Procès Péchier : un enfant empoisonné pour "régler des comptes", selon son père

Publié le 24/11/2025 - 16:15
Mis à jour le 24/11/2025 - 15:54

L'empoisonneur "s'est servi de notre petit garçon pour régler des comptes", a regretté lundi 24 novembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs le père de Tedy, victime à quatre ans d'un arrêt cardiaque suspect, l'un des trente empoisonnements imputé à l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier.

 © Elodie R.
© Elodie R.

Le 22 février 2016, à la clinique Saint-Vincent de Besançon, Tedy subit un soudain arrêt cardiaque quelques minutes après son entrée au bloc pour une simple opération des amygdales. "J'ai compris que quelqu'un s'est servi de moi et de ma vie, alors que j'avais 4 ans, pour atteindre ses objectifs et créer des problèmes, pour régler ses comptes", a écrit Tedy, aujourd'hui âgé de 14 ans, dans une lettre lue par son père, Hervé Hoerter Tarby, à la barre. "Je mets 10 minutes de plus que mes camarades pour écrire. J'ai peur que
ces traces d'empoisonnement me suivent toute ma vie. Cette histoire restera une grande souffrance", raconte dans la missive de cet adolescent "introverti" aux yeux sombres qui ne souhaite pas venir témoigner directement car "il n'a pas envie de se retrouver à côté de l'accusé".

L'accusation soupçonne Frédéric Péchier d'avoir pollué des poches de perfusion avec des anesthésiques locaux, du potassium ou de l'adrénaline, pour empoisonner les patients de collègues avec qui il était en conflit. Les experts ont évoqué lundi l'hypothèse d'un empoisonnement par intoxication aux anesthésiques locaux ou au potassium pour expliquer l'arrêt cardiaque de Tedy.

"Un enfer, un calvaire, tout le monde a été détruit"

L'avocate Julie Péchier, qui assure cette semaine la défense de son frère en l'absence de son avocat Randall Schwerdorffer "pour raison professionnelle", a avancé l'hypothèse d'une intoxication due aux "pulvérisations sur la glotte de l'enfant" d'un anesthésique local dans le cadre de l'opération, contestée par les experts.

Selon son père, le collégien garde des séquelles neurologiques et physiques et "ne peut plus faire de sport intensif".

Cet homme au physique massif s'est souvenu de son "petit garçon de quatre ans, très joyeux", avant l'opération, qu'il retrouvera au CHU, "intubé, branché, avec des machines qui sonnaient partout". Tedy restera deux jours dans le coma. Sa mère était "à genoux au pied du lit, à prier tout ce qu'elle pouvait prier", a confié le père. "C'est inhumain, immonde", a fustigé M. Hoerter Tarby. Le retour à la maison a été "un enfer, un calvaire, tout le monde a été détruit", a-t-il ajouté.

Frédéric Péchier, 53 ans, est jugé au total pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels. L'ex-anesthésiste, qui a toujours clamé son innocence, comparaît libre, mais encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu le 19 décembre.

(AFP)

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