Sécheresse, gel, grêle : dernière ligne droite pour la réforme de l'assurance récolte

Publié le 24/02/2022 - 09:50
Mis à jour le 24/02/2022 - 09:50

À la veille du Salon de l’Agriculture, le Parlement s’apprête ce jeudi 24 février 2022 à adopter par un ultime vote du Sénat une réforme de l’assurance récolte attendue de longue date par le monde agricole, en première ligne face aux conséquences du changement climatique.

Le projet de loi, qui selon Julien Denormandie "pose les fondations" de la "nouvelle maison de la couverture des risques climatiques", a été adopté une dernière fois mardi par l’Assemblée nationale, dans la version de compromis obtenue en commission mixte paritaire.

Face à "un système à bout de souffle" et une multiplication doublée d'une intensification des aléas climatiques, le ministre de l'Agriculture vante "une des réformes les plus importantes pour notre agriculture depuis la PAC".

Esquissée en septembre par le président Emmanuel Macron lors d'un rassemblement de jeunes agriculteurs, elle doit être opérationnelle au 1er janvier 2023.

Concrètement, le texte crée "un régime universel d'indemnisation" à trois étages: un premier niveau relève de l'agriculteur, qui aura à assumer les pertes les plus modestes, jusqu'à un seuil de franchise; un deuxième niveau relève de l'assureur, et un troisième incombe à l'Etat, qui, au-dessus d'un seuil de pertes, mobilisera les fonds publics pour répondre à des situations de catastrophe.

Un guichet unique est créé pour simplifier les démarches.

Le texte prévoit la création d'un pool d'assureurs. Y adhérer serait obligatoire pour les assureurs du secteur, permettant ainsi un partage de données et une mutualisation des risques, pour établir une prime d'assurance la plus juste possible.

L'indemnisation des pertes de récolte reposait jusqu'ici sur le fonctionnement parallèle de deux régimes.

Le premier, celui des calamités agricoles, existe depuis les années 1960. Cofinancé par les agriculteurs et l’État, il exclut certains pans de l'agriculture (viticulture et grandes cultures) et ses délais sont jugés trop longs.

Le second est le système assurantiel, privé, mais subventionné à 65% par l’État, déficitaire et encore peu souscrit par les agriculteurs (environ 18% toutes cultures confondues, selon le ministère).

L'épisode de gel tardif du printemps 2021 a clairement montré les limites du système: l’État avait dû annoncer un financement exceptionnel d'un milliard d'euros et rendre éligibles à l'indemnisation les zones viticoles.

"Climat de confiance"

Les sénateurs ont bataillé pour transformer le texte "en une ambitieuse loi d'orientation", en introduisant des éléments chiffrés. Sera ainsi inscrit dans la loi l'engagement à hauteur de 600 millions d'euros annuels de dépenses publiques pour accompagner le déploiement de la réforme, sur la période 2023-2030 et en annexe, les objectifs à atteindre de surfaces agricoles assurées, par type de culture, à l'horizon 2030, ainsi que des objectifs indicatifs pour les niveaux d'intervention de l’État par production.

Pour la présidente de la commission des Affaires économiques Sophie Primas (LR), "les sénateurs ont fait œuvre utile pour créer le climat de confiance nécessaire à cette nouvelle architecture de l'assurance récolte".

Le ministère ambitionne qu'environ la moitié des cultures soient assurées d'ici à 2030.

Les agriculteurs sont largement incités à s'assurer : les indemnisations versées au titre de la solidarité nationale seront minorées pour les exploitants non assurés. Un dispositif de "modulation" de l'aide à l'installation incitera les jeunes agriculteurs à souscrire une assurance multirisque climatique dès leur entrée en activité.

Le projet de loi "va pouvoir mieux protéger nos agriculteurs" qui "ne peuvent supporter seuls le coût du changement climatique", s'est félicité le chef de file des députés LREM Christophe Castaner.

"La réussite de la réforme dépend désormais d'une volonté politique clairement affichée pour résolument renforcer la résilience de notre agriculture face au changement climatique", a affirmé de son côté le rapporteur au Sénat Laurent Duplomb (LR).

Pour la FNSEA, "le travail doit se poursuivre", sans "perdre de temps". "Dès la promulgation de la loi, la concertation avec les représentants des filières et l'ensemble des parties prenantes devra s'engager au sein de la commission chargée de l'orientation et du développement des assurances", a déclaré la première organisation agricole dans un communiqué.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Dotations en chute libre : les CCI au bord du gouffre, Jean-Luc Quivogne tire la sonnette d’alarme à Besançon

Alors que députés et sénateurs planchent actuellement sur le budget 2026, l’inquiétude gagne de nombreux acteurs, notamment les présidents des Chambres de commerce et d’industrie (CCI), qui redoutent une nouvelle réduction de 30 % des subventions de l’État. Jean-Luc Quivogne, président de la CCI Saône-Doubs à Besançon, craint la fermeture de nombreuses chambres si le gouvernement ne revoit pas sa position.

