Emploi des seniors : l'issue de la négociation repoussée ce mardi

Publié le 09/04/2024 - 11:00
Mis à jour le 09/04/2024 - 11:03

Les négociations entre syndicats et patronat pour aboutir à un accord sur l'emploi des seniors se prolongeront mardi 9 avril 2024, après une longue et laborieuse journée de discussions, dont le gouvernement attend l'issue pour lancer une nouvelle réforme de l'assurance chômage.

Illustration © Alexane Alfaro
Illustration © Alexane Alfaro

Les syndicats veulent obtenir des contreparties pour les salariés au relèvement de l'âge de départ en retraite à 64 ans. Le patronat a soumis la semaine dernière aux organisations syndicales un projet d'accord qui a servi de base aux négociations lundi. Mais le texte reste très éloigné des revendications syndicales. Les organisations patronales ont rédigé lundi une nouvelle version de trois des cinq chapitres.

Concernant les parcours professionnels, les entretiens tout au long de la carrière et les reconversions professionnelles, "on constate déjà des reculs pour les salariés", notamment sur "le rythme des entretiens professionnels", a déclaré à la presse la négociatrice de la CGT Sandrine Mourey.

A l'issue d'une formation à un nouveau métier, le salarié pourrait voir son contrat de travail initial rompu, sans indemnités de départ. "Pour toutes les organisations syndicales, il faut qu'il y ait le maintien du contrat de travail", a ajouté Mme Mourey.

Le projet d'accord crée notamment un "contrat de valorisation de l'expérience" pour faciliter l'embauche des chômeurs âgés. Initialement baptisé "CDI seniors", ce contrat peut être rompu par l'employeur dès que le salarié a atteint l'âge légal de départ en retraite et peut partir avec une pension à taux plein. Une autre ligne rouge pour les syndicats.

Début d'ouverture patronale

Une avancée : la négociation obligatoire sur l'emploi et les conditions de travail des seniors s'ouvrira tous les trois ans dans les entreprises à partir de 300 salariés, et tous les quatre ans dans les branches. La précédente version du projet d'accord faisait de l'emploi des seniors un thème de dialogue social. Désormais le sujet fera l'objet d'une négociation séparée.

Mais "on n'a aucune spécification de la négociation et on n'a rien sur les entreprises de moins de 300 salariés", a regretté le négociateur de la CFDT, Yvan Ricordeau. Il a tout de même vu dans cet engagement une première ouverture de la partie patronale, même si selon lui "on n'a pas commencé à négocier" lundi.

Si les partenaires sociaux parviennent à un accord, le gouvernement s'est engagé à transcrire dans la loi ce texte qui doit notamment augmenter le taux d'emploi des seniors. Le Compte épargne temps universel (Cetu), promu par la CFDT mais rejeté par le Medef et la CPME, est absent du texte patronal.

Il pourrait toutefois faire l'objet d'une négociation séparée à l'initiative de l'Union des entreprises de proximité (U2P), la troisième organisation patronale qui représente artisans, professions libérales et commerçants. Pour l'U2P, le Cetu peut améliorer l'attractivité des très petites entreprises.

Modèle plus "incitatif"

Après la négociation sur l'emploi des seniors, les syndicats signataires de la convention d'assurance chômage de novembre dernier (CFDT, FO et CFTC) et les trois organisations patronales doivent se retrouver mercredi à l'Unédic pour signer un avenant sur l'indemnisation des seniors.

Il s'agit de relever de deux ans les limites d'âge pour bénéficier d'une indemnisation plus longue, ouvrant la voie à la validation de l'accord paritaire par le gouvernement. Mais cette convention devrait vite être obsolète puisque Gabriel Attal a déjà annoncé une nouvelle réforme de l'assurance chômage "en 2024", malgré l'hostilité d'une partie de sa majorité et celle des syndicats.

Le Premier ministre souhaite un modèle social plus "incitatif" au retour à l'emploi en durcissant encore les conditions d'indemnisation des chômeurs.

Il est "probable qu'une nouvelle lettre de cadrage soit envoyée" aux partenaires sociaux afin de négocier une nouvelle convention, a confirmé mercredi la ministre du Travail Catherine Vautrin lors d'un débat à l'Assemblée nationale.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Social

Hausse des tarifs postaux : ”Un nouveau coup de poignard dans le dos du service public” selon les syndicats

Le groupe La Poste a annoncé mercredi 24 juillet 2024 une augmentation de 6,8% des produits du service universel postal.En deux ans le groupe La Poste a augmenté de plus de 16% le prix des produits postaux et tout cela bien au-dessus de l’inflation sur deux années, dénonce le syndicat Sud PTT ce vendredi.

Journée mondiale de solidarité pour la migraine : zoom sur le traitement de la maladie en Bourgogne – Franche-Comté

Le 21 juin 2024, comme tous les ans, c’est la journée mondiale de solidarité pour la migraine. Pour l’occasion, l’association La Voix des migraineux et l’institut de sondage Opnion Way, ont soutenu une initiative de la société pharmaceutique Pfizer. Ainsi, plus de 4.000 personnes en France ont été interrogées sur le thème des migraines, laissant apparaitre des différences selon les régions…

Le Rassemblement national, un programme “au service des plus riches” ?

À dix jours du premier tour des élections législatives, l’intersyndicale a souhaité tenir une conférence de presse jeudi 20 juin 2024 à Besançon afin d’apporter son point de vue sur la situation. Elle a notamment voulu rappeler les mesures contre lesquelles l’extrême droite s’est opposée…

Marche des croquettes à Besançon : un kilomètre parcouru, un repas offert aux animaux des refuges

C’est en soutien aux refuges accueillant les animaux abandonnés que l’association Lianes (Lien avec l’animal et contre l’exclusion sociale), organise une marche solidaire : la Marche aux croquettes. A l’initiative de Solidarité Peuple Animal, ellese déroulera mercredi 3 juillet 2024.

Comité de vigilance, syndicats et associations montent au créneau pour sauver le service d’addictologie d’Héricourt

Le Comité de Vigilance pour les services publics (CV 70) apporte son total soutien aux collectifs, associations, syndicats, et toutes les personnes qui se sont et qui vont se mobiliser contre la fermeture du service d'addictologie du centre de psychiatrie d’Héricourt, apprend-on mardi 11 juin 2024.

En colère, les commerçants mènent une action rue de Vesoul à Besançon

C’en est trop pour les commerçants de rue de Vesoul à Besançon... Ils ont décidé de mener une action pour se faire entendre mardi 4 juin 2024 en couvrant symboliquement le panneau lumineux indiquant la fermeture de la route. Une communication qu’ils déplorent depuis l’effondrement de la rue survenu le 25 février dernier. Ils dénoncent également un manque de concertation "au détriment de la santé financière des entreprises". Le tout sans "qu’aucune aide" ne leur ait encore été accordée…

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 27.62
couvert
le 27/07 à 12h00
Vent
2.81 m/s
Pression
1015 hPa
Humidité
56 %