Besançon : prison requise contre un prof de théâtre poursuivi pour agressions sexuelles

Publié le 08/10/2020 - 08:16
Mis à jour le 08/10/2020 - 08:16

Quatre ans de prison, dont deux avec sursis, ont été requis ce mercredi 8 octobre 2020 devant le tribunal correctionnel de Besançon à l’encontre d’un professeur de théâtre renommé, poursuivi pour agressions, harcèlement et chantage sexuel sur dix anciens étudiantes et étudiant qu’il faisait répéter nus.

Palais de justice Besançon © D poirier
Palais de justice Besançon © D poirier

Le procureur de la République, Etienne Manteaux, a également requis une interdiction d'enseigner et une obligation de soins à l'encontre de Guillaume Dujardin, 50 ans, professeur à l'Université de Franche-Comté et créateur du Festival de Caves, poursuivis pour des faits commis entre 2014 et 2017. Le tribunal rendra sa décision le 21 octobre.

Le procureur a souligné "l'emprise redoutable" du prévenu sur ses victimes, "passionnées de théâtre", et ses "méthodes de gourou" qui "s'immiscent dans leur vie privée et connait leurs failles pour prendre le pouvoir". Neuf anciennes étudiantes et un ancien étudiant du DEUST de théâtre à Besançon se sont portés partie civile.

"Cette emprise avait pour finalité d'assouvir ses fantasmes : obtenir qu'elles se masturbent devant lui, simulent des viols ou encore se laissent photographier nues", a poursuivi le procureur. Jeunes femmes au sortir de l'enfance, elles trouvaient en "tonton Duj" une "figure paternel", un "mentor théâtral" qui leur intimait progressivement de "se lâcher", de se "salir", voir de se "déglinguer".

"Pour moi, c'était un jeu d'acteur", G. Dujardin

Il proposait à certains de "travailler" seuls ou en petits groupes en dehors des heures de cours et leurs faisait répéter des scènes nus. Il leur demandait de "s'embrasser", de "se goûter", de "se toucher les parties intimes", ont témoigné les étudiants devant le tribunal. "Je suis le +matteur+ en scène", disait-il à ses élèves.

"Pour moi, c'était un jeu d'acteur", a affirmé Guillaume Dujardin, ne "comprenant fondamentalement pas" l'effet qu'il avait produit : "j'ai fait une erreur fondamentale dans cette histoire, c'est de penser que je parlais à des amis". "Le théâtre marchait avec les limites, toujours avec l'accord de l'acteur", assure M. Dujardin, "la limite du sexuel, c'était mon sujet de travail et c'était ma manière de travailler de les faire se confronter à la réalité de l'art".  "On se sert de l'alibi théâtre", a fustigé leur avocate, Me Anne Lassalle.

"Le non n'était pas facile, c'était mon professeur, mon directeur de promotion, ce n'était pas n'importe qui", a expliqué une jeune femme en pleurant, disant avoir cédé par "usure" à "une insistance permanente". "Brisées", ces étudiantes devenues "femmes-objets" ont témoigné du "dégoût d'elles mêmes" issu de ces séances et de ces relations.

L'une d'elles, devenu anorexique, puis boulimique, a fait "quatre tentatives de suicides" et "a même pensé à se prostituer, tellement son corps était devenu un déchet", a rappelé Me Lassalle. L'avocat du prévenu, Me Mikaël Le Denmat, a quant à lui plaidé la relaxe,
estimant que M. Dujardin n'avait "pas imposé de jouer nu à ses élèves" et qu'il "n'y a pas d'absence de consentement" sur les dossiers d'agressions sexuelles.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Un maghrébin binational “n’a pas sa place en hauts-lieux” : un député ex-RN condamné

Le député Daniel Grenon (ex-RN) a été condamné à une amende de 3.000 euros, vendredi 2 mai 2025 à Sens (Yonne), pour avoir déclaré qu'un maghrébin binational n'avait "pas sa place dans les hauts-lieux". Le tribunal correctionnel a assorti la peine de dommages-intérêts de 1.500
euros pour chacune des trois parties civiles, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) de l'Yonne, la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).

L’ancien maire de Besançon et sa directrice de cabinet convoqués devant le tribunal correctionnel de Besançon

Le parquet de Besançon a été saisi le 25 juillet 2024 d’un signalement de la procureure financière de la Chambre régionale des comptes de Bourgogne-Franche Comté. Ce signalement a été effectué à l’issue du contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Besançon, qui a révélé des faits susceptibles, selon la procureure, de constituer une prise illégale d’intérêt et un détournement de fonds publics, annonce dans un communiqué en date du 18 avril 2025, Etienne Manteaux, le procureur de Besançon.

Quatre morts sur la route, des pneus de camion en cause : Goodyear soupçonné de dissimulation…

Deux entités du géant américain du pneumatique Goodyear sont convoquées devant un juge d'instruction de Besançon le 13 mai "en vue d'une éventuelle mise en examen", dans le cadre d'une enquête pour homicides involontaires, après des éclatements de pneus de camions à l'origine d'accidents mortels en France, a annoncé jeudi 17 avril 2025 le procureur de Besançon.

À la tête d’une entreprise de terrassement, il étend son domaine sans permis de construire

Un chef d’entreprise de 33 ans a installé son entreprise en 2014 entre son domicile située à La Chevillotte et la route amenant à Mamirolle dans une zone classée en zone agricole sur le plan local d’urbanisme… Il a continué ses travaux d’envergure jusqu’en 2024 malgré le refus du permis de construire en 2023. Il sera présenté devant le tribunal correctionnel de Besançon le 17 novembre 2025.

Avec 90.000 euros de rémunération annuelle, il ne payait ni charges sociales ni patronales…

Présenté jeudi 10 avril 2025 devant le parquet de Besançon, le chef d’entreprise des sociétés "Construction du Haut-Doubs" et "Rosema Invests" sera convoqué le 16 mai 2025 pour abus de confiance aggravés au préjudice de l’Urssaf dans le cadre des activités professionnelles. Au total, le chef d’entreprise n’a pas payé 1,6 million d’euros de charges sociales.

Procès au civil pour dénonciation calomnieuse : Jonathann Daval fixé en juin

La cour d'appel de Besançon décidera le 13 juin 2025 si Jonathann Daval, condamné à 25 ans de réclusion pour avoir tué son épouse Alexia, doit verser des dommages et intérêts à son ancienne belle-famille pour l'avoir injustement accusée du meurtre, a-t-elle annoncé vendredi 11 avril.

Scandale Number Wok à Pontarlier : les patrons menaient la grande vie avec des salariés étrangers dans le grenier

C’est une affaire hors norme que les autorités ont révélée ce jeudi 10 avril à Besançon. Le procureur de la République Étienne Manteaux, accompagné de Laurent Perraut, directeur interdépartemental de la police nationale du Doubs, et Patrick Le Barre, chef du service interdépartemental de la police aux frontières (SIPAF), a détaillé une enquête visant le couple dirigeant du restaurant Number Wok à Pontarlier.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 19.36
partiellement nuageux
le 11/05 à 09h00
Vent
1.67 m/s
Pression
1013 hPa
Humidité
73 %