Émotion et recueillement après le meurtre du prêtre tué en Vendée

Publié le 10/08/2021 - 15:51
Mis à jour le 11/08/2021 - 08:56

+ Réactions d'Anne Vignot et Jacques Grosperrin • « Il va nous manquer d’une façon cruelle » : environ 70 paroissiens ont rendu hommage au père Olivier Maire, originaire de Besançon, lors d’une messe ce mardi 10 août 2021 à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée), au lendemain de sa mort et des aveux de son meurtrier.

Le père Olivier Maire était originaire de Besançon © Diocèse de Luçon - G.Moreau
Le père Olivier Maire était originaire de Besançon © Diocèse de Luçon - G.Moreau

« La mort d’un homme ne doit pas susciter de polémique. Le temps est celui du recueillement », a déclaré sur franceinfo mardi 10 août le père Hugues de Woillemont, secrétaire général et porte-parole de la Conférence des évêques de France.

Les fidèles ont pu se recueillir dans la crypte de la basilique Saint Louis-Marie Grignion de Montfort pour une messe consacrée à la victime, morte à 60 ans.

"C'était un moment de recueillement. Il n'y avait pas plus de gens que d'habitude", explique Alice, membre de la paroisse, régulièrement présente aux messes matinales. "C'était encore plus important de venir ce matin. C'était un choc, c'est une grosse perte. C'était une pointure au niveau de l'église, un puits de science", confie Patricia, présente tous les mardis à l'office.

Sous les voûtes de la crypte, les célébrants, qui n'ont pas souhaité parler aux nombreux journalistes présents, ont loué la personnalité du père Olivier, qui avait accueilli son meurtrier présumé au sein de la congrégation des Montfortains.

"Saint Laurent était martyr, Olivier aussi. (...) Prions pour sa famille, prions pour la congrégation", a simplement dit un prêtre en préambule de la messe. Sur le parvis de la basilique, les fidèles ont aussi témoigné de leur attachement au père Olivier. "C'était un saint prêtre. Il nous faisait des homélies d'une richesse extraordinaire", a ainsi salué Jean. "On est déchiré, on le voyait tous les matins. On blaguait. Le père Olivier, c'était une canne pour marcher, pour s'appuyer quand on traversait des périodes difficiles. Il écoutait les catholiques des deux extrêmes. Il va nous manquer d'une façon cruelle", regrette Bertrand, qui tient la librairie de cette petite ville de 3.600 âmes.

Réactions d'Anne Vignot et de Jacques Grosperrin

Le père Olivier était originaire de Besançon. Aussi, la maire de la Ville, Anne Vignot, a souhaité réagir suite à ce meurtre : "J'adresse mes condoléances au nom des Binsontin.e.s à la famille et aux proches du père Olivier Maire, originaire de notre ville, assassiné en Vendée. Nous sommes profondément choqués par cet assassinat".

Du côté du sénateur du Doubs, Jacques Grosperrin, c'est la colère qui l'emporte : "Si l’expulsion de l’auteur présumé était impossible en raison de son contrôle judiciaire, il aurait dû être maintenu en détention provisoire. Comment peut-on donner à un homme sous le coup d’une expulsion et en attente de jugement pour des faits criminels, l’opportunité de tuer ?  Le Gouvernement doit prendre ses responsabilités en clarifiant les dispositions juridiques entourant la question des mesures pénales concernant les étrangers dans l’obligation de quitter le territoire, afin de faire cesser ces situations dont l’absurdité conduit à des drames". 

Retour sur les faits 

L'homme d'église a été tué dans la nuit de dimanche à lundi. Emmanuel Abayisenga, 40 ans, de nationalité rwandaise, s'est rendu à la gendarmerie dès lundi matin, s'accusant du meurtre avant d'être hospitalisé en psychiatrie dans la soirée.

Le suspect, qui était aussi le présumé incendiaire de la cathédrale de Nantes en juillet 2020, était hébergé par les pères montfortains, dans le cadre de son contrôle judiciaire, en attente de son procès.

"Au bout de l'amour"

Le père Olivier "était dans le pardon de cette personne", explique Anne-Marie au sortir de la messe matinale. "Il est allé au bout de l'amour qu'il avait. Nous n'étions pas au courant qu'il accueillait cette personne", raconte-t-elle. "Je pense que l'accueillir, c'est ce qu'il fallait faire", estime Patricia. Pour deux autres paroissiens, viendra ensuite l'heure du pardon du meurtrier. "Le pardon est dans le coeur de chacun", lance Jean, un livre de prière sous le bras. "Pourquoi la colère ? Il y en a suffisamment sur Terre. Il y a de la tristesse car c'est un être qui nous a apporté beaucoup."

"C'est difficile de pardonner, ça viendra plus tard", souffle Alice, visiblement émue. Une veillée hommage est prévue à partir de mardi soir 20h00, a confirmé la paroisse de Saint-Laurent-sur-Sèvre. De son côté, le diocèse de Luçon organisera des veillées mercredi soir à la cathédrale et jeudi aux Sables-d'Olonne (Vendée).

  • Selon une source proche du dossier, une autopsie du corps de la victime était prévue mardi et devrait permettre d'en savoir plus sur les circonstances de sa mort.

(maCommune.info avec AFP)

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