Danser sur un volcan au Frac Franche-Comté

Publié le 31/03/2021 - 00:00
Mis à jour le 21/12/2021 - 10:13

danser sur un volcan
© FRAC
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S’il évoque le danger, la prise de risque, l’éventuelle chute, le titre de l’exposition fait également allusion à la complexité des relations humaines et sociales.

En effet la locution « Danser sur un volcan », avant de suggérer la mise en danger physique et avant de devenir une expression, aurait été prononcée pour la première fois en 1830 – peu avant la Révolution de Juillet – par Narcisse-Achille de Salvandy lors d’une réception en l’honneur du roi de Naples. Salvandy aurait ainsi averti le Duc d’Orléans du danger qui se tramait en coulisse en comparant la révolte à un volcan.

Dans la continuité de Dancing Machines dont la thématique portait sur les contraintes internes du corps, Danser sur un volcan traite des contraintes externes, celles liées à la gravité et celles liées à l’Autre, celui qui porte, touche, et dont le regard transforme le corps.

Après avoir simulé l’absence de pesanteur par l’invention des pointes dans la danse romantique et classique, la danse se libère progressivement de ces oripeaux : Martha Graham (1894-1991) ou Doris Humphrey (1895-1958) utilisent la chute et ouvrent paradoxalement un chemin nouveau, déjà pressenti dans les performances d’Isadora Duncan, Loïe Fuller ou Rudolf Laban. L’art contemporain s’en empare également, mettant en scène chute et apesanteur, depuis leur considération purement physique et corporelle, jusque dans des connotations politiques liées à l’effondrement et à la liberté.

Le deuxième volet de l’exposition interroge également la question de la relation à l’autre, laquelle est indissociable de la relation au corps. En danse, elle a débuté par les danses de couples, le Pas de Deux – simples reflets de l’agencement des codes de la société – et les danses de groupe mettant en avant des effets spectaculaires d’une masse dont il ne fallait se distinguer. La danse, en quête de liberté, s’est alors affranchie de ces conventions pour véritablement composer avec et par l’Autre. Avec Steve Paxton, et ses « contact improvisation », « le point de concentration fondamental pour les danseurs est de rester en contact physique ; s’offrant mutuellement des appuis, innovant, ils méditent sur les lois physiques liées à leurs masses : la gravité, l’impulsion, l’inertie et la friction. Ils ne s’efforcent pas d’atteindre des résultats mais bien plutôt cherchent à accueillir une réalité physique constamment changeante par une manière appropriée de se placer et de diriger leur énergie. »

Avec Paxton, l’Autre devient socle également, et même si le corps est une matière informe, mouvante, à remodeler, il se « fait » alors sculpture. Interagir avec l’Autre entraîne une réaction du corps récepteur, notamment par le regard. Des réactions plus ou moins directes : soutenir ce regard, se cacher de l’Autre, de la société, s’habiller de tissus, se parer d’objets de consommation, se mettre à nu, se débarrasser de ce qui embarrasse les regards.

Comme Dancing Machines, Danser sur un volcan réunit des oeuvres d’artistes visuels et de chorégraphes.

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