Pour « empêcher les Français d’aller se contaminer dans les stations » de ski des pays limitrophes comme la Suisse ou l’Espagne, qui gardent leurs stations de ski ouvertes, « on va instaurer une quarantaine« , a indiqué le Premier ministre, avec « des contrôles aléatoires à la frontière« .
Les préfets des départements limitrophes « pourraient ordonner un isolement de sept jours » pour les Français qui rentreraient d’une station de ski suisse ou espagnole. « La conclusion à en tirer, c’est que je ne vais pas en Suisse » pour skier, a ajouté Jean Castex.
Interrogé pour plus de précisions, Matignon a affirmé: « c’est à la main des préfets » et « cela ne concerne pas les travailleurs transfrontaliers« .
Faute de réussir à se coordonner avec ses voisins, la France pourrait prendre "des mesures restrictives et dissuasives" pour empêcher les Français d'aller skier à l'étranger à Noël, notamment en Suisse, alors que les remontées mécaniques seront fermées dans l'Hexagone à cause de la pandémie de Covid-19.
Le secteur de la montagne ne décolère pas depuis l'annonce que les remontées mécaniques resteront fermées en décembre, donc pour les vacances de Noël et l'avant-saison qui représentent 20 % de l'activité, alors que le Premier ministre avait semblé ouvrir la porte à une réouverture, si les conditions sanitaires s'amélioraient. Mais la décision "a été arbitrée", a fait valoir une source au gouvernement.
L'annonce, lundi, d'une série d'aides - indemnisation des remontées mécaniques, chômage partiel avec "un reste à charge zéro" pour les saisonniers- n'a nullement calmé le secteur. Le gouvernement va apporter un "soutien renforcé aux acteurs de la montagne", a annoncé en début de semaine le secrétaire d’État au tourisme Jean-Baptiste Lemoyne, avec notamment une indemnisation des remontées mécaniques fermées en décembre, y compris celles "gérées par des régies".
Professionnels et élus se rassembleront pour protester contre la fermeture des remontées mécaniques qui pèse sur toute l'économie des stations-villages et des vallées, mercredi matin à Bourg d'Oisans (Isère) et Bourg-Saint-Maurice (Savoie).
Mesures pour "dissuader les Français"
"S'il y a des pays qui maintiennent des stations ouvertes, il y aura des contrôles pour dissuader les Français" et pour "ne pas créer une situation de déséquilibre avec des stations en France", a déclaré le chef de l'État après avoir reçu le Premier ministre belge Alexander de Croo mardi.
"Nous aurons des mesures restrictives et dissuasives" qui "seront affinées dans les prochains jours avec le gouvernement et en fonction de la clause de revoyure qu'on a prévue vers le 11 décembre", a-t-il précisé.
Ce durcissement de ton semble sonner le glas de la tentative de coordination de ces derniers jours : la veille encore, le gouvernement assurait "poursuivre ses échanges avec ses partenaires européens afin qu'une approche commune puisse être adoptée".
Mardi, Emmanuel Macron a encore assuré vouloir, avec Berlin et Rome, "convaincre" ses "partenaires" de ne pas rouvrir leurs stations, tandis que M. de Croo jugeait nécessaire "une solidarité entre pays"... tout en prévenant que Bruxelles contrôlera à ses frontières ses ressortissants de retour de vacances à l'étranger.
Las ! Si Berlin et Rome garderont leurs stations fermées, la Suisse ouvre les siennes, l'Espagne et l'Autriche pourraient faire de même, et même l'Andorre, dont Emmanuel Macron est "coprince", envisage de leur emboîter le pas.
Une forme de "concurrence déloyale" qui suscite des inquiétudes: "Si l'Autriche et la Suisse, qui sont nos deux principaux concurrents, ouvraient, ça nous poserait un sérieux problème pour Noël et pour l'avenir", a déclaré mardi le PDG de Compagnie des Alpes, Dominique Marcel, au site Boursorama.