Mères isolées, inflation, reste à vivre... Le rapport accablant de la pauvreté en France

Publié le 17/11/2022 - 14:32
Mis à jour le 17/11/2022 - 17:00

Tous les ans, le Secours Catholique-Caritas France recueille les données remontées de ses 72 délégations nationales pour dresser une analyse statistique de l’état de la pauvreté en France. Le rapport publié ce jeudi 17 novembre démontre que 67% des ménages rencontrés vivent avec 5€ de "reste à vivre" par jour et par personne.

En 2021, 58.900 bénévoles répartis dans près de 3.500 équipes ont accompagné 938.600 personnes. 1/4 des ménages accueillis sont des mères isolées et 2/3 d’entre eux vivent en situation d’extrême pauvreté, des hommes seuls au chômage ou inactifs, des couples avec enfant, certains venus d’autres pays avec un statut légal très précaire et dont la moitié ne perçoit aucune ressource.

69% des personnes aidées vivent sous le seuil d’extrême pauvreté

Le revenu médian des ménages accueillis de de 548€ par mois : 93% vivent en dessous du seuil de pauvreté, 69% vivent sous le seule d’extrême pauvreté. Ces chiffres évoquent les revenus, mais pas les dépenses dont les sommes incompressibles comme le loyer, les assurances, les frais de garde d’enfant ou scolaires. Dans le budget d’un ménage qui vit en France, les dépenses pré-engagées représentent en moyenne 1/3 du budget. En comparaison, pour les ménages en situation de précarité, cela représente 2/3 du budget.

5€ de reste à vivre

Deux ans après la crise sanitaire, la moitié des ménages rencontrés dispose d’une reste à vivre de 5€ par personne et par jour, soit 0,50€ de moins par rapport au monde d’avant la crise. "Dans le reste à vivre, on enlève ce qui est contractuel, on enlève les frais de transports, pensions alimentaires et ensuite il reste ce qu’on a au quotidien pour vivre", explique Antoine Aumonier, délégué de Franche-Comté au Secours Catholique. Pour 48% de ces ménages, le loyer et l’énergie sont les principaux impayés.

Selon l’organisme, les aides de l’État sont utiles, mais "trop souvent ponctuelles et insuffisantes". En juillet 2022, les minimas sociaux ont été revalorisés de 4% quand l’inflation était à 6,5%.

En enchaînement de crises

En juin 2022, l’inflation a atteint une hausse de 6,5%. Du côté des denrées alimentaires, une augmentation de +12,0% est prévue d’ici fin 2022.

En 2023, la facture énergétique des particuliers va augmenter d’au moins 15% en moyenne, soit une hausse mensuelle de 20€ sur l’électricité et de 27€ pour la gaz.

Focus sur la Franche-Comté

L'étude du Secours Catholique-Caritas France en Franche-Comté porte sur 931 dossiers à Valdahon, Besançon, Montbéliard et Pouilley-les-Vignes. Le profil des personnes rencontrées est légèrement différent de celui relevé au niveau national avec plus d'hommes seuls et moins de femmes seules.

La proportion de personnes de moins de 25 ans et de plus de 60 ans accueillies a été plus importante pendant la crise du Covid, elle a ensuite diminué après la crise. En revanche, la part des 25-39 ans a augmenté après la crise du Covid en raison de la suppression des "petits boulots", de l'intérim, des CDD non renouvelés, etc. au cause des confinements. "Ces personnes ont donc été obligées de solliciter le Secours Catholique", indique Antoine Aumonier.

En Franche-Comté, le revenu médian est en augmentation "mais avec aussi une augmentation des dépenses pré-engagées d'où un reste à vivre assez stable situé entre 7 et 8 €", nous informe-t-on. "Cette amélioration est dûe à l'arrivée de ménages relativement moins pauvres, déstabalisés par la crise et les aides de l'État qui ont pu momentanément limiter les effets de cette crise."

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Social

Service civique : des jeunes recherchés en Bourgogne-Franche-Comté pour créer du lien avec les aînés

L’association nationale pour le développement du service civique solidarité seniors (AND-SC2S) de Bourgogne-Franche-Comté recrute des jeunes en Bourgogne-Franche-Comté. Actuellement 200 missions de service civique sont disponibles sur toute la région et d’ici l’été 2026, 290 missions seront lancées au total.

À Besançon, des baptêmes de l’air offerts aux enfants malades

Le Rotary club Besançon Boucle en partenariat avec Domergue Aviation renouvelle son opération solidaire “Avions de Rêves”, qui aura lieu le mercredi 17 septembre 2025 après-midi à l’aérodrome de Besançon la Vèze. En 2024, « les regards émerveillés et l’émotion des enfants avaient marqué les esprits et confirmé la nécessité de reconduire l’opération » ont confirmé les organisateurs de l’événement.

“Bloquons tout” : entre 2850 et 5.500 manifestants à Besançon et un deuxième rassemblement annoncé

Le mouvement ”Bloquons tout”, lancé ce mercredi 10 septembre à Besançon, a débuté dès 6h du matin au rond-point de Chalezeule, rassemblant plus de 250 manifestant(e)s. La journée s’est ensuite poursuivie avec différents blocages, assemblées générales et rassemblements. Dès 13h place de la Révolution à Besançon, ils étaient 5.500 à avoir pris part au mouvement selon la CGT, 2850 selon la police.

“Bloquons tout !” : les AED du lycée Pergaud en grève, un internat fermé

Les assistants d’éducation (AED) du lycée Pergaud ont répondu à l’appel national à la grève et à la mobilisation du mercredi 10 septembre. Dans un communiqué de l’intersyndicale CGT Éducation, Snes-FSU et Sud Éducation, ils expliquent agir ”afin de dénoncer la casse sociale et le budget du gouvernement”.

10 septembre : pas de jour chômé et rémunéré pour les agents de la Ville de Besançon

Le 5 septembre dernier, l’intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FO, SUD et UNSA avait interpellé la maire de Besançon pour lui demander une journée chômée et rémunérée pour tous les agents de la ville lors de la journée de mobilisation du 10 septembre 2025. Une demande à laquelle Anne Vignot a répondu par la négative le 8 septembre 2025. Une réponse qui déçoit mais "ne surprend pas" les syndicats. 

“Pot de départ” de François Bayrou à Besançon : prochaine mobilisation le 10 septembre

Ce lundi 8 septembre à 20h, plus de 200 personnes se sont retrouvées place du 8 Septembre à Besançon, pour marquer la fin du mandat de François Bayrou et de son gouvernement, écartés après le vote de confiance. L’occasion, pour les participants, de "fêter" ce départ mais aussi de préparer la mobilisation prévue le 10 septembre.

10 septembre : les syndicats demandent une journée “chômée et rémunérée” pour les agents à la maire de Besançon

Dans une lettre ouverte rendue publique ce vendredi 5 septembre, l’intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FO, SUD et UNSA interpelle la maire de Besançon au sujet du mouvement social prévu le 10 septembre pour lui demander une journée chômée et rémunérée pour tous les agents de la municipalité...

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 11.74
ciel dégagé
le 18/09 à 00h00
Vent
1.08 m/s
Pression
1026 hPa
Humidité
87 %