Les Suisses votent contre une sortie accélérée du nucléaire

Publié le 28/11/2016 - 08:15
Mis à jour le 28/11/2016 - 08:29

Les électeurs suisses ont rejeté dimanche une proposition des Verts, soutenue par la gauche, qui prévoyait d’accélérer la sortie du nucléaire, avec la fermeture dès l’an prochain de 3 des 5 réacteurs helvétiques. « L’initiative de retrait nucléaire », soumise à une votation au niveau fédéral grâce à la collecte par les Verts des 100.000 signatures nécessaires, prévoyait de limiter à 45 ans la durée de vie d’un réacteur. Elle a été rejetée par 54,23% des voix contre 45,77% et par 20 cantons sur 26.

 ©
©

Les électeurs de la ville de Bâle ont été les plus nombreux à soutenir l'initiative, avec un score de 60,48%. Le canton de Genève, à forte tradition antinucléaire, a voté "oui" à près de 59%, tout comme le canton de Vaud voisin (54,57%). La participation n'a été que de 44,8%, car l'enjeu ne portait pas sur l'avenir du nucléaire en Suisse, mais uniquement sur un calendrier de fermeture des cinq réacteurs qui produisent environ un tiers de l'électricité du pays.

Les autorités helvétiques ont en effet décidé il y a 5 ans déjà de sortir du nucléaire, dans la foulée de la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon, provoquée en mars 2011 par un tsunami meurtrier. Elles n'ont toutefois pas fourni de calendrier précis. Les centrales nucléaires suisses opèrent sous des licences qui leur permettent de continuer à produire tant qu'elles répondent aux critères de sécurité.

Pendant la campagne électorale, le gouvernement a insisté sur "la sécurité de l'approvisionnement" du pays, qui risquait, selon lui, d'être menacée par des "fermetures prématurées" des centrales. Les Verts ont déploré pour leur part qu'il faille attendre "une panne ou un incident" avant de pouvoir fermer l'un des parcs nucléaires les plus vieux au monde.

  • La centrale de Beznau, installée dans le canton d'Aargau (nord), près de la frontière allemande, est en service depuis 47 ans. Il s'agit de la plus vieille centrale nucléaire au monde, depuis la fermeture du réacteur d'Oldsbury en Grande-Bretagne en 2012. Si le "oui" l'avait emporté, elle aurait dû fermer ses deux réacteurs dès l'an prochain, comme la centrale de Muhlberg, lancée en 1972 dans le canton de Berne.

 Les deux derniers réacteurs installés en Suisse sont plus récents: Celui de Gosgen, à Soleure, est entré en service en 1979, et celui de Leibstadt, à Aargau, fonctionne depuis 1984.

Résultat encourageant pour la gauche

Malgré leur défaite, les défenseurs de l'initiative écologiste ont jugé le résultat "encourageant""C'est un très bon score, pour une sortie ultra rapide du nucléaire", a commenté le conseiller national socialiste Roger Nordmann, cité par l'agence ATS. "C'est encourageant pour la prochaine lutte qui s'annonce: le référendum de l'UDC contre la Stratégie énergétique 2050", a-t-il dit.

L'UDC (Union démocratique du centre-droite) est opposée à ce plan du gouvernement qui prévoit un abandon total du nucléaire et son remplacement par des énergies renouvelables d'ici le milieu du siècle. Elle a prévu d'organiser un référendum sur cette stratégie.

Les Verts ont également qualifié la votation de dimanche de "premier débat sur la stratégie énergétique 2050". La conseillère nationale UDC de Genève, Céline Amaudruz, a pour sa part félicité les Suisses pour "leur réalisme". "La suite logique, c'est désormais d'accepter le référendum contre un projet mal conçu", a-t-elle déclaré à l'ATS.

Info + 

La Suisse produit environ 33% de son électricité à partir du nucléaire, près de 60% grâce aux centrales hydrauliques et un peu plus de 4% avec des sources renouvelables, comme le solaire et l'éolien, selon des statistiques officielles.  Les Verts affirment que l'expansion rapide des énergies renouvelables en Suisse et en Europe pourrait rapidement compenser la perte de production d'origine nucléaire.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Anne Vignot sur les relations entre Besançon et Dijon : ”On n’est pas des copains, mais…” 

EXCLUSIVITÉ • Lors de l’inauguration de l’exposition Made in Germany au musée des Beaux-Arts de Besançon le 3 mai dernier, c’était la première fois que l’on voyait les maires de Besançon et Dijon réunis dans un même projet, voire complices, avec des discours positifs et élogieux l’un envers l’autre. On le sait, les relations entre les maires de Besançon et de Dijon n’ont jamais été particulièrement au beau fixe, alors qu’en est-il dans les coulisses ? Les élu(e)s d'une région doivent-ils forcément s'entendre et collaborer ? On a rencontré Anne Vignot pour en parler...

Remplacer la place de la Révolution par la place Charles Quint : la proposition du MFC rejetée

Fin 2023, la Ville de Besançon a mis en place des ”Ateliers citoyens” permettant aux Bisontin(e)s de faire des propositions sur tout sujet concernant la vie locale. Celles ayant obtenu le plus de suffrages, lors d'un vote en ligne du 15 mai au 5 juin, feront alors l'objet d'un vote en conseil municipal. Mais la proposition du Mouvement Franche-Comté est jugée irrecevable.

La revue " Besançon Maintenant " printemps 2024 bientôt dans vos boîtes aux lettres…

La deuxième édition de la revue ''Besançon Maintenant'' est disponible. Plus de 40 000 exemplaires, financés par le groupe Besançon Maintenant, vont être distribuées dans les boîtes aux lettres des Bisontines et Bisontins pour les informer des actions et propositions du groupe présidé par Ludovic Fagaut.

Gérard Larcher à Besançon pour trois tables rondes avec des élus du Doubs et de Haute-Saône

EN IMAGES • Le président du Sénat, Gérard Larcher était à Besançon vendredi 3 mai 2024, et plus précisément à la Chambre de commerce et de l’industrie Saône-Doubs pour participer à trois tables rondes avec les cinq sénateurs et sénatrice des deux départements, une députée, quelques maires du Doubs et de la Haute-Saône ainsi que la présidente du Département du Doubs et la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté.

“Made in Germany” inaugurée à Besançon : Anne Vignot, François Rebsamen et Marie-Guite Dufay complices…

Pour inaugurer la nouvelle exposition du musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, Made in Germany, Anne Vignot, maire de Besançon, François Rebsamen, maire de Dijon, et Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, étaient réunis vendredi 3 mai 2024.

Européennes 2024 : “Le seul moment où on fait taire l’extrême droite, c’est dans la rue” (NPA)

Vidéo • Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) sera présent aux élections européennes le 9 juin 2024 avec une liste conduite par Selma Labib, 28 ans, conductrice de bus. Un meeting s’est tenu jeudi 2 mai dans la salle Proudhon à Besançon notamment en présence d’Alain Ruch, colistier régional, 49e sur la liste.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 17.88
couvert
le 14/05 à 9h00
Vent
1.81 m/s
Pression
1007 hPa
Humidité
70 %