Le TGV devient franco-allemand avec la fusion d'Alstom et de Siemens

Publié le 27/09/2017 - 09:48
Mis à jour le 12/03/2018 - 14:33

Siemens entre au capital d’Alstom à hauteur de 50 % dans le cadre d’un rapprochement « entre égaux ». L’État français ne sera pas actionnaire du groupe.

 ©
©

C'est la fin d'une ère pour le fleuron industriel français. Le français Alstom et l'allemand Siemens vont fusionner "entre égaux" leurs activités ferroviaires, une alliance économique pour contrer le géant chinois CRRC, mais aussi politique, discutée entre l'Élysée et la chancellerie.

Cette alliance va donner naissance à "Siemens Alstom", numéro deux mondial - en volume - pour le matériel ferroviaire roulant et au numéro un pour la signalisation. Le TGV deviendra donc franco-allemand dans un premier temps, mais l'accord prévoit que Siemens pourra monter au-delà de 50,5 % du capital au bout de quatre ans.

Le consortium allemand apportera ses activités ferroviaires et recevra en échange la moitié du capital d'Alstom. Le nouveau groupe sera coté à la Bourse de Paris et son siège sera basé en région parisienne, selon un communiqué commun d'Alstom et de Siemens publié mardi soir, à l'issue des conseils d'administration et de surveillancedes deux groupes. L'actuel PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, restera à la tête du nouveau groupe, dont le conseil d'administration sera composé de six administrateurs désignés par Siemens, quatre administrateurs indépendants et le PDG.

L'Etat n'interviendra pas

L'État français, en revanche, n'y siégera pas. Il est actuellement actionnaire d'Alstomvia des actions prêtées par Bouygues et, dans ce communiqué, "confirme mettre fin au prêt de titres (...) et n'exercera pas les options d'achat". Bercy a indiqué que "le gouvernement français soutient ce rapprochement", et le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, "se réjouit de l'intérêt de cette opération tant du point de vue industriel qu'en termes de préservation de l'emploi".

La perte du contrôle d'un fleuron de l'industrie française suscite en effet des craintes, relayées par les syndicats. "Les garanties, c'est vite changé", a réagi auprès de l'Agence France-Presse Daniel Dreger, de la CGT (deuxième syndicat chez Alstom). Ce rapprochement est "une nécessité" pour lutter contre la concurrence chinoise, mais il "inquiète" car "il y aura de la casse sociale à moyen terme", estime la CFE-CGC d'Alstom, premier syndicat du groupe. Car, derrière ce rapprochement, plane l'ombre de CRRC, le géant chinois qui pousse la porte de l'Europe et "pourrait s'appuyer sur l'acquisition d'un constructeur européen", selon le secrétaire d'État Benjamin Griveaux. Le gouvernement a cherché à rassurer. Selon Bercy, Siemens s'est engagé sur "la préservation des emplois et des sites industriels français", pendant quatre ans. Selon une source gouvernementale, tous les accords État-entreprise demeurent, notamment sur Belfort.

Rapprochement franco-allemand ?

Cette alliance est également très politique, alors qu'Emmanuel Macron montre depuis son élection une volonté de rapprochement avec l'Allemagne et présentait le même jour ses propositions sur l'avenir de l'Union européenne. Mais, tandis qu'Alstom et Siemens saluent la création d'un "champion européen de la mobilité", que Bruno Le Maire évoque un futur "champion mondial franco-allemand de la construction et de la signalisation ferroviaires", des voix s'élèvent, à gauche comme à droite. "C'est l'Allemagne qui rachète la France et Monsieur Macron nous brade", a réagi Laurent Wauquiez, vice-président de LR. Les élus Front de gauche d'Île-de-France Mobilité - l'entité chargée des transports dans la région - estiment qu'"un tel scénario n'a rien de l'Airbus du ferroviaire vanté dans la presse, puisqu'il ne repose sur aucun contrôle public".

Dans L' Est républicain, Philippe Marcacci rappelle : "Dans l'industrie, il n'est guère de mariage d'amour. Les unions ne s'y font que par raison. Jadis concurrents, voire carrément ennemis, le français Alstom et l'allemand Siemens ont lié leurs destins hier. Pour le meilleur ou pour le pire ? Une vraie interrogation. (...) Comme toujours, il faudra attendre l'épreuve des ans et lire jusqu'aux petites lignes du contrat de mariage pour savoir si le TGV Alstom fonce dans le mur ou est paré au décollage."

L'opération devrait être finalisée fin 2018, après avoir obtenu les autorisations réglementaires. Le canadien Bombardier pourrait s'inviter dans un deuxième temps en apportant au nouveau groupe ses activités ferroviaires, selon le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung. Alstom emploie 32 800 salariés, Siemens Mobility (la branche rail) 27 100. Un rapprochement entre ces deux groupes avait déjà été étudié en 2014, mais avait échoué, Alstom préférant céder ses activités énergie à l'américain General Electric et recentrer son activité sur le ferroviaire.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

En Franche-Comté, 16.000 personnes ont poussé la porte du Secours Catholique en 2024

VIDEO • Depuis 30 ans, le secours catholique effectue un état de la pauvreté en France à travers les statistiques d’accueil des publics reçus. En Franche-Comté, 16.000 personnes en situation de précarité ont été à la rencontre des bénévoles. On en parle ce 20 novembre 2025 avec Antoine Aumonier, délégué du Secours Catholique dans la région.

