-Doubs et dans le Haut Jura, c'est quand-même très embêtant" précise la présidente de région.
- Les hébergements collectifs sont certes nombreux (Jura) mais "nécessitent d'importants réinvestissements". Même constat dans l'hôtellerie indépendante.
Comité départemental du tourisme, Comité régional du tourisme, Offices du tourisme... : "Il faut un chef !"
Pour Marie-Guite Dufay, d'autres faiblesses empêche le bon fonctionnement du tourisme tels que le "frein technocratique" : "il y a des concurrences territoriales stériles et les problèmes sont les offices du tourisme, la CDT, le CRT. Tout ça devrait travailler dans le même sens et de la même façon." Pour la présidente, "il faut un chef. Le département ou la région mais il faut un chef".
Une région qui a aussi des atouts
Les forces de notre région :
- Un patrimoine naturel et culturel riche (trois sites mondialement connus et classés au patrimoine mondial de l'Unesco et 200 autres lieux de visite, le charme des lacs et des montagnes du Jura et du sud des Vosges.
- Des stations de sports d'hiver et trois stations thermales fréquentables été comme hiver
- Des filières de tourisme d'itinérance à haut potentiel de croissance (cyclotourisme, tourisme équestre, voies navigables, randonée pédestre etc.
- De grands événements sportifs et culturels (Transju', coupe du monde de ski de fond, Eurockéennes etc.)
- Une hôtellerie de plein air bien développée et de bonne qualité générale.
Les chiffres en Franche-Comté (2009)
Emploi touristique : jusqu'à 17.300 emplois salariés en haute saison (13.700 en moyenne sur l'année)
Dépenses touristiques : 670 millions d'euros dépensés par les touristes en Franche-Comté (2009) dont 404 millions au cours de la saison printemps-été.
Clientèle française : 3,5 millions de voyages en Franche-Comté pour 15,4 millions de nuitées (Français de plus de 15 ans) avec une durée moyenne de voyage de 4,4 jours. 3,2% des Français de +15 ans sont venus au moins une fois en Franche-Comté.
Clientèle étrangère : 1.137.000 nuitées étrangères dans les principaux hébergements marchands (25,5% au total).