Une récente étude du CHU de Besançon soulève des inquiétudes envers les implants mammaires en silicone

Publié le 14/11/2025 - 08:27
Mis à jour le 14/11/2025 - 14:48

En France, "environ 400 000 femmes sont porteuses d’implants mammaires en silicone suite à des chirurgies esthétiques ou reconstructrices" expose le CHU de Besançon dans un communiqué du 13 novembre 2025. Bien que couramment utilisés, ils peuvent néanmoins "susciter des inquiétudes quant à leur sécurité à long terme". Dans une étude récemment publiée dans la revue Biomaterials, le docteur Isabelle Pluvy, l’ingénieur de recherche Florelle Gindraux et leurs collaborateurs du CHU de Besançon, montrent que la présence de silicone au contact des tissus semble stimuler le système immunitaire et favoriser localement la présence d’inflammation chronique.

 © CHU Besançon
© CHU Besançon

Cette étude fournit ainsi des preuves de modifications induites par l’exposition au silicone à l’échelle tissulaire et cellulaire. Heureusement, la majorité des patientes reste en bonne santé, mais l’émergence de pathologies liées aux implants mammaires (coques périprothétiques, lymphome anaplasique à grandes cellules, carcinome spinocellulaire, syndrome ASIA) rend nécessaire un suivi rigoureux des patientes, la poursuite des recherches et l'adoption de réglementations strictes en matière de sécurité des implants.

L’implantation d’une prothèse mammaire dans l’organisme, comme tout corps étranger, entraine une réaction physiologique aboutissant à la formation d’une membrane de tissu isolant la prothèse du reste du corps (capsule péri-prothétique). Cette capsule est souple et contient la prothèse au sein de la loge périprothétique. Les implants mammaires, fabriqués en silicone, peuvent porter de la texturation à leur surface (sorte de rugosité ou velours) selon le modèle et la marque. Ils sont soumis à un phénomène d’usure qui entraine une exposition des tissus périprothétiques aux particules de silicone, à l’extrême il arrive que certains implants se fissurent (rupture de leur enveloppe).

Des échantillons prélevés sur des patientes du CHU

Quarante-trois patientes ont accepté que l’on prélève un échantillon de capsule périprothétique au cours de leur intervention de changement de prothèse(s) mammaire(s) réalisée dans le service de chirurgie plastique du CHU de Besançon. L’objectif était de mieux comprendre la réaction des tissus humains exposés en première ligne au silicone des implants, chez des patientes ayant porté ces dispositifs plusieurs années. Les résultats montrent que, même lorsque l’implant semble parfaitement intact, l’exposition au silicone des tissus entraine une réorganisation de la capsule périprothétique et déclenche une activation significative du système immunitaire par la présence de cellules type lymphocytes ou polynucléaires. Cette réaction inflammatoire est plus intense en présence d’un implant macrotexturé ou rompu.

L’équipe a également étudié le niveau de réaction des gènes connus pour être actifs en cas d’inflammation (analyse transcriptomique). Ils ont observé une dérégulation de plusieurs gènes impliqués en cas de maladie inflammatoire chronique, en particulier le lupus et la polyarthrite rhumatoïde.

Portée par le CHU de Besançon, l’étude INFLAMA associe l’Institut de Science des matériaux de Mulhouse (IS2M/CNRS/Université de Haute Alsace), le CHU de Besançon, en particulier le service de chirurgie orthopédique, traumatologique et plastique et la Tumorothèque régionale de Franche-Comté. Elle a été financée par l’IS2M.

(Communiqué)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Une récente étude du CHU de Besançon soulève des inquiétudes envers les implants mammaires en silicone

En France, "environ 400 000 femmes sont porteuses d’implants mammaires en silicone suite à des chirurgies esthétiques ou reconstructrices" expose le CHU de Besançon dans un communiqué du 13 novembre 2025. Bien que couramment utilisés, ils peuvent néanmoins "susciter des inquiétudes quant à leur sécurité à long terme". Dans une étude récemment publiée dans la revue Biomaterials, le docteur Isabelle Pluvy, l’ingénieur de recherche Florelle Gindraux et leurs collaborateurs du CHU de Besançon, montrent que la présence de silicone au contact des tissus semble stimuler le système immunitaire et favoriser localement la présence d’inflammation chronique.

Numérique en santé : Dijon accueille les journées régionales les 13 et 14 novembre

Les journées régionales du numérique en santé se tiendront les 13 et 14 novembre 2025 au palais des congrès de Dijon. Organisé conjointement par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le GRADeS Bourgogne-Franche-Comté, l’événement vise à mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire autour d’un numérique au service des pratiques, des organisations et des usagers.

Accès aux soins : 58% des habitants de Bourgogne-Franche-Comté insatisfaits

Le média de Radio France, Ici, a partagé ce mercredi 12 novembre 2025 les résultats de la consultation citoyenne "Ma commune, mon maire et moi" concernant l’accès aux soins en Bourgogne-Franche-Comté. Il ressort de ce sondage que 58% des habitants de la grande région ne sont pas satisfaits de l’accès aux soins là où ils vivent. 

Les Bourguignons Franc-Comtois vivent vieux mais en moins bonne santé que le reste de la France...

ÉTUDE INSEE • Selon une étude publiée le 4 novembre 2025 par l’Insee Bourgogne-Franche-Comté, la population régionale présente ”un état de santé plus dégradé qu’au niveau national”. Malgré une espérance de vie élevée, les habitants de la région sont davantage touchés par les maladies chroniques et la mortalité prématurée.

Cancer colorectal : les infirmières libérales de Besançon bientôt autorisées à remettre des kits de dépistage

Le cancer colorectal est la deuxième cause de cancer alors qu’il existe pourtant "un test de dépistage fiable, simple et rapide" juge la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) CaPaciTéS Besançon & Métropole. Dans le cadre d’une expérimentation inédite en France, elle lance ainsi un appel aux infirmières libérales à se former afin de pouvoir délivrer des kits de dépistage directement auprès de leurs patients. 

Le kiwi, un “super-fruit” à savourer pour allier plaisir et santé selon Valentine Caput

L'OEIL DE LA DIET' • En juillet 2025, l’Union européenne a fait du kiwi, le premier fruit à obtenir une "allégation santé". L’occasion parfaite pour notre diététicienne, Valentine Caput, de revenir sur l’intérêt de ce petit fruit aux grands bienfaits.

Dermatose : les exportations de jeunes bovins vont reprendre dans les zones indemnes

Le ministère de l'Agriculture a annoncé jeudi 30 octobre 2025 la reprise des exportations de bovins, suspendues pendant quinze jours pour éviter la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui continue toutefois de progresser dans les Pyrénées Orientales et dans le Jura où la suspension perdure.

“Le médecin légiste, c’est le médecin de la violence” : la chambre mortuaire du CHU de Besançon avec Dr Elisabeth Martin

Patricienne hospitalière depuis la fin de ses études en 2010, le Dr Elisabeth Martin dirige depuis mars 2024 le service de médecine légale et de victimologie du CHU de Besançon. Derrière les portes souvent fantasmées de ce service, c’est un métier méconnu, à la croisée du soin, du droit et de la justice, qu’elle nous décrit avec précision et humanité.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 11.77
couvert
le 14/11 à 18h00
Vent
1.23 m/s
Pression
1009 hPa
Humidité
81 %