L'Assemblée appelle à abroger la réforme des retraites, via un texte à portée symbolique

Publié le 05/06/2025 - 15:37
Mis à jour le 05/06/2025 - 14:21

Plus de deux ans après la promulgation de la réforme des retraites, l'Assemblée nationale a appelé jeudi 5 juin 2025 à son abrogation, premier vote sur le sujet dans l'hémicycle, mais à la portée avant tout symbolique, que la gauche espère voir devenir un étendard de la contestation.

 © Alexane Alfaro
© Alexane Alfaro

A quelques jours de la fin des travaux du "conclave" de partenaires sociaux censés plancher de nouveau sur les retraites, les députés ont adopté une résolution déposée par le groupe GDR (communistes et ultra-marins), lors d'une journée dédiée à ses textes.

A la tribune, le président du groupe Stéphane Peu a dénoncé le passage de l'âge légal de départ à 64 ans, adopté à l'époque sans vote, grâce à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution. "La plus grande blessure démocratique depuis la négation du vote des Français lors du référendum de 2005", a-t-il lancé.

Adoptée par 198 voix contre 35, avec celles de la gauche, du Rassemblement national et d'une partie du groupe centriste Liot, la résolution n'aura aucune valeur normative. Mais les communistes espèrent en faire un levier politique pour ranimer la contestation, alors qu'une journée de manifestation et de grèves est justement organisée jeudi, à l'appel de la CGT.

Quelque 165 points de rassemblement sont prévus en France. A Paris, le cortège s'élancera à 14H00 depuis l'Ecole militaire et doit passer à proximité du lieu où la concertation sur les retraites se poursuit.

Le PCF veut l'abrogation ou le référendum

"Les Français ont de la mémoire et ils n'ont pas tourné la page", a affirmé M. Peu, - qui a commencé son discours devant un hémicycle largement vide.

Le chef du groupe communiste a exigé du gouvernement qu'il respecte le vote de la résolution, en abrogeant la réforme ou en convoquant un référendum. "Nous ne renoncerons jamais à revenir sur cette réforme injuste et injustifiée", a abondé son homologue LFI Mathilde Panot.

"La démographie et l'allongement de la durée de vie constituent des contraintes qui conditionnent les recettes et les dépenses de notre système de retraite. Que vous le vouliez ou non", a rétorqué Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail. "Vous nous dites +très bien, on va dans le mur, mais proposons une abrogation symbolique+", a piqué la députée macroniste Stéphanie Rist, dénonçant une "farce".

Le texte "affirme l'impérieuse nécessité d'aboutir à l'abrogation des mesures les plus régressives" de la loi du 14 avril 2023, à savoir "le recul de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et l'augmentation de la durée de cotisation portée à 43 annuités dès 2027".

"Une simple pétition de principe", a critiqué Théo Bernhardt (RN), reprochant à la gauche de ne pas avoir soutenu les initiatives de son groupe pour une abrogation.

Le RN mais aussi le groupe Liot et les Insoumis ont mené différentes initiatives parlementaires pour tenter d'obtenir un vote, sans succès. La dernière en date étant celle de LFI, fin novembre. La proposition de loi des Insoumis n'avait pu aboutir, victime de l'obstruction du camp gouvernemental.

Conclave

Le sujet des retraites a retrouvé une actualité en janvier, à la faveur du compromis noué entre le Premier ministre François Bayrou et le groupe PS à l'Assemblée. Ces derniers ont accepté de ne pas censurer son gouvernement, contre un ensemble de promesses, dont la remise en chantier de la réforme des retraites.

Mais après l'enthousiasme a rapidement point la déception. Après avoir appelé à des discussions "sans totem ni tabou", le Premier ministre a successivement imposé l'objectif d'un équilibre financier en 2030, puis fermé la porte à un retour aux 62 ans. Les syndicats FO et CGT ont claqué la porte dès le début des discussions.

Les organisations restant autour de la table prévoient de clore leurs travaux le 17 juin. Pour l'instant, le Medef n'a exprimé aucune ouverture quant aux demandes des syndicats de salariés, qui veulent notamment obtenir des possibilités de partir plus tôt pour les femmes qui ont eu des enfants, ou pour les personnes ayant travaillé dans des conditions pénibles ou usantes.

