Le gouvernement finalise le Plan loup avec des règles de tirs assouplies

Publié le 22/02/2024 - 15:33
Mis à jour le 22/02/2024 - 12:16

Le gouvernement a annoncé mercredi 21 février 2024 avoir finalisé le nouveau "Plan loup" avec, comme souhaité par les éleveurs, des règles assouplies pour tirer sur les bêtes menaçant les troupeaux, au grand dam d'associations de défense de l'environnement.

Photo d'illustration © Libre de droit/Pixabay
Photo d'illustration © Libre de droit/Pixabay

"Nous aurons un arrêté de tir d'ici la fin de semaine, qui est simplifié conformément aux demandes qui avaient été formulées par beaucoup d'éleveurs", a déclaré le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau mercredi lors d'une conférence de presse organisée à trois jours du Salon de l'agriculture, dans un contexte de fronde du monde paysan. Selon le ministre, le Plan loup 2024-2029 a été présenté mardi "dans sa version définitive".

Une nouvelle "méthode d'estimation de la population lupine"

La préfecture d'Auvergne-Rhône-Alpes l'a décrit dans un communiqué comme un plan "soucieux de la préservation de l'élevage extensif et pastoral" grâce notamment à "un protocole de tirs révisé", une nouvelle "méthode d'estimation de la population lupine" ou encore "une revalorisation de 11 à 32/33% des barèmes d'indemnisation des pertes directes des éleveurs touchés".

Censé représenter un "tournant" vers un "meilleur équilibre" entre protection des troupeaux et conservation de cette espèce menacée, ce texte doit remplacer le précédent plan expiré depuis fin 2023.

Les arrêtés du Plan devraient être "tous signés vendredi" et le plan définitif "sous doute publié à l'occasion du salon de l'agriculture", a indiqué la FNO à l'issue d'une réunion au ministère à laquelle ont assisté certains de ses représentants.

"Nous sommes plutôt contents", a déclaré Claude Font, éleveur ovin en Haute-Loire et "référent loup" de la FNO, après cette réunion en se félicitant notamment d'un "vrai travail de transparence" sur les méthodes d'estimation des effectifs. "Il y a des avancées et des choses positives (....) ces annonces vont dans le bon sens", a commenté Michèle Boudoin, présidente de la Fédération nationale ovine (FNO), branche spécialisée de la FNSEA. "Nous cherchons simplement à protéger nos troupeaux".

De leur côté, les associations de défense de l'environnement, qui avaient claqué la porte des négociations à l'automne dernier, se disent "déçues" et "inquiètes". "Simplifier les tirs, c'est envoyer un très mauvais signal et ce n'est pas acceptable", a fustigé auprès de l'AFP Cédric Marteau, directeur général de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui dit "réfléchir aux moyens de contrer" le plan et l'arrêté, y compris par la voie judiciaire.

"Méthode de dingues"

"Cela va conduire à pouvoir tirer sur davantage de loups et cela nous inquiète particulièrement, car on sait que les éleveurs ont pour ambition d'augmenter le quota de loups" à abattre, a indiqué Sandrine Bélier de l'association Humanité et Biodiversité.

Augmenter les tirs, "ça ne réglera absolument pas le problème", selon elle. "Pire, ça risque même de l'aggraver en dispersant davantage les meutes, ce qui entraînera davantage d'attaques de loups solitaires", renchérit M. Marteau.

Ces deux associations dénoncent par ailleurs la "méthode de dingues" du gouvernement. "On nous a fait croire que le débat était ouvert, mais ni la consultation publique ni l'avis du Conseil national de protection de la nature (CNPN) n'ont été pris en compte. On a l'impression de prêcher dans le vent", déplore Cédric Marteau, en appelant à un "vrai débat public" et à "écouter davantage ce que dit la science" plutôt que de "céder toujours à ceux qui hurlent".

Une version présentée en septembre — décriée tant par les organisations environnementales que par les éleveurs — prévoyait déjà une simplification des protocoles des tirs destinés à abattre les loups attaquant les troupeaux.

Plus d'un mois après clôture de la consultation publique, six départements du Sud-Est avaient adressé une lettre au ministre de l'Agriculture pour dénoncer "l'inaction" des autorités et réclamer une "accélération de l'application de mesures renforcées de protection des troupeaux et des filières".

Après avoir un temps disparu en France, le loup, une espèce strictement protégée, est réapparu au début des années 1990 en traversant les Alpes depuis l'Italie, et ses rangs ont progressivement grossi. Leur nombre a été estimé début septembre à 1.104. Avec un quota annuel de tirs de 19%, jusqu'à 209 loups peuvent actuellement être abattus en France. Les éleveurs ont déploré plus de 12.000 têtes de bétail attaquées en 2022.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Rétroviseurs et vitres cassés en cadeaux au Département du Doubs : une association alerte des dangers sur la D141

VIDÉO • L’association "À fond la transition" s’est mobilisée ce jeudi 11 décembre à 10h30 devant les locaux du conseil départemental du Doubs à Besançon pour lui offrir des cadeaux très particuliers : rétroviseurs, vitres de bus et de voitures brisées emballés… Ces morceaux proviennent de véhicules qui se sont aventurés sur la D141 au niveau du passage dit Sous les Roches Beure-Besançon.

