Dieselgate : PSA soupçonné à son tour de fraude sur ses moteurs diesel en France

Publié le 08/09/2017 - 18:21
Mis à jour le 17/04/2019 - 10:23

La répression des fraudes soupçonne PSA de « stratégie frauduleuse » pour faire passer les tests antipollution à ses moteurs diesel en France, rapporte ce vendredi 8 septembre 2017 le journal Le Monde. Le groupe automobile a vigoureusement démenti.

 ©
©

Ces révélations s'inscrivent dans le cadre d'une enquête judiciaire visant PSA, conduite depuis avril par des juges d'instruction, pour des soupçons de tromperie dans cette affaire du "dieselgate".

  • Les constructeurs allemand Volkswagen, français Renault et italo-américain Fiat-Chrysler sont déjà dans la mire de la justice française pour des faits similaires.

Les enquêteurs évoquent chez le groupe automobile une "stratégie globale visant à fabriquer des moteurs frauduleux, puis à les commercialiser", selon Le Monde qui cite un rapport de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).

Selon la DGCCRF citée par le quotidien, quelque 1,9 million de véhicules diesel de génération Euro5 (norme en vigueur jusqu'en 2015), "dont le moteur fonctionne selon les stratégies frauduleuses", ont été vendus par PSA entre septembre 2009 et septembre 2015 en France.

De son côté, le constructeur "dément toute stratégie frauduleuse et réaffirme avec force la pertinence de ses choix technologiques", a réagi la société (marques Peugeot, Citroën et DS). PSA "n'a pas été contacté par la justice" et "s'indigne de la transmission d'informations à des tiers sans qu'il ait eu de son côté accès au dossier transmis par la DGCCRF au parquet, ce qui lui interdit jusqu'à présent de faire valoir ses arguments".

Chute du titre

Le coeur de la fraude présumée repose sur les niveaux d'oxydes d'azote (NOx), gaz nocif émis par les moteurs diesel et coûteux à dépolluer. D'après le journal, "les moteurs étaient paramétrés selon deux modes de fonctionnement: un mode +LowNOx+ qui +abaisse les NOx mais augmente la consommation et réduit le brio [la reprise] du véhicule+ et un mode +LowCO2+ qui +réduit la consommation, favorise le brio mais augmente de manière significative les NOx+".

Les véhicules "étaient équipés d'un +calculateur de contrôle moteur+ qui permettait d'activer +exclusivement+ le mode LowNOx +pendant le test d'homologation+" et +majoritairement+ le mode LowCO2 +en condition de vie client+", poursuit-il.

Dans son communiqué, PSA souligne avoir "expliqué à de multiples reprises sa stratégie de réglage moteurs. Celle-ci est basée sur les comportements de ses clients en vie réelle. Elle privilégie les faibles émissions d'oxyde d'azote (NOx) en ville tout en assurant le meilleur équilibre NOx/CO2 sur route". 

  • L'action Peugeot souffrait vendredi à la Bourse de Paris, son cours chutant de plus de 4,3 % à 12H45 dans un marché en légère baisse (-0,3 %). Le titre pâtissait également d'une baisse de recommandation par des analystes.

PSA a dit en outre se réserver "le droit de porter plainte pour violation du secret de l'instruction et des obligations de confidentialité des autorités". Les juges d'instruction enquêtent sur des faits présumés de "tromperie sur la qualité substantielle et les contrôles effectués avec cette circonstance que les faits ont eu pour conséquence de rendre les marchandises dangereuses pour la santé de l'homme ou de l'animal". 

Les révélations de vendredi interviennent à quatre jours de l'ouverture aux médias du salon automobile de Francfort (Allemagne), grand rendez-vous de la rentrée pour le secteur automobile mondial. L'édition précédente, en septembre 2015, avait été marquée par le début du scandale de moteurs diesel truqués chez Volkswagen. 

Au-delà de cette affaire, qui a déjà coûté 20 milliards d'euros au géant allemand et suscité des enquêtes dans plusieurs pays, le "dieselgate" a mis en évidence l'écart entre les valeurs homologuées d'émissions de NOx et de CO2 et celles constatées en conditions réelles d'utilisation. Un nouveau processus d'homologation censé mieux encadrer ces émissions est entré en vigueur le 1er septembre.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Le tourisme et le commerce bisontin au coeur du prochain conseil municipal de Besançon

Au coeur des sujets du prochain conseil municipal, le tourisme et l'activité commerciale de la Ville de Besançon seront abordés comme thème principaux ce jeudi 15 mai 2024. En conférence de presse, la Ville a dressé le bilan des derniers chiffres de la saison touristique et du commerce bisontin. 

Élections européennes : les candidats invités à débattre sur les questions agricoles dans une ferme du Jura

Dans le cadre des prochaines élections européennes qui auront lieu le 9 juin 2024, les Jeunes agriculteurs de la région Bourgogne-Franche-Comté et la FRSEA invitent les candidats à débattre de leur programme autour des questions agricoles au sein d’une exploitation située à Saint-Baraing. 

À Besançon la boutique “L’air de rien” ferme ses portes

Ce mercredi 15 mai 2024 les autocollants "déstockage massif" et "avant cessation d’activité" sur la vitrine de la boutique bisontine L’air de rien interpellent. Située au 8 rue des Granges, la boutique avait reçu en 2023 le prix du meilleur commerce indépendant de Bourgogne – Franche-Comté mais s'apprête pourtant à baisser définitivement le rideau.

Eve Boutique Lingerie, 55 ans qu’on vous soutient !

PUBLI-INFO • Au-delà du jeu de mots, cela fait effectivement 55 ans qu’Eve Boutique est présente dans le paysage bisontin et apporte conseil à ses clientes et clients. Et puis, à l’heure du 3.0, le magasin a investi le digital et les réseaux sociaux pour mieux servir une clientèle où se côtoient tous les âges. Eve boutique fête son anniversaire ce printemps !

29 millions d’euros investis par la Région dans le Nord Franche-Comté

Le 16 mai prochain au siège de Pays de Montbéliard Agglomération, le contrat Territoires en action du Nord Franche-Comté sera signé par la Région Bourgogne-Franche-Comté, le Pôle métropolitain Nord Franche-Comté, ses cinq EPCI membres et le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges, en présence de Eric Houlley, vice-président de la Région en charge de la cohésion territoriale, de la politique de la ville, des ruralités, des parcs naturels et des contrats de plan. Il est le contrat pour lequel la Région investit le plus massivement durant la période 2022-2026 avec 29 millions d’euros de financements. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 10.65
couvert
le 17/05 à 0h00
Vent
1.9 m/s
Pression
1010 hPa
Humidité
96 %