Quant aux députés socialistes, ils agitent de nouveau la menace d'une censure du gouvernement Bayrou, si ce dernier ne soumet pas au Parlement un éventuel accord entre les partenaires sociaux.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Rebondissement : Raphaël Enthoven maintenu au festival Livres dans la boucle

Le 4 septembre, Grand Besançon Métropole annonçait avoir retiré Raphaël Enthoven de la programmation du festival littéraire Livres dans la boucle prévu du 19 au 21 septembre 2025. Cette décision faisait suite à une prise de position du Parti communiste local, qui avait dénoncé certains propos de l’écrivain et philosophe sur Gaza publiés sur X. Mais ce lundi 8 septembre, la présidente de GBM, Anne Vignot, a finalement déclaré par voie de communiqué que Raphaël Enthoven serait maintenu dans la sélection du festival.

Déprogrammation de R. Enthoven de Livres dans la boucle : le RN réclame le retrait de la subvention régionale

Le groupe Rassemblement national (RN) au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté a réagi à la décision de l’agglomération du Grand Besançon de déprogrammer l’écrivain et philosophe Raphaël Enthoven du festival Livres dans la boucle, prévu du 19 au 21 septembre.

Le sénateur Longeot met en garde sur les conséquences de l’extinction programmée de la 2G

Prévue dès 2026, l’extinction programmée de la 2G, puis de la 3G tracasse le Sénateur du Doubs Jean-François Longeot, président de l’aménagement du territoire et du développement durable au Sénat. Dans un communiqué du 4 septembre 2025, le sénateur se dit inquiet de "l’absence d’étude d’impact permettant d'anticiper les risques potentiels à très court terme de cette fermeture pour les citoyens et les territoires les plus vulnérables".

Vote de confiance : les Jeunes Horizons du Doubs demandent à Dominique Voynet de ne pas voter contre

Dans une lettre ouverte adressée à la députée de la 2e circonscription du Doubs ce vendredi 5 septembre, soit trois jours avant le vote de confiance à l’Assemblée nationale, les Jeunes Horizons du département prennent position sur la situation politique nationale et appellent à la responsabilité.

Le drapeau américain est bel bien hissé pour le 8 septembre à Besançon

À l’approche des commémorations de la Libération de Besançon, prévues le 8 septembre, Jean-Philippe Allenbach, président du Mouvement Franche-Comté, a adressé un mail à la maire de la ville concernant la présence du drapeau américain lors de la cérémonie. Anne Vignot a répondu.

Nouveau président de Bourgogne-Franche Comté, Jérôme Durain déjà dans la bataille anti-RN

A peine élu vendredi président de Bourgogne-Franche-Comté, le sénateur socialiste Jérôme Durain, coauteur de la loi contre le narcotrafic, a fait de "la sécurité, valeur de gauche" une des priorités de son mandat, se positionnant déjà dans la bataille des élections régionales de 2028 contre une extrême droite en pleine progression.

10 septembre : les syndicats demandent une journée “chômée et rémunérée” pour les agents à la maire de Besançon

Dans une lettre ouverte rendue publique ce vendredi 5 septembre, l’intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FO, SUD et UNSA interpelle la maire de Besançon au sujet du mouvement social prévu le 10 septembre pour lui demander une journée chômée et rémunérée pour tous les agents de la municipalité...

Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté : les nouveaux membres de la commission permanente

Suite à l’élection du nouveau président de la Région Bourgogne Franche-Comté, Jérôme Durain, ce vendredi 5 septembre à Dijon, une nouvelle commission permanente a été élue. Voici les noms des 33 conseillères et conseillers régionaux, membre de cette commission.

Jérôme Durain, nouveau président de la Région Bourgogne Franche-Comté : les réactions

Élu avec 54 voix contre 17 pour Jean-Marie Sermier lors de l’assemblée plénière de ce vendredi 5 septembre 2025, Jérôme Durain succède à Marie-Guite Dufay à la tête de la Région Bourgogne-Franche-Comté. Plusieurs élu(e)s et partis politiques ont d’ores et déjà réagi. 

Livres dans la Boucle : pour Raphaël Enthoven, “rien dans mes propos ne justifie la censure”

+ les réactions à Besançon • À la suite de l’annulation de la venue du philosophe Raphaël Enthoven au festival Livres dans la Boucle annoncée jeudi 4 septembre 2025 par Grand Besançon Métropole, de multiples réactions ont émané de différents politiques et associations à Besançon. L’auteur évincé a lui-même réagi sur son compte X.  

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 16.61
forte pluie
le 09/09 à 00h00
Vent
2.49 m/s
Pression
1017 hPa
Humidité
93 %