Grand Besançon Métropole arrête son projet de Plan local d’urbanisme intercommunal : que prévoit-il ?

Après 5 ans de travail, Grand Besançon Métropole (GBM) a présenté et arrêté son projet de Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) à l’issue de plusieurs années de diagnostic, de concertation et de travail avec les 68 communes du territoire. L’ensemble du dossier, désormais finalisé, doit entrer dans la phase d’enquête publique. Avant cela, il sera soumis au vote du conseil communautaire de GBM jeudi 11 décembre 2025.

Pierre Moscovici défend l’indépendance de la Cour des comptes pour sa dernière audition à l’Assemblée

Le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a vigoureusement défendu l'indépendance de celle-ci, "ni pouvoir ni contre-pouvoir", pour sa dernière audition mardi 9 décembre devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, consacrée au pacte Dutreil.

Saint-Vit : un collectif d’habitants prépare une liste citoyenne pour les municipales 2026

Un groupe de Saint-Vitoises et de Saint-Vitois annonce, dans un communiqué du 8 décembre 2025, la constitution d’une liste citoyenne baptisée “Saint-Vit ensemble” pour les élections municipales de 2026. Cette initiative, présentée comme locale et indépendante de tout parti, repose sur une organisation collégiale visant à “construire un projet réellement partagé et représentatif de la diversité de la commune”.

Budget de la Sécu : les députés votent sur le projet de loi ce mardi

C’est ce mardi 9 décembre 2025 que les députés doivent se prononcer sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Lundi, à la veille d'un scrutin qui s'annonce extrêmement serré, le patron du PS Olivier Faure a appelé ses députés à voter pour le projet de budget de la Sécurité sociale, menacé de rejet par les refus de LR et d'Horizons de le soutenir. De son côté, le gouvernement a multiplié les gestes pour tenter de convaincre, notamment les Ecologistes.

Dermatose nodulaire contagieuse : plusieurs élus du Doubs apportent leur “soutien total aux éleveurs de Pouilley-Français et à leur famille”

Plusieurs parlementaires du Doubs, la présidente du Département du Doubs et le président de l'association des maires ruraux du Doubs ont souhaité réagir ce mois de décembre 2025 au sujet au sujet des cas de dermatose nodulaire contagieuse de Pouilley-Français.

Dermatose nodulaire : à Besançon, Genevard appelle à un strict respect du protocole sanitaire

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) pourrait tuer 10% des bovins en France si le strict protocole sanitaire en vigueur n'était pas respecté, a mis en garde samedi 6 décembre 2025 la ministre de l'Agriculture, venue défendre à Besançon le récent abattage d'un troupeau de 83 vaches dans le Doubs.

Dermatose nodulaire : la ministre de l’Agriculture Annie Genevard se rendra ce samedi à Besançon

Pour rappel, un premier cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été détecté dans le Doubs le 28 novembre 2025 dans une exploitation de Pouilley-Français. La ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire est attendue ce samedi 6 décembre 2025 à Besançon pour faire un point sur la situation sanitaire dans le département à la préfecture du Doubs.

Municipale 2026 à Besançon : le syndicat de la filière des musiques actuelles adresse ses questions aux candidats

Dans la perspective des prochaines élections municipales des 15  et 22 mars 2026, le syndicat de la filière des musiques actuelles (SMA) souhaite engager un dialogue avec les diverses formations politiques. C’est pourquoi, il adresse un questionnaire aux candidats à l’élection municipale de Besançon…

83 vaches abattues à Pouilley-Français : LFI dénonce une “stratégie sanitaire dépassée et destructrice”

Suite à la décision du juge des référés du tribunal administratif de Besançon qui a rejeté la requête déposée par le Syndicat des usagers de la justice (SUJ), agissant pour le compte d’un exploitant agricole de Pouilley-Français, 83 vaches ont été abattues ce 2 décembre 2025 en raison d’un cas confirmé de dermatose nodulaire contagieuse. Ce même jour, de nombreux agriculteurs s’étaient réunis pour s’opposer à cette décision. La France Insoumise du Doubs a souhaité réagir.

La Ville de Besançon repense le stationnement en centre-ville pour les professionnels

VIDÉO • Parmi les points à l’ordre du jour du prochain conseil municipal de Besançon qui aura lieu jeudi 4 décembre 2025, les élus auront à se prononcer sur plusieurs sujets, dont celui concernant le stationnement des artisans et des professionnels de santé dans le centre-ville bisontin. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 1.36
peu nuageux
le 14/12 à 03h00
Vent
1.02 m/s
Pression
1028 hPa
Humidité
94 %