Des slogans racistes et des croix gammées ont été inscrits dans le nuit de dimanche à lundi sur les murs de deux mosquées de Besançon, a-t-on appris auprès de la préfecture.
Trois croix gammées, les inscriptions "la France aux français", "vive la France", "les arabes dehors" et "mort aux musulmans" ont été tracées à la peinture noire sur la mosquée Al-Fath, dans le quartier Planoise à Besançon, a indiqué à l'AFP la directrice de cabinet de la préfecture du Doubs, Isabelle Epaillard-Patriat.
C'est la police qui a découvert les inscriptions. Une croix gammée et l'inscription "vive le FN" tracées à la peinture noire ont également été découvertes sur le mur d'enceinte de la mosquée Souna, dans le quartier Saint-Claude à Besançon, a indiqué la même source, confirmant une information de France Bleu Besançon.
"Ca devient répétitif. Pourquoi ils ont fait ça ? C'est pour s'amuser ?"
"C'est un membre de la mosquée qui a découvert les inscriptions ce matin", a précisé Mme Epaillard-Patriat qui devait se rendre sur place dans la matinée. La mosquée Souna "est la plus ancienne de Besançon, la seule avec un minaret, et il n'y a jamais eu de problème. Les fidèles sont des gens qui vivent leur culte dans la tranquillité et les lois de la République", souligne Driss Bechari, membre du bureau de la mosquée Souna."Ca devient répétitif. Pourquoi ils ont fait ça ? C'est pour s'amuser ?", s'est interrogé, désolé, son président Abdallah Hamzaoui.
Fin août un sigle SS, une croix celtique, et les mots "Vive la France" et une rune d'Odal, symbole des jeunesses hitlériennes sous le IIIe Reich, avaient déjà été tagués à la bombe de peinture noire, sur le mur d'enceinte de la mosquée Souna. En février dernier, c'est une étoile de David qui avait été découverte taguée sur l'un des piliers du mur d'enceinte de la mosquée Souna et sur la mosquée Al-Fath.
"On assiste à une recrudescence de ce rejet de l'Islam et des musulmans"
Le préfet Stéphane Fratacci et le maire de besançon, Jean-Louis Fousseret (PS), se sont rendus sur place. "On assiste à une recrudescence de ce rejet de l'Islam et des musulmans, alors que la mosquée est un lieu sacré et le prêche de vendredi a diffusé l'amour de l'autre", constate Tahar Belhadj, président de la fédération régionale de la grande mosquée de Paris. Il est "inquiet car le rejet de la différence a déjà abouti au génocide".
"Devant la multiplication des actes islamophobes et racistes à l'égard des lieux de culte et des personnes musulmanes, je ne peux que condamner fermement les auteurs de ces actes", a déclaré le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie au conseil français du Culte Musulman (CFCM), Adbdallah Zekri, qui "demande aux pouvoirs publics de prendre en considération cette flambée d'actes anti-musulmans". Dans la nuit de mercredi à jeudi, des insultes racistes et à caractère nazi avaient été peintes sur les murs de la maison nîmoise de M. Zekri, qui exprime "dégoût et mépris à l'égard de ces individus qui veulent mettre en péril le vivre ensemble".
(Avec AFP)