Tout ce que vous devez savoir sur le bac selon les profs !

Publié le 14/06/2015 - 17:16
Mis à jour le 16/06/2015 - 16:15

Dans une vingtaine de jours, les élèves de terminale passeront leur baccalauréat, examen né en 1808. Pour parler de la session 2015, nous avons rencontré cinq enseignants des lycées Pasteur et Jules Haag de l’Académie de Besançon… 

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Mesdames Clerc et Bethuel, professeurs d’histoire-géo 

  • Non, l’épreuve d’Histoire n’est pas insurmontable

Ce n’est pas un secret, depuis quelques années, les exigences du baccalauréat sont à la baisse. En Histoire, la moyenne est à 12/20. "Un élève, même moyen, s’en sortira bien avec une copie cohérente qui s’appuye sur le plan du cours". Quant aux très bons élèves, l’approfondissement des connaissances est valorisée. La gestion du temps fait également partie de la note. Pour cela, Mme Clerc conseille de "toujours rédiger l’introduction et la conclusion au brouillon, car une copie sans conclusion n’est pas un bon devoir"

  • La copie qui mérite un 20/20 

"La copie qui mérite un 20/20 récompense un très bon devoir équilibré". Le correcteur est également sensible à une "rédaction fluide et bien orthographiée". Mme Béthuel déplore qu’en moyenne "une copie comporte entre 35 et 40 fautes par page, phénomène relativement nouveau". 

Les élèves qui obtiennent un 20/20 en Histoire sont de moins en moins rares, constate Mme Béthuel. Néanmoins, Mme Clerc estime que "nombreux sont les élèves qui n’apprennent pas leurs cours, alors que le bac exige un socle de connaissances non négligeable et un travail régulier." A quelques jours des épreuves "il est sûrement trop tard pour limiter les dégâts", avertit Mme Béthuel, qui précise que "90% de l’apprentissage se fait en classe". 

  • La subjectivité des correcteurs : un mythe ?

Contrairement aux idées reçues, une étude démontre qu’en moyenne, les écarts de notes sont plus fréquents pour les copies de mathématiques que pour des matières dites "littéraires" comme l’Histoire.  

  • Sujets probables pour 2015... 

Les échéances approchant, les élèves sont (peut-être) tentés de faire des impasses. "Mauvaise idée" avertit Mme Clerc, car l’épreuve est toujours constituée d’histoire ET de géographie. De plus, il est inutile de spéculer par rapport aux sujets tombés l’année passée. En effet, "La Chine et le monde depuis 1949", sujet tombé en France métropolitaine en 2014, et déjà à Washington en 2013, est également tombé à Pondichéry en avril 2015.

Néanmoins, certains sujets méritent une attention particulière. Pour les filières L et ES, Mme Clerc imagine bien un sujet sur les "Mémoires" ou sur les "Médias et l'opinion publique", avec pourquoi pas, une épreuve courte sur les "crises". En vogue également, le thème "puissances et tensions dans le monde". Alors pourquoi pas un sujet sur les Etats-Unis pour 2015 ? 

  • "Poutine est mort en 1953" 

En Histoire-géographie, les étourderies sont nombreuses. Madame Béthuel relève avec humour et peut-être désolation que "Poutine est mort en 1953", que "le général Pétrin est revenu en 1958 pour proclamer la République" ou encore que "les Russes ont installé des fusées soviétiques à Pearl Harbor". De l’humour, les élèves n’en manquent pas non plus quand ils dissertent sur "l’Inde, ce merveilleux pays où l’on danse dans tous les films"...

Monsieur Dupont, professeur de philosophie

  • "Contrairement aux maths, on ne met jamais 22/20 au bac !"

Pour M. Dupont, "on met 20/20 à une copie jugée très bonne pour un élève de terminale, et non pas à une copie qui serait dans l’absolue parfaite... Il ne s’agit pas de disserter comme Kant ou Platon l’auraient fait en terminale, mais de réaliser une copie riche, bien organisée, problématisée et argumentée, se distinguant des autres".  

  • Gare au hors sujet... 

