Du cannabis vendu légalement dans le commerce à Besançon ?

Publié le 20/04/2018 - 11:45
Mis à jour le 30/04/2018 - 12:15

Depuis octobre 2017, la boutique Bestown à Besançon vend du cannabis sans THC. Disponible sous différentes formes (fleurs, résine, huile, cristaux, crème, bonbons, liquides à cigarettes électroniques), la substance devient alors un relaxant musculaire. Mais devient-elle pour autant légale…?

 ©
©

Il est 19h dans ce petit commerce (une vingtaine de mètres carrés)  de la rue Rivotte. La plupart des magasins ferment, et Bestown devrait aussi, l'horaire de clôture étant dépassée. Pourtant, la boutique ne désemplit pas. Les minutes s'écoulent et la porte laissée ouverte continue de "happer" les clients.

Certains passent devant par hasard et s'arrêtent, agréablement surpris de la voir encore ouverte. D'autres en revanche viennent de plus loin (Dijon, Dole, Strasbourg ou même Bayonne) et poussent un soupir de soulagement en voyant les lumières allumées. Mais presque tous viennent pour la même chose : le cannabis sans THC proposé par la boutique.

A quoi ça sert, un cannabis sans THC ?

Car ce cannabis modifié par la science n'est pas ordinaire : il s'agit de plants auxquels on a enlevé le tétrahydrocannabinol, ou THC. "Le THC est la molécule qui apporte tous les mauvais effets du cannabis : la paranoïa, l'envie de ne plus travailler, le stress au réveil…" explique Elodie Marchon, co-gérante de l'établissement. "Ici, on garde juste les bons effets du cannabis grâce à la molécule qui reste, le cannabidiol ou CDB" détaille-t-elle. Ainsi, ce cannabis amélioré servirait "d'antidouleur" et de "relaxant".

Soulager les malades d'abord

Et c'est le but premier de cette substance : faire disparaître les douleurs trop insistantes, principalement dues à des maladies. "La grosse majorité de nos clients sont des gens qui souffrent, entre 40 et 90 ans" défend Elodie. "Ils viennent ici pour soulager leurs maux, lorsque les médicaments classiques ne font plus effet". Cancers, maladies non-reconnues, migraines, hernies… Les exemples croisés par Elodie sont légion. "Et contrairement à ce qu'on croit, il y a peu de jeunes qui viennent pour fumer."

Et pour cause. L'emballage du produit le précise bien, et Elodie aussi : il est interdit de fumer les fleurs achetées. "Si vous vous faites contrôler par la police en fumant ça, vous êtes en tort. On préconise plutôt une infusion en tisane " précise la co-gérante à un client qui demandait, à demi-mots, comment se passerait une rencontre avec les forces de l'ordre.

Légalisation ou interdiction ?

Est-ce que cela veut dire que le produit en lui-même peut continuer à être vendu, du moment qu'il n'est pas fumé ? Pas sûr. "Pour l'instant, c'est un peu un vide juridique" hésite la co-gérante, qui ne sait pas trop comment aborder la couverture médiatique. "C'est toléré, mais ça pourrait aller dans les deux sens... Légalisation des produits CDB ou interdiction" devine-t-elle en faisant la moue.

Mais pour Elodie, pas question d'hésiter : "j'espère que l'Etat l'autorisera, parce que ça fait trop de bien aux malades. Ils viennent en souffrance et repartent en sachant qu'ils iront mieux, qu'ils se soulageront au moins un moment. Ce serait injuste de leur enlever ça" conclut-elle.

Infos +

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Faute de neige, la station de Métabief déplore un manque à gagner de 3 millions d’euros cet hiver…

Face au manque cruel de neige sur la saison 2023-2024, la station de Métabief n’a pas pu faire le chiffre d’affaires espéré malgré la réactivité des équipes. La station a d’ailleurs dû fermer mi-février. Philippe Alpy, président du syndicat mixte du Mont d’Or, nous en parle…

Haut Conseil des finances publiques : le gouvernement n’a “pas les moyens” de réaliser des baisses d’impôts sèches

Pierre Moscovici, président du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), a estimé mercredi 17 avril 2024 que le gouvernement "n'avait pas les moyens" au vu de l'état de ses finances publiques, de faire des "baisses d'impôts sèches", contrairement aux promesses de l'exécutif.

La CCI Saône Doubs encourage les entreprises locales à prendre des élèves secondes en stage

La Chambre des Commerces et de l'Industrie Saône - Doubs propose aux entreprises du territoire d'envoyer par le biais du site 1jeune1solution des offres de stage pour la période du 17 au 28 juin. Cette plateforme permet de répertorier les offres des entreprises, associations ou d'autres organismes où les élèves peuvent candidater.

Qui sont les travailleurs indépendants en Franche-Comté ?

Depuis novembre 2022, le nombre de travailleurs indépendants (TI) n’a cessé d’augmenter en Franche-Comté avec un rythme moins soutenu qu’en 2021, selon les dernières donnés de l'Urssaf Franche-Comté. La région compte désormais 59.500 indépendants dont 27.900 travailleurs indépendants classiques et 31.600 auto-entrepreneurs (AE).

En 2024, le salon Micronora fêtera ses 75 ans, ”l’heure du renouveau”

Thierry Bisiaux, président de Micronora et Fanny Chauvin, directrice de Micronora ont présenté mardi 26 avril 2024 la prochaine édition du salon des microtechniques Micronora qui se tiendra du 24 au 27 septembre à Micropolis à Besançon. Le thème de cette année : les microtechniques intelligentes. Déjà 90% des espaces exposants sont réservés…

Pour une “école promotrice de santé”, les académies de Bourgogne Franche-Comté et l’ARS signent une convention

Pour renforcer la coordination entre ARS et rectorats de la région académique, au service de la santé des élèves de Bourgogne-Franche-Comté, Nathalie Albert-Moretti, rectrice de la région académique et de l’académie de Besançon, Pierre N’Gahane, recteur de l’académie de Dijon, et Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l’ARS, ont signé une convention de partenariat, ce lundi 15 avril, à Dijon, dans les locaux de l’Agence Régionale de Santé.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 -0.07
nuageux
le 19/04 à 6h00
Vent
2.89 m/s
Pression
1023 hPa
Humidité
94 %