Le groupe LDC, leader français de la volaille avec ses marques Le Gaulois et Maître Coq, a annoncé son engagement à appliquer les standards du European Chicken Commitment (ECC) d’ici 2028. Cette décision concerne jusqu’à 400 millions de poulets par an.
LDC, qui représente 40 % du marché français de la viande de poulet, s’aligne ainsi avec les attentes de plus de 120 entreprises déjà engagées dans cette transition. Selon L214, ce changement envoie un signal fort à l’ensemble du secteur, et met sous pression des concurrents tels que Terrena (Père Dodu, Douce France), Plukon (Duc), Maïsadour ou Euralis, encore non engagés.
Une mobilisation nationale et locale décisive
Cette décision marque l’aboutissement de la plus grande campagne jamais menée par L214. Depuis 2021, l’association a organisé des actions dans tout le pays pour pousser LDC à abandonner les pires pratiques d’élevage.
À Besançon, l’antenne locale de L214 a joué un rôle central. En 2024, elle a participé à l’opération nationale ”Tournons le dos”, organisée dans 45 villes. Les citoyens y ont symboliquement retourné les barquettes de produits Le Gaulois et Maître CoQ dans les rayons pour protester contre les conditions d’élevage.
”La mobilisation de L214 à Besançon et partout en France a joué un rôle clé dans l’engagement du groupe LDC”, affirme Étienne Ménard, référent local. ”Ces actions fortes, comme l’opération “Tournons le dos”, ont permis de convaincre le numéro 1 de l’élevage de poulets de mettre fin aux conditions d’élevage et d’abattage des poulets les plus cruelles.”
Près de 190.000 barquettes retournées à travers la France ont amplifié ce message de rejet citoyen des pratiques dénoncées.
Le référentiel ECC : un minimum pour réduire la souffrance animale
Le European Chicken Commitment, soutenu par une quarantaine d’associations européennes, fixe un socle minimal d’exigences pour améliorer l’élevage et l’abattage des poulets. Il s’appuie notamment sur les recommandations de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Parmi les mesures demandées : réduction des densités d’élevage, abandon des souches à croissance rapide, conditions d’abattage améliorées. Selon le Welfare Footprint Project, l’ECC permettrait de réduire de 78 % le temps passé par les poulets à souffrir de douleurs intenses insupportables.
L214 appelle les retardataires à suivre le mouvement
L'association souligne que l'engagement de LDC modifie profondément le paysage du secteur agroalimentaire. Elle appelle désormais les entreprises encore à la traîne à rejoindre ce mouvement de transition. Parmi les retardataires figurent notamment Grand Frais, McDonald’s, Cofigeo (William Saurin, Zapetti…), ainsi que les groupes Terrena, Plukon, Maïsadour et Euralis.
”Cette avancée majeure doit encourager les entreprises qui ne se sont pas encore engagées, telles que Terrena (Père Dodu, Douce France), à le faire sans plus attendre”, conclut Étienne Ménard.