Se distinguer oui, mais gare au hors sujet ! Mais qu’est-ce qu’un hors-sujet ? "C’est une copie trop générale, avec un rapport assez lointain à la problématique et qui ne prend pas en compte la singularité du problème". L’écueil en philo, c’est donc le par-coeur ! Il s’agit d’une épreuve "de réflexion et non de récitation" qui valorise l’élève qui démontre sa capacité à s’intéresser et à réfléchir à une problématique dans son ensemble. L' "apprentissage mécanique" et l'absorption brute de connaissances sont donc contreproductifs.

  • La copie-cauchemar

Evitez la "copie-cauchemar", celle qu’un professeur s’imagine corriger "en enfer" : celle de l’élève qui, n’ayant pas compris le sujet, se perd dans des inflations verbales et envolées lyriques dénuées de sens. "L’élève n’a rien à dire, le dit mal, et le dit interminablement". 

  • Réviser à plusieurs... à l'air libre

A vingt jours de l'épreuve, le plus productif semble être l’exercice à plusieurs. C’est l’initiative d’Antoine de Filippis, élève de TL1 au lycée Pasteur, qui organise spontanément et presque quotidiennement des entraînements à plusieurs mains avec ses camarades. Pour le professeur, l'environnement stimule l'inspiration et il conseille de réviser sur "les terrasses de café, les jardins publics et à la campagne".

  • 800 à 900 sujets possibles

Par facilité, les élèves ayant le moins travaillé choisissent l’explication de texte, s’imaginant qu’il leur suffira de "reproduire et délayer ce qu’ils ont compris linéairement" pour avoir une bonne note. Mais le risque est gros entre la paraphrase ou la négligence du texte même. Un "élève moyen devrait se risquer à la dissertation" plutôt qu’à l’explication de texte qui exige "une réelle culture afin de remplir les blancs, développer, avec une connaissances des problématiques et concepts".

M. Dupont ajoute que selon lui, les sujets de bac ne sont pas influencés par les évènements de l’actualité, dans la mesure où ceux-ci sont choisis à l’automne. Il semble alors inutile de "prospecter sur des sujets sur la religion ou la liberté d’expression. Il ne faut pas qu’un élève oriente ou biaise sa préparation du bac en recherchant le rapport à l’actualité." Néanmoins, le hasard réserve parfois des surprises ! Tout est à prévoir, car 800 ou 900 sujets sont possibles à l’épreuve de philo. Une seule règle : le sujet ne doit pas avoir été donné dans les deux années précédant l’épreuve. 

Madame Boutoille, professeur d’espagnol 

  • La moitié des candidats lit mal la consigne

Madame Boutoille conseille de "lire plusieurs fois le texte pour éviter les contre-sens (...) ni confondre actions ou pensées des personnages". Mais surtout, une vigilance doit être portée à la consigne : "Si l’on demande trois éléments tirés du texte, ne pas se limiter à deux... Etonnamment, la moitié des candidats perd des points de cette façon".

  • Apprendre de ses erreurs

Madame Boutoille conseille de "faire une liste des fautes de construction et de grammaire récurrentes", puis de "faire des exercices ciblés en fonction à l’aide d’un précis de grammaire". Autre moyen efficace : "faire des fiches afin de mémoriser les tournures grammaticales et les connecteurs qui habilleront la rédaction". En terminale, il est également indispensable que l’élève sache distinguer la différence entre "ser" et "estar". 

Julia Henriet, professeur de mathématiques 

  • Une épreuve de fond... Mais aussi de forme. 

Malgré les apparences, même dans une copie de maths, il est important de rédiger. Pourquoi ? Au baccalauréat, on exige des professeurs qu’ils mettent une note entière, or le barème de l’épreuve de mathématiques admet des notes beaucoup plus étroites. "Avec une copie à 13,25/20, qu’est-ce qui fait qu’on arrondit à 13 ou 14 ? La pluvalue apportée par la rédaction". Néanmoins, il faut être "clair et concis", à "détailler sans digresser"

  • Pas d’indulgence le jour du bac !

Les professeurs sont payés cinq euros par correction de copie. Ils passent en moyenne 30 minutes sur chacune d’entre elles. Le jour du bac, le correcteur est intransigeant et n’est donc pas sensible à quelconque imploration telle que : "là je n’y arrive plus donc je m’arrête". Cela ne sauvera pas la copie ! 

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