Report de charges, cessions : Casino s'active pour trouver des liquidités

Publié le 23/06/2023 - 14:05
Mis à jour le 23/06/2023 - 12:38

Report de charges sociales et fiscales, mise en vente d'actions d'une enseigne brésilienne, cessions de magasins: le distributeur Casino se démène pour trouver des liquidités, alors que des organisations syndicales, inquiètes pour l'avenir du groupe, se sont rassemblées ce jeudi 22 juin 2023 devant son siège stéphanois.

 © EA
© EA

Pas un jour ou presque sans une annonce du distributeur en difficulté financière. Mercredi soir, il a annoncé avoir eu l'accord de l'Etat pour un report de charges sociales et fiscales, d'un montant total d'environ 300 millions d'euros, dues pour la période allant de mai à septembre 2023.

  • Le groupe, qui emploie plus de 200.000 personnes dans le monde dont un gros quart en France, assure que la somme sera payée "à la date de la réalisation de la restructuration financière" de l'entreprise.

Casino, qui fête ses 125 ans dans ce contexte incertain, est entré fin mai en procédure de conciliation au plus tard jusqu'au 25 octobre, afin de renégocier avec ses créanciers son endettement, qui s'élève à 6,4 milliards d'euros de dette nette pour Casino et 3 milliards environ pour sa maison mère Rallye.

Objectif "fin juillet"

Outre le report de charges, il va être demandé aux créanciers de suspendre le versement de sommes dues, intérêts ou remboursements, pour un montant total d'environ 200 millions d'euros.

Et jeudi matin, Casino a annoncé solder sa participation dans l'enseigne brésilienne de cash&carry (ventes en gros pour les professionnels et particuliers) Assai, considérée comme la pépite du groupe. La valeur des actions qui vont être cédées au cours actuel est de près de 403 millions d'euros.

"Il était clair qu'ils ne garderaient pas le reste de leur participation dans Assai", après en avoir cédé des parts courant 2022, "mais je pensais qu'ils lanceraient la vente plus tard", a estimé auprès de l'AFP Clément Genelot, spécialiste de la distribution chez Bryan, Garnier & Co. "Ca montre à quelle vitesse leur activité brûle de l'argent", selon lui.

Casino dit vouloir "préserver sa liquidité pendant toute la période de conciliation" qui s'achèvera au plus tard le 25 octobre. Il a toutefois pour objectif de trouver un accord sur la restructuration de sa dette "avec les principaux créanciers", "d'ici la fin du mois de juillet".

Réduire la dette de Casino impliquerait que ses créanciers, grandes banques françaises et internationales, fonds d'investissement européens ou américains et acteurs institutionnels, acceptent de tirer un trait sur l'argent dû par le groupe, dans des proportions sans doute très importantes.

Rassemblement à Saint-Etienne

La situation du groupe inquiète les représentants des salariés, dont certaines organisations - la CGT, Unsa et la CFDT - avaient appelé à manifester jeudi matin devant le siège du groupe à Saint-Etienne.

Près de 150 personnes s'y sont rendues, a constaté l'AFP, alors que s'y tient un CSE d'information consultation sur la vente annoncée à Intermarché de 119 magasins du groupe, dans lesquels travaillent plus de 4.000 personnes.

Les syndicats présents ont dit craindre "une possible prochaine vente à la découpe de groupe Casino (qui) aura pour seul objectif d'enrichir les plus riches". "La direction annonce des reports d'échéance de la dette mais on continue à travailler en sous-effectif, sans remplacer les partants ni rénover les magasins fuis par nos clients, à la fois malheureusement mais aussi heureusement car on est trop peu nombreux pour bien les servir", a pour sa part déclaré à l'AFP Jean-Luc Farfal, délégué syndical de groupe pour la CFDT.

"Vous pouvez être assurés de mon entière détermination et de mon énergie pour défendre vos intérêts et ceux de Casino", avait écrit à ses salariés le PDG du groupe, Jean-Charles Naouri, le 12 juin dernier.

Il y estimait que "grâce à un allègement de la dette et à l'entrée d'un ou plusieurs nouveaux investisseurs", Casino sera mieux armé pour se "projeter (...) dans la décennie à venir".

Car d'un côté le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et le financier Marc Ladreit de Lacharrière, actionnaires du distributeur, de l'autre un trio d'hommes d'affaires Xavier Niel (Free), Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari, ont fait connaître leur intérêt pour contribuer à une augmentation de capital du distributeur. Sous conditions, dont l'une est la réduction de la dette.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Hausse des tarifs postaux : ”Un nouveau coup de poignard dans le dos du service public” selon les syndicats

Le groupe La Poste a annoncé mercredi 24 juillet 2024 une augmentation de 6,8% des produits du service universel postal.En deux ans le groupe La Poste a augmenté de plus de 16% le prix des produits postaux et tout cela bien au-dessus de l’inflation sur deux années, dénonce le syndicat Sud PTT ce vendredi.

Diffusion des JO en terrasse à Besançon : l’UCB appelle à une réglementation durable…

Comme nous vous l’annoncions dans un article ce jeudi 25 juillet 2024, la Ville de Besançon a décidé de suspendre l’interdiction de l’installation d’écrans en extérieur pendant la durée des Jeux olympiques et paralympique. L’Union des commerçants de Besançon salue cette décision et appelle à une réglementation durable.

Volte-face : les bars de Besançon pourront finalement diffuser les Jeux olympiques de Paris !

EXCLUSIVITÉ • Suite aux polémiques autour de la diffusion des JO sur les terrasses bisontines, nous avons contacté la Ville de Besançon. Abdel Ghezali, premier adjoint en charge des Sports, a affirmé que la mesure interdisant l’installation d’écrans en extérieur serait suspendue dès vendredi 26 juillet 2024, et cela, jusqu’à la fin des épreuves sportives. Cela inclut également les Jeux paralympiques.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 26.88
couvert
le 27/07 à 12h00
Vent
2.81 m/s
Pression
1015 hPa
Humidité
57 %