À compter de cette date, les poids lourds de plus de 7,5 tonnes n’auront plus le droit de quitter les autoroutes A36 et A39 entre Bersaillin et École-Valentin pour emprunter la RN83, sauf en cas de livraison ou de chargement local. L’objectif est clair : limiter le transit de camions qui traversent le Doubs et le Jura sans s’y arrêter.
Selon les services de l’État, cette interdiction permettra d’éviter chaque jour le passage de plus de 700 camions sur la RN83, sur un total estimé à plus de 2 100 poids lourds quotidiens. Jusqu’à présent, de nombreux transporteurs quittaient l’autoroute pour gagner du temps ou éviter les péages, notamment via Larnod dans le Grand Besançon, provoquant saturation du trafic et hausse de l’accidentalité.
Une décision saluée par la maire de Besançon
La maire de Besançon, Anne Vignot, a réagi favorablement à la signature de cet arrêté, qu’elle considère comme une avancée majeure pour les habitants des communes traversées. "Je tenais à remercier Monsieur Rémi Bastille, préfet du Doubs, pour avoir pris un arrêté interdisant les grands transits de poids lourds de plus de 7,5 tonnes via la RN83, traversant plusieurs départements sans livraison ni chargement sur les territoires concernés", écrit-elle dans un communiqué.
Elle rappelle que ce transit massif avait des conséquences lourdes sur le quotidien des riverains :"ce transit de près de 2 000 camions par jour impactait lourdement la vie des habitants, la sécurité routière et saturait nos axes principaux", souligne Anne Vignot.
Une mobilisation citoyenne de longue date
Cette décision est l’aboutissement de plusieurs années de mobilisation des habitants et des élus locaux, notamment dans le Grand Besançon et le Jura. Associations de riverains et collectivités dénonçaient depuis longtemps une situation jugée "insoutenable".
Face à l’absence de réponse de l’État à l’époque, la maire de Besançon avait elle-même pris un arrêté en juin 2021 : "J’avais pris un arrêté dès le 22 juin 2021 interdisant la circulation des poids lourds en transit sur la RN57 et les boulevards de Besançon. Bien qu’il ait été rapidement suspendu, il a permis d’ouvrir un dialogue avec l’État", rappelle-t-elