Eau du robinet dans le Doubs : l'UFC-Que Choisir demande l’application du principe "pollueur payeur"

Publié le 18/11/2025 - 18:00
Mis à jour le 18/11/2025 - 17:44

La part des réseaux de distribution d'eau potable où celle-ci est conforme à la réglementation recule, selon une étude dévoilée mardi 18 novembre 2025 par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui s'alarme des surcoûts de la dépollution de l'eau pour les contribuables. Zoom dans le Doubs.

 © pixabay.com - Arcaion
© pixabay.com - Arcaion

Dans le cadre de la publication de la carte interactive sur la qualité de l'eau du robinet actualisée, l'UFC-Que Choisir lance ce mardi sa campagne nationale intitulée "La goutte de trop."

"Seulement 85% des réseaux sont conformes à l'ensemble des critères réglementaires, soit un recul de 10 points par rapport à la précédente enquête de 2021", s'inquiète l'UFC, qui s'est basée sur les résultats de 30 millions d'analyses réalisées entre janvier 2023 et juin 2025 pour le compte des agences régionales de santé (ARS).

L'association souligne que cette dégradation, provoquée essentiellement par les pollutions aux pesticides, n'est pas due à une évolution des pratiques agricoles mais "essentiellement" à la "détection de nouveaux métabolites (molécules issues de la dégradation) de pesticides par les agences régionales de santé depuis 2023".

"Est-ce-que je peux continuer à boire mon eau? La réponse est oui, dans la très grande majorité des cas", déclare toutefois Olivier Andrault, chargé de mission Alimentation et Nutrition à l'UFC-Que Choisir.

Et concernant le Doubs ?

L’UFC-Que Choisir, l’Association locale du Doubs - T. Belfort dénonce les menaces que les pesticides font peser sur l’eau du robinet dans le département du Doubs et réclame une véritable protection des sources du département.  L’Association demande en outre, la mise en œuvre du principe pollueur payeur par un relèvement de la taxe sur les pesticides agricoles afin d’aider les petites communes à financer des actions de prévention et les traitements de dépollution qui vont considérablement augmenter la facture d’eau dans les prochaines années.

Si l’eau est conforme dans le Doubs, c’est que les consommateurs payent la note ?

Réponse de l’UFC-Que Choisir, l’Association locale du Doubs - T. Belfort

"Si en 2025 seulement 1,2 % des réseaux d’eau potable du département dépassent la valeur réglementaire en pesticides, c’est que l’eau est dépolluée et que les consommateurs payent intégralement la note à travers leur facture d’eau.

La situation concernant les pesticides dans le Doubs est satisfaisante. Si pratiquement toutes les communes présentent des dépassements de la valeur réglementaire (0,1 µg/l) pour au moins un pesticide, c’est occasionnellement, à faible fréquence (moins de 5% des analyses). Seules une dizaine de communes du département affichent des dépassements supérieurs à la valeur réglementaire (entre 25 et 50% des analyses). Sur la carte interractive de l’UFC Que Choisir, huit communes qui, situées autour de Rougemont, sont desservies par le captage "Puits de Rougemont", apparaissent en jaune, ce qui signifie qu’elles affichent des dépassements supérieurs à 0,1 µg/l entre 25 et 50% des analyses. Le principal pesticide incriminé est le S-Métolachror (0,14 µg/l lors du prélèvement du 23 juin 2025 effectué par l’ARS. Deux autres communes (Noirefontaine et Saint-Maurice-Colombier) affichent également des dépassements des valeurs réglementaires fréquents (entre 25 et 50% des analyses).

Les communes concernées par des problèmes bactériologiques se dispersent dans le département selon un semis de 7 communes qui présentent des dépassements fréquents (25 et 50% des analyses). Il s’agit des communes de Servin, Esnans, Laval-le-Prieuré, Hauterive-la-Fresse, Rondefontaine, Rmorau-Bougeons, Scey-Maisières.

L’eau du robinet, dans le Grand Besançon, est de grande qualité, sans aucun dépassement des valeurs réglementaires pour plus de 95 % des analyses. Les valeurs de pesticides et bactériologiques fournies par l’ARS concernant le captage de Novillars révèlent une bonne qualité de l’eau au robinet. L’analyse du 27 octobre 2025 ne présente aucun dépassement. Les PFAS attirent aujourd’hui l’attention après que des concentrations importantes aient été relevées dans certains quartiers de Besançon. A Novillars, la somme de 20 substances perfluoroalkylées (PFAS) recherchées le 27 octobre est de 0,029 µg/l, soit 3,5 fois inférieure à la valeur limite qui est de 0,1 µg/l. Une autre analyse sur la ressource d’Arcier a dépassé cette valeur en août 2025 (0,13 µg/l). Mais d’autres analyses sur ce même captage indiquent des valeurs nettement inférieures à la norme en sorte que l’eau d’Arcier est  conforme à la règlementation sanitaire".

Ce que demande l’UFC Doubs Territoire de Belfort

Refusant que les consommateurs du département du Doubs continuent à être les seuls à payer le traitement des pollutions qu’ils subissent, l’UFC-Que Choisir du Doubs - T. Belfort part en campagne et demande :

  • Que le Préfet du département du Doubs impose des mesures obligatoires de protection des captages ;
  • Que la taxe sur les pesticides agricoles soit augmentée pour aider les petites communes à faire face aux coûts croissants de la dépollution.

(maCommune.info avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Une récente étude du CHU de Besançon soulève des inquiétudes envers les implants mammaires en silicone

En France, "environ 400 000 femmes sont porteuses d’implants mammaires en silicone suite à des chirurgies esthétiques ou reconstructrices" expose le CHU de Besançon dans un communiqué du 13 novembre 2025. Bien que couramment utilisés, ils peuvent néanmoins "susciter des inquiétudes quant à leur sécurité à long terme". Dans une étude récemment publiée dans la revue Biomaterials, le docteur Isabelle Pluvy, l’ingénieur de recherche Florelle Gindraux et leurs collaborateurs du CHU de Besançon, montrent que la présence de silicone au contact des tissus semble stimuler le système immunitaire et favoriser localement la présence d’inflammation chronique.

Numérique en santé : Dijon accueille les journées régionales les 13 et 14 novembre

Les journées régionales du numérique en santé se tiendront les 13 et 14 novembre 2025 au palais des congrès de Dijon. Organisé conjointement par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le GRADeS Bourgogne-Franche-Comté, l’événement vise à mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire autour d’un numérique au service des pratiques, des organisations et des usagers.

Accès aux soins : 58% des habitants de Bourgogne-Franche-Comté insatisfaits

Le média de Radio France, Ici, a partagé ce mercredi 12 novembre 2025 les résultats de la consultation citoyenne "Ma commune, mon maire et moi" concernant l’accès aux soins en Bourgogne-Franche-Comté. Il ressort de ce sondage que 58% des habitants de la grande région ne sont pas satisfaits de l’accès aux soins là où ils vivent. 

Les Bourguignons Franc-Comtois vivent vieux mais en moins bonne santé que le reste de la France...

ÉTUDE INSEE • Selon une étude publiée le 4 novembre 2025 par l’Insee Bourgogne-Franche-Comté, la population régionale présente ”un état de santé plus dégradé qu’au niveau national”. Malgré une espérance de vie élevée, les habitants de la région sont davantage touchés par les maladies chroniques et la mortalité prématurée.

Cancer colorectal : les infirmières libérales de Besançon bientôt autorisées à remettre des kits de dépistage

Le cancer colorectal est la deuxième cause de cancer alors qu’il existe pourtant "un test de dépistage fiable, simple et rapide" juge la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) CaPaciTéS Besançon & Métropole. Dans le cadre d’une expérimentation inédite en France, elle lance ainsi un appel aux infirmières libérales à se former afin de pouvoir délivrer des kits de dépistage directement auprès de leurs patients. 

Le kiwi, un “super-fruit” à savourer pour allier plaisir et santé selon Valentine Caput

L'OEIL DE LA DIET' • En juillet 2025, l’Union européenne a fait du kiwi, le premier fruit à obtenir une "allégation santé". L’occasion parfaite pour notre diététicienne, Valentine Caput, de revenir sur l’intérêt de ce petit fruit aux grands bienfaits.

Dermatose : les exportations de jeunes bovins vont reprendre dans les zones indemnes

Le ministère de l'Agriculture a annoncé jeudi 30 octobre 2025 la reprise des exportations de bovins, suspendues pendant quinze jours pour éviter la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui continue toutefois de progresser dans les Pyrénées Orientales et dans le Jura où la suspension perdure.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 -0.94
partiellement nuageux
le 18/11 à 21h00
Vent
1.63 m/s
Pression
1019 hPa
Humidité
90 %