Interrogé pour la première fois non plus sur les faits - qu'il a toujours niés - mais sur son parcours et sa personnalité, l'accusé de 53 ans a répondu aux questions, même dérangeantes, sans paraître sur la défensive.
"Pas expansif", selon sa propre analyse, le quinquagénaire a paru à plusieurs reprises au bord des larmes, à l'évocation notamment de sa tentative de suicide en 2021 - quatre ans après l'éclatement de l'affaire - de la maladie de l'une de ses filles ou encore de l'impact sur sa vie de famille des accusations qui le visent. Il a dit comprendre les propos de son frère Marc, qui s'était dit prêt à lui "cracher dessus" s'il était coupable, et ne l'aurait plus considéré comme un membre de la famille.
"Je ne peux pas reconnaître les faits, car je n'en suis pas l'auteur"
"C'est violent, mais je comprends parfaitement (...) L'amour de la famille a des limites, on parle d'actes odieux et d'assassinats", a-t-il souligné à propos des accusations qui le visent. "Je ne peux pas reconnaître les faits, car je n'en suis pas l'auteur. Si j'avais été l'auteur, j'aurais avoué pour ma famille", a encore insisté l'accusé.
Il a par ailleurs tenté de contrer le portrait dressé de lui ces derniers jours, celui d'un homme marqué par des failles psychiques, notamment un sentiment supposé d'infériorité par rapport à son père - anesthésiste comme lui. Ce dernier "n'était pas un père Fouettard", a répondu Frédéric Péchier, décrivant une enfance "heureuse dans une famille aisée" et écartant toute "soumission" au sein du couple qu'il formait avec son ex-femme.
Les débats ont également abordé la période où le jeune Péchier faisait ses débuts de médecin au CHU de Besançon, dans les années 1998-2001 où 14 cas d'euthanasie ont été recensés par la justice. Lui-même n'a jamais été mis en cause et l'affaire s'était conclue par un non-lieu en 2018. Un cas l'avait marqué, celui d'un "homme qui avait tenté de se suicider et se tirer une balle dans la tête", a raconté l'accusé. "Faute de place dans le service, il avait été décidé de le laisser partir, sans essayer de le sauver. Et lâchement, je n'avais rien dit", a-t-il poursuivi.
Après cette période, un médecin avait dit de lui que cette affaire d'euthanasie avait "fait partie de sa formation", lui rappelle la présidente. "Non, ça ne fait pas partie de la formation d'anesthésiste-réanimateur de donner la mort à quelqu'un", rétorque le Dr Péchier.
Le verdict est attendu d'ici au 19 décembre.
(Source AFP)