À Besançon, une pétition citoyenne demande une amélioration de l’accès aux toilettes publiques

Une pétition a été déposée sur la plateforme participative Ateliers Citoyens de Besançon pour demander une amélioration de l’accès aux toilettes publiques dans la ville. Cette initiative, ouverte aux signatures jusqu’au 26 décembre 2025, nécessite 1.500 soutiens pour être inscrite à l’ordre du jour d’un conseil municipal.

25 novembre : le programme complet des manifestations dans le Doubs

Dans le cadre de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes prévue le 25 novembre 2025, l'association Solidarité femmes Besançon a partagé le programme complet des actions prévues dans le département du Doubs. Celui-ci propose plusieurs rencontres, conférences, films, expositions et manifestations pour les prochaines semaines à venir. 

165.000 “violentomètres” apposés sur les sacs à pain dans le Doubs

VIDEO • Afin de lutter contre la violence faites aux femmes, un baromètre de la violence aussi appelé "violentomètre" figure sur 165.000 sacs à pain distribués dans 120 boulangeries du Doubs à partir de ce 19 novembre 2025. En 2024, 1.880 plaintes ont été déposées pour violences intrafamiliales et conjugales dans le département.

Accident grave à Pomoy : des collectifs relancent l’appel à une déviation de la RN 19

Le 13 novembre 2025, un nouvel accident particulièrement grave s’est produit à la sortie de Pomoy, en Haute-Saône. Cet événement ravive une fois encore l’inquiétude des habitants. Un communiqué de plusieurs collectifs souligne que "de jeunes personnes et des familles sont confrontées à des épreuves très douloureuses" et que "les habitant.e.s du secteur en particulier les riverains sont de nouveau bouleversés par ce drame".

Violences conjugales : “le combat est quotidien” estime la présidente de Solidarité Femmes Besançon

VIDÉOS • Le mois de novembre est le mois des mobilisations internationales contre les violences faites aux femmes, aux enfants et aux minorités de genre. À Besançon, Solidarité Femmes pilote un collectif d’associations, auxquelles s’est alliée la Ville de Besançon. Le collectif a évoqué ce mercredi 19 novembre 2025 les raisons de mobilisations et ses attentes lors d’une conférence de presse dans ses locaux de Solidarité Femmes à Palente. 

Journée internationale des droits de l’enfant : une journée familiale le 22 novembre à Besançon

Dans le cadre de la Journée internationale des droits de l’enfant, la Ville de Besançon organise samedi 22 novembre 2025, de 14 à 18 heures, une journée familiale ouverte à toutes et tous, coordonnée par les Francas du Doubs, dans le cadre de l’engagement de la collectivité en tant que Ville amie des enfants UNICEF. Cet événement vise à sensibiliser aux droits fondamentaux de l’enfant à travers des animations, expositions et rencontres.

EOlife : Archeon Medical annonce un triplement du taux de survie neurologique après arrêt cardiaque

Archeon Medical, société fondée à Besançon et spécialisée dans le monitoring de la ventilation d’urgence, publie mercredi 19 novembre 2025, les résultats d’une étude inédite menée en conditions réelles par le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Doubs. L’étude porte sur EOlife, un dispositif médical intelligent de ventilation, et révèle un triplement du taux de survie à 30 jours sans séquelles neurologiques chez les patients victimes d’un arrêt cardiaque extrahospitalier (ACEH). "100 % des survivants ont retrouvé toutes leurs capacités neurologiques", précise le communiqué de l’entreprise.

Police nationale du Doubs : retour aux sources pour Delphine Gauthron, nouvelle directrice interdépartementale adjointe

Originaire de Dole, Delphine Gauthron a pris ses fonctions de directrice interdépartementale adjointe de la police nationale du Doubs depuis le 3 novembre 2025. À l’occasion d’une rencontre avec la presse régionale, nous avons pu lui poser quelques questions sur ses nouvelles missions. 

Pajemploi : l’Urssaf recommande de faire preuve “d’une vigilance renforcée face aux SMS ou appels frauduleux”

Le service Pajemploi, servant à déclarer et rémunérer les assistants maternels et gardes d'enfants à domicile, a été victime d'un vol de données le 14 novembre, qui "a pu concerner jusqu'à 1,2 million de salariés de particuliers employeurs", a alerté l'Urssaf lundi 17 novembre 2025. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 1.24
légère pluie
le 20/11 à 18h00
Vent
0.73 m/s
Pression
1014 hPa
Humidité
93 %