Doubs : une station d'épuration en échange de poursuites pénales

Publié le 01/02/2024 - 17:13
Mis à jour le 01/02/2024 - 17:12

Une collectivité du Doubs dotée d'un domaine skiable va devoir construire une nouvelle station d'épuration aux termes d'un accord passé jeudi avec la justice afin d'éviter des poursuites pénales pour la pollution d'un cours d'eau.

Palais de justice Besançon © D poirier
Palais de justice Besançon © D poirier

Le tribunal judiciaire de Besançon a homologué une Convention judiciaire d'intérêt public (CJIP) entre le parquet et la Communauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs, qui comprend la station de ski de Métabief, dans le massif du Jura.

La collectivité était poursuivie pour des déversements polluants en provenance de sa station d'épuration entre 2017 et 2020 dans un affluent du Doubs. Des espèces de poissons ont ainsi disparu du cours d'eau, le Bief rouge. "Le ruisseau se transforme alors en égout à ciel ouvert et les matières organiques transportées par le flux engendrent des dépôts polluants qui demeurent, bien au-delà des épisodes de surcharge", a relevé Claire Keller, substitut du procureur de Besançon.

La convention signée jeudi prévoit la construction d'une nouvelle station de traitement des eaux usées ainsi que le nettoyage régulier du ruisseau. La collectivité devra toutefois encore s'acquitter d'une amende de 50.000 euros et d'indemnités de 100.000 euros aux parties civiles au titre du préjudice écologique, dont 90.000 euros à la Fédération de pêche du Doubs.

La nouvelle station opérationnelle fin octobre

Cette convention "semble équilibrée en prenant en compte l'impact sur l'environnement et les efforts de la communauté de communes", selon le juge Guillaume Law de Lauriston, qui a homologué la CJIP. Il met néanmoins en garde la collectivité : "si les mesures acceptées ne sont pas respectées, le parquet pourra engager des poursuites au pénal".

La nouvelle station, en construction, sera opérationnelle fin octobre, a assuré le président de la communauté de communes, Jean-Marie Saillard, devant le juge.

La Fédération de pêche, représentée par Alexandre Cheval, a salué cet accord et "les efforts des élus". "Nous ne faisons pas ça pour amasser de l'argent, mais pour le réinvestir dans la préservation de l'environnement", a-t-il souligné.

Cédric Guillaume, de la Commission de protection des eaux, partie civile, a en revanche regretté une décision tardive. "On aura mis 10 ans à construire cette station d'épuration et 10 ans de rejets dans l'environnement, c'est énorme".

La loi Sapin 2 de 2016 a créé une procédure permettant au procureur de la République de conclure une CJIP avec une personne morale mise en cause pour des faits d'atteintes à la probité comme alternative aux poursuites.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Un commentaire

Laisser un commentaire

Justice

Au procès Péchier, des plaidoiries pour “mettre des mots” sur la douleur des victimes

Son crime était "tellement énorme": les avocats des 30 personnes que l'anesthésiste Frédéric Péchier est accusé d'avoir empoisonnées au bloc opératoire, et de leurs proches, ont commencé à plaider lundi 8 décembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs, pour "mettre des mots" sur la douleur des victimes.

Procès Péchier : organisation de la fin du procès et modalités d’accès à la Cour d’assises pour le public

Le procès de Frédéric Péchier par la Cour d’assises du Doubs arrive à son terme. On fait le point sur l’organisation et les modalités d’accès à la Cour pour les deux dernières semaines de procès à Besançon, du 8 au 19 décembre 2025. 

Interrogé sur sa personnalité, Frédéric Péchier se dévoile enfin…

"On a dépiauté toute ma vie": souvent décrié par les parties civiles pour son manque apparent d'émotion, l'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé à Besançon pour 30 empoisonnements (dont 12 mortels) au bloc opératoire, s'est livré de manière inédite vendredi 5 décembre 2025 devant la cour d'assises, en évoquant notamment sa famille.

Au Procès Péchier, des avis psy divergents sur le profil de l’accusé

L'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé depuis trois mois à Besançon pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, a-t-il le profil habituel d'un tueur en série? "Oui", a estimé une "profileuse" de la police devant la cour d'assises du Doubs, "non", a répondu à l'inverse un expert psychiatre jeudi 4 décembre 2025.

Procès Péchier : un psychologue dit n’avoir rien perçu d’alarmant chez l’accusé

L'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé à Besançon pour l'empoisonnement de 30 patients, dont 12 sont morts, "ne m'est pas apparu, pas une seule seconde, comme narcissique, manipulateur ou pervers", s'est étonné mercredi 3 décembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs un psychologue qui l'a reçu en consultation pour "épuisement professionnel". 

Frédéric Péchier, un anesthésiste “extrêmement brillant” à “l’ego démesuré” selon d’anciens collègues

Frédéric Péchier, jugé depuis trois mois pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, est un anesthésiste "extrêmement brillant" mais à "l'ego démesuré", ont témoigné mardi 2 décembre 2025 des praticiens qui l'ont cotoyé.

Procès Péchier : “J’en ai marre bon sang, dis-moi la vérité !”

Le frère de l'anesthésiste Frédéric Péchier, accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, a confié lundi 1er décembre 2025 devant la cour avoir été "chamboulé" par plus de deux mois de procès, qui ont révélé "la réalité des empoisonnements", dont l'accusé réfute être l'auteur.

Procès Péchier : “Jamais on n’a pu douter de son innocence”, assure sa mère

"Jamais, jamais on n'a pu douter de son innocence": Marie-José Péchier, la mère de l'ex-anesthésiste jugé depuis septembre par la cour d'assises du Doubs pour 30 empoisonnements, s'est employée lundi 1er décembre 2025 à défendre son fils.

Évasion de Dijon : un complice interpellé à Besançon, le dernier fugitif toujours en fuite

Un complice présumé de l'évadé encore en fuite, après la double évasion de la prison de Dijon jeudi, a été interpellé dimanche 30 novembre 2025 à Besançon lors d'une vaste opération policière qui n'a cependant pas permis de retrouver le dernier fugitif, a indiqué le parquet.

Procès Péchier : des “failles” évocatrices d’un tueur en série selon un enquêteur

"Manipulateur" et "menteur pathologique", Frédéric Péchier a agi pour combler des "failles personnelles" qui évoquent le profil d'un "tueur en série", a affirmé vendredi 28 novembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs un enquêteur chargé d'éclairer la personnalité de l'ex-anesthésiste, accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels.

Interrogé une dernière fois sur les faits, Frédéric Péchier maintient être innocent

"Je maintiendrai toujours que je ne suis pas l'empoisonneur": inébranlable depuis près de trois mois de procès, l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier a une énième fois clamé son innocence, jeudi 27 novembre 2025 à Besançon, lors de son dernier interrogatoire sur les faits.

Procès Péchier : “je regrette de ne pas avoir pu protéger mon patient de la folie d’un homme” (Loubna Assila)

VIDÉO • La cour d’assises du Doubs a abordé ce mercredi 26 novembre 2025 les deux derniers décès du dossier Péchier actuellement jugé pour 30 faits d’empoisonnements dont 12 mortels entre 2008 et 2017. L’anesthésiste Loubna Assila qui avait refusé l’entrée de son bloc à Frédéric Péchier lors de l’arrêt cardiaque d’une des deux victimes, a livré un témoignage poignant et accablant l’ex-anesthésiste ce mercredi devant la cour. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.41
couvert
le 08/12 à 21h00
Vent
1.07 m/s
Pression
1021 hPa
Humidité
93 %