Un prêtre de 61 ans, originaire de Besançon, tué en Vendée

Publié le 09/08/2021 - 18:26
Mis à jour le 11/08/2021 - 08:56

Olivier Maire, prêtre de la communauté religieuse des pères Montfortain, a été tué lundi en Vendée par le présumé incendiaire de la cathédrale de Nantes en juillet 2020. Il s’est lui-même rendu ensuite à la gendarmerie pour se dénoncer.

Le père Olivier Maire était originaire de Besançon © Diocèse de Luçon - G.Moreau
Le père Olivier Maire était originaire de Besançon © Diocèse de Luçon - G.Moreau

Le Père Olivier Maire, âgé de 61 ans, était le supérieur provincial des prêtres de la compagnie de Marie, connus sous le nom de pères Montfortains. Il a été ordonné prêtre le 17 juin 1990 pour la Compagnie de Marie. Originaire de diocèse de Besançon, il a passé de longues années en Afrique, puis à Rome.

« Ce bibliste, passionné par les Pères de l’Église et le grec patristique, est aussi diplômé en psychologie. Pour lui, les écrits de St Louis-Marie Grignion de Montfort, rédigés il y a 300 ans, gardaient toute leur pertinence pour expliquer et vivre de la Foi » a indiqué le diocèse de Luçon dans un communiqué

"J'adresse mes condoléances au nom des Bisontins à la famille et aux proches du père Olivier Maire, originaire de notre ville, assassiné en Vendée.  Nous sommes profondément choqués par cet assassinat" a réagit la Maire de Besançon, Anne Vignot.

Le drame a été annoncé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter, confirmant une information de Valeurs Actuelles.

"Tout mon soutien aux catholiques de notre pays après le dramatique assassinat d’un prêtre en Vendée", a tweeté le ministre, qui doit se rendre en fin d'après-midi sur place, à Saint-Laurent-sur-Sèvre, à une quinzaine de kilomètres au sud de Cholet et à une dizaine de km du parc du Puy-du-Fou.

"Un homme s'est présenté en milieu de matinée à la brigade de gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre et a dit avoir tué un ecclésiastique", a précisé une source proche du dossier.

La Conférence des évêques de France et la Conférence des religieux et religieuses de France ont exprimé "leur immense tristesse et leur effroi".

"La CEF et la CORREF assurent de leurs prières ses parents, ses proches, les Missionnaires Monfortains, la communauté de la basilique Saint Louis-Marie Grignon de Montfort à Saint-Laurent-sur-Sèvres et toute la grande famille religieuse Montfortaine"

Le corps de la victime a été retrouvé dans les parties communes de la communauté et le suspect a été placé en garde à vue, d'après la même source, précisant que la Brigade de recherches de La Roche-sur-Yon et la Section de recherches de Nantes étaient saisis de l'enquête.

Selon les premiers éléments, la victime est décédée après avoir reçu des coups, d'après une source policière, qui écarte a priori une attaque terroriste. L'autopsie permettra de préciser les causes de la mort.

Le prêtre, âgé de 61 ans, membre de la communauté religieuse des Montfortains à Saint-Laurent-sur-Sèvre, accueillait cet homme "depuis plusieurs mois", selon une source policière.

Selon le diocèse de Vendée, le père tué s'appelle Olivier Maire et était le supérieur provincial de cette communauté, bien implantée dans l'Ouest. L'évêque de Luçon, Mgr François Jacolin, doit se rendre sur place et rencontrer le ministre de l'Intérieur.

Vincent Neymon, secrétaire général adjoint de la Conférence des Evêques de France joint par l'AFP, a exprimé "stupéfaction et profonde tristesse". Les Missionnaires Montfortains sont une congrégation présente dans une trentaine de pays, très orientée sur la charité et l'hospitalité, d'après la même source.

Sur Twitter, le sénateur LR de la Vendée Bruno Retailleau a rendu hommage au religieux tué: "Sa mort témoigne de la bonté de ce prêtre que je connaissais bien et dont j’avais pu apprécier la profondeur de la foi. Sa mort est une grande perte".

Contacté par l'AFP, le parquet de La Roche-sur-Yon a indiqué qu'une conférence de presse devrait avoir lieu dans l'après-midi à la gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre.

Polémiques immédiates

Emmanuel A., de nationalité rwandaise et réfugié en France, avait été placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de l'enquête sur l'incendie du 18 juillet 2020 de la cathédrale de Nantes, où il était bénévole, a précisé une source proche du dossier.

Le drame a aussitôt fait l'objet de polémiques politiques, à huit mois de l'élection présidentielle.

La présidente de Rassemblement national Marine Le Pen, a réagi immédiatement sur Twitter. "En France, on peut donc être clandestin, incendier la cathédrale de #Nantes, ne jamais être expulsé, et récidiver en assassinant un prêtre", a-t-elle écrit, y voyant la "faillite complète de l'Etat et de Gérald Darmanin".

Le ministre de l'Intérieur a répliqué sans tarder sur Twitter: "Cet étranger n’était pas expulsable malgré son arrêté d’expulsion tant que son contrôle judiciaire n’était pas levé". Il a accusé Marine Le Pen de "polémiquer sans connaître les faits".

La dernière attaque mortelle visant un membre de l’Église catholique en France remonte au 29 octobre dernier, lorsque Brahim Aouissaoui, un Tunisien de 22 ans, avait tué au couteau deux fidèles et le sacristain de la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption à Nice, avant d'être grièvement blessé par des policiers municipaux.

En 2016, le père Jacques Hamel, prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), avait été égorgé dans son église par Abdel Malik Petitjean et Adel Kermiche, qui avaient été abattus par la police. L'assassinat avait été revendiqué par l'organisation Etat Islamique (EI).

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