À bout et en colère, les jeunes agriculteurs de Bourgogne-Franche-Comté s’insurgent contre la Région

Dans une lettre en date du 26 novembre 2025, les Jeunes Agriculteurs de Bourgogne-Franche-Comté s’inquiètent du manque de réponse de la Région et notamment le versement de l’aide aux investissements. Sans solution, ils menacent d’une mobilisation massive dès le 11 décembre prochain…

Bientôt un rooftop avec restaurant au sommet de la CCI Saône-Doubs à Besançon ?

EXCLUSIVITÉ • Le bâtiment de la Chambre de commerce et d’industrie Saône-Doubs, situé avenue Villarceau à Besançon, pourrait bientôt accueillir un rooftop ouvert au public. Selon nos informations, le toit de l’édifice doit faire l’objet d’aménagements destinés à permettre l’implantation d’un restaurant de deux terrasses.

Marché de Noël de Besançon : les exposants écrivent à la Ville pour exprimer leur “inquiétude” et leur “vif mécontentement”

L’ensemble des exposants du Marché de Noël de Besançon a adressé, le 25 novembre 2025, un courrier à la maire Anne Vignot ainsi qu’aux responsables municipaux et de Grand Besançon Développement. Dans cette lettre, ils dénoncent une hausse des coûts, un manque d’aménagements et une organisation jugée défaillante.

Shopping de Noël : une lampe Fermob chez Artémis à Besançon

1 jour 1 cadeau • Jusqu’au 21 décembre 2025, suivez notre rubrique "Le Shopping de Noël" sur maCommune.info avec une idée cadeau par jour pour vous aider à préparer Noël et gâter vos proches. Aujourd’hui, coup de projecteur sur la lampe H25 Balad de Fermob au magasin Artémis à Besançon.

”Vos souvenirs d’hiver se cachent ici” : Montagnes du Jura veut continuer de séduire, avec ou sans neige

La marque de destination Montagnes du Jura a dévoilé, le 25 novembre 2025, une nouvelle campagne de communication intitulée "Vos souvenirs d’hiver se cachent ici". Son objectif : rappeler que l’hiver dans le massif se vit pleinement, quelles que soient les conditions d’enneigement, et soutenir l’économie touristique locale dans un contexte de changement climatique.

ESS : une croissance qui résiste en Bourgogne–Franche-Comté malgré le ralentissement régional

Les Urssaf Bourgogne et Franche-Comté, en partenariat avec la Chambre régionale de l’Économie sociale et solidaire (CRESS), ont présenté lundi 24 novembre 2025 les données actualisées sur l’Économie sociale et solidaire (ESS) en Bourgogne Franche-Comté.

Commission permanente : la Région Bourgogne – Franche-Comté vote 61,2 M€ de financements

Réunis à Besançon vendredi 21 novembre 2025, les élus régionaux ont adopté 61,2 millions d’euros de financements destinés à soutenir l’économie, la transition écologique, la formation, le tourisme et l’attractivité locale. Cette enveloppe vise à "soutenir l’économie, la transition écologique, la formation et l’attractivité des territoires".

Sondage – Pour vous, le Black friday, c’est…

L’opération marketing internationale Black friday se déroulera, comme chaque année, le dernière vendredi de novembre, le 28 novembre 2025. Née aux Etats-Unis, cet évènement commercial est bel et bien implanté en France, dans les commerces et sur les sites internet marchands. Pour vous, que représente le Black friday ? C’est notre sondage de la semaine…

Black Friday ? Non, Black week et plus, avec Intermarché Chateaufarine

PUBLI-INFO • En novembre et décembre, Intermarché Chateaufarine organise de nombreux événements avec le Black Friday, la Black Week et une action commerciale sur l’image, le son et la bagagerie. Et ça ne s’arrête pas là. Il y aura des bons d’achat sur le rayon jouets et, plus important encore, la course aux jouets.

Et si votre plus beau cadeau, c’était un moment bien-être à Salins-les-Bains ?

QUOI DE 9 ? • Situé au cœur de Salins-les-Bains, dans le Jura, Therma Salina accueille chaque année des milliers de visiteurs en quête de détente, de soins et de bien-être. Leur particularité ? une eau salée naturellement riche en minéraux, reconnue pour ses bienfaits apaisants, reminéralisants et antalgiques. Grâce à cette eau d’exception, l’établissement propose une large gamme de prestations allant de la cure thermale médicale aux soins de relaxation.

Une boutique éphémère d’artistes ouvre à Besançon

L’association Boucle d'Arts revient pour la quatrième année consécutive avec son événement phare "Boutique éphémère d’artistes". Elle ouvrira ses portes du 29 novembre au 21 décembre 2025 à l’Atelier Oxymore, situé au 7 rue Klein, Besançon. Mais également du 3 au 23 décembre 2025 dans une galerie éphémère du centre-ville qui reste encore secrète…

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 1.55
couvert
le 27/11 à 15h00
Vent
1.11 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
92 %