Féminicide dans le Jura : il voulait "démembrer" sa compagne

Publié le 29/08/2022 - 18:50
Mis à jour le 30/08/2022 - 00:55

Ce lundi 29 août à 18 heures, le procureur de Besançon Étienne Manteaux a organisé une conférence de presse pour évoquer l'affaire du féminicide dévoilé ce dimanche, dans le Jura.

Nous vous l'annoncions hier sur notre site, le compagnon d'une femme de 49 ans, retrouvée sans vie à son domicile d'Alièze dans le Jura, a été placé en garde à vue samedi 27 août. Selon le procureur de Lons-le-Saunier, elle serait décédée d'une mort violente et a été retrouvée dans un état de décomposition avancé.

Le conjoint de la victime s'était présenté de lui-même au poste de police municipale de la station balnéaire de Carnon (Hérault) "pour signaler la perte de son portefeuille". Il avait tenu des propos étranges face aux agents, prétextant une "perte de mémoire et l'impression d'avoir fait une énorme bêtise". Il aurait également indiqué avoir cogné fortement la tête de sa compagne.

Le procureur de Besançon apporte des précisions

Ce lundi, le procureur de Besançon Étienne Manteaux a organisé une conférence de presse pour évoquer l'affaire. Il rapporte que les faits ont été dévoilée suite à l'inquiétude d'une collègue, cheffe de service, factrice à La poste. La victime aurait justifié son absence du 25 août en indiquant souffrir de problèmes gynécologiques. Plusieurs SMS ont été envoyés, avec de nombreuses fautes, alors qu'elle écrivait pourtant correctement (il sera découvert par la suite qu'ils ont été envoyés par son compagnon).

L'absence se prolongeant le vendredi matin, la cheffe de service de la victime s'est déplacée à son domicile, constatant que les rideaux étaient fermés. Elle a appelé les sapeurs-pompiers qui, une fois à l'intérieur, ont découvert le corps, putréfié, buste dénudé et caché partiellement derrière de la laine de verre.

La mort n'a pas été immédiate

L'autopsie, pratiquée ce lundi matin à Besançon, a révélé la présence de plusieurs blessures, importantes, au niveau de la boîte crânienne. Des plaies ont également été retrouvées à l'arrière du cou, soit quatre lésions causées par un ou plusieurs objet(s) contondants. La mort n'a pas été immédiate.

Le compagnon de la victime se serait quant à lui rendu dans l'Ain, au domicile d'une ex-amie, du 25 au 27 août au matin. Cette dernière ignorait où il était ensuite parti. Les enquêteurs ont donc lancé un avis de recherche national. Le suspect s'est alors présenté de lui-même aux forces de l'ordre, vers Palavas-les-Flots, aux alentours de 22 h pour une perte de porte-feuille et a ensuite indiqué avoir faire une grosse bêtise. Interpellé par les gendarmes, l'individu a été placé en garde à vue par les gendarmes locaux, puis par les gendarmes de Besançon.

Le suspect aurait envisagé de "démembrer" la victime

Entendu à trois reprises, l'homme a admis de manière confuse avoir violenté sa compagne. Il aurait poussé la femme sur le sol, puis tapé sa tête violemment sur le carrelage de la cuisine. Il n'explique cependant pas les traces dans son cou. Il donne des explications confuses, tout en indiquant qu'il était hors de question que sa compagne ait une autre relation qu'avec lui.

En définitive, le suspect a expliqué que lorsqu'il boit, tous les jours, il s'emporte facilement. Il confirmera que les faits ont été commis le 18 août et expliquera avoir hésité sur "ce qu'il fallait faire". Il aurait envisagé de "démembrer" la victime, avant de renoncer (des analyses seront effectuées pour savoir si les blessures ont un rapport avec cette volonté de démembrement). C'est ensuite qu'il a recontacté son ex-compagne.

Un homme déjà condamné par le passé

Connu des services de police pour conduite sous l'emprise de l'alcool, le mis en cause, âgé de 40 ans, aurait déjà battu sa compagne, avec qui il vivait en concubinage, pendant des mois. La victime n'avait quant à elle pas parlé de ces violences, à l'exception d'une amie. Elle n'avait pas porté plainte.

Son compagnon devait suivre un stage de sensibilisation aux violences conjugales, mais n'y avait pas participé. Il avait été renvoyé au tribunal correctionnel, avant l'échec de la mesure de composition pénale. L'huissier de justice avait été mandaté, mais n'avait pas réussi à le retrouver. L'homme avait donc été condamné par défaut à six mois de prison ferme. Une peine qui ne pouvait pas être mise en exécution, car le mis en cause avait le pouvoir de faire opposition. Une situation qui "questionne", pour le procureur.

Le mis en cause risque la réclusion à perpétuité

Le motif d'homicide par concubin a été retenu, un crime puni à de la réclusion à perpétuité. La préméditation n'est pas retenue à ce stade. Le parquet requiert sa réclusion provisoire. Si procès il y a, ce dernier se tiendra devant la cour d'assises de Lons-le-Saunier.

L'enquête est menée par la section de recherche de Franche-Comté.

Charles Perrin avec Alexane Alfaro

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