Coup de couteau à Planoise : un mineur de 17 ans mis en examen

Publié le 27/06/2023 - 18:33
Mis à jour le 27/06/2023 - 18:33

Le 23 juin 2023 dernier, un homme de 48 ans d’origine bosnienne, vivant en France depuis quelques années, avait été retrouvé gravement blessé d’un coup de couteau sur la voie publique avant de décéder peu de temps après. Lors d’une conférence de presse ce mardi 27 juin, le procureur de la République Étienne Manteaux a annoncé la mise en examen d’un mineur de 17 ans suspecté d’être l’auteur des faits.

Vers 20h, le 23 juin 2023, un homme âgé de 48 ans est retrouvé gisant dans son sang au 24 rue de Fribourg dans le quartier de Planoise. La victime gravement blessée au thorax décède moins d’une heure plus tard des suites de sa blessure au CHU de Besançon. 

L’autopsie du corps réalisée le lundi 26 juin a permis de mettre en évidence la cause du décès suscité par une blessure d’un coup, unique, de couteau qui a atteint le coeur. Un "coup porté avec force" détaille le procureur de la République puisque celui-ci a également occasionné la fracture de deux côtes "qui ne sont pas liés à des gestes de réanimation" a précisé Étienne Manteaux. Le médecin légiste a conclu que la blessure portée au niveau du coeur a occasionné une hémorragie interne entraînant le décès de la victime. 

La victime mouillait dans le trafic de stupéfiants

L’homme "avait un passé" a annoncé le procureur puisque connu des services de police pour des faits de revente de produits stupéfiants. Il avait été interpellé à Planoise rue de Cologne et condamné le 4 avril 2023 à six mois de prison avec interdiction de paraître sur le secteur de la rue de Cologne de Planoise. 

Les enquêteurs du service de police judiciaire de Besançon ont recueilli des témoignages faisant mention d’un jeune homme qui suivait la victime à trottinette environ quinze minutes avant les faits. La vidéo de surveillance et les connaissances des enquêteurs sur le secteur sont venus confirmer ces témoignages et ont permis d’identifier un suspect, un mineur de 17 ans et demi.  

Une perquisition a alors été menée au domicile où le mineur était susceptible de résider le dimanche 25 juin à 6h20. Deux individus ont été interpellés, le titulaire du bail, un homme d’une quarantaine d’années et ce jeune mineur qui ont tous les deux été placés en garde à vue. 

Un couteau dissimulé dans un bocal

Le bailleur a expliqué aux policiers avoir hébergé le jeune homme à la demande d’un tiers mais qu’il n’était pas au courant de l’assassinat. "Ne disposant pas d’élément d’incrimination le concernant, sa garde à vue a été levée" a expliqué Étienne Manteaux. 

En revanche, il a été trouvé dans cet apparement "un couteau, dissimulé dans un bocal, dont le manche baignait dans une solution d’eau de javel et de white-spirit" a détaillé le procureur. Si les dimensions du couteau sont compatibles à celles de l’arme du crime, "il est encore beaucoup trop tôt pour dire qu’il s’agit de l’arme du crime" a prévenu le procureur. Il n’en demeure pas moins que, les conditions de conservation "bien singulières" de ce couteau restent suspectes. 

Le locataire a d’ailleurs déclaré que le couteau ne lui appartenait pas mais qu’il avait donné le bocal et les produits détergents au mineur à sa demande, "ignorant ce qui avait été fait auparavant avec cette arme". Des empreintes digitales du mineur ont été retrouvées sur le bocal tandis que le liquide et le couteau ont été envoyés dans un laboratoire d’analyses génétiques, "nous n’avons pas encore à cette heure les résultats pour savoir si l’ADN de la victime a pu être identifiée soit dans la solution soit sur le couteau" a détaillé Étienne Manteaux. 

Arrivé récemment à Besançon

Les enquêteurs, via l’utilisation des images de vidéosurveillance, ont pu identifier quatre heures avant les faits que le mineur avait été "sévèrement frappé" de multiples coups portés au visage, par un individu qui est encore en cours d’identification "mais qui n’est pas la victime du coup de couteau" a avancé le procureur. 

Lors de sa garde à vue, le mineur a assumé qu’il était arrivé il y a peu sur Besançon pour participer au trafic de stupéfiants mais dit ne pas avoir directement vendu. Il a été condamné à de multiples reprises par le tribunal pour enfant de Lyon notamment pour des vols avec violence.

La vengeance retenue comme mobile

Il a expliqué que ses blessures subies le vendredi 23 juin à 16h lui avaient été infligées par un dealer mécontent qu'il n'ait pas rempli le contrat qu'il lui avait confié. Suite à ces violences il a été conduit au CHU par des proches mais en est sorti précipitamment. 

L’hypothèse retenue par les enquêteurs est donc celle d’une vengeance du mineur par rapport à ses blessures subies quelques heures plus tôt avant de revenir sur cette même place pour porter un coup de couteau à un homme "dont on sait qu’il prenait part en avril 2023 à la vente de produits stupéfiants" a rappelé le procureur.  Lui, conteste en tout cas être l’auteur des faits. 

Une blessure suspecte à la main

Dernier élément porté à son actif, le jeune homme s’est montré agressif envers une pharmacienne en la bousculant et en lui crachant dessus le samedi 24 juin au matin après avoir volé des produits antiseptiques pour soigner une blessure à la main. 

Des éléments d’enquêtes qui ont aujourd’hui justifié sa mise en examen pour des faits d’assassinat, de trafic de stupéfiants et de violences sur personnes chargée de mission de service publique. Le jeune homme a été placé en détention provisoire ce jour et le parquet a également mis à exécution la peine d’emprisonnement de 6 mois suite à un sursis prononcé par le tribunal de Lyon début juin 2023. 

En moins de 10 mois, 6 personnes mortes à Besançon 

Le procureur a tenu a rappeler que cet homicide "manifestement en lien avec les stupéfiants" est le sixième constaté à Besançon en moins de dix mois. Les faits ont d’ailleurs eu lieu à proximité immédiate du 20 rue de Fribourg, célèbre place de deal très active du clan Abdou, bien connu des services de police de Besançon. "Un constat tout à fait accablant" a commenté le procureur de la République qui atteste pourtant "de tous les efforts mis en place par les services de police, la gendarmerie, les services de police judiciaires pour élucider ce type de faits". Des effort qui, malgré cette activité, ne parviennent pas "à casser cet engrenage de la violence causé par le trafic de produits stupéfiants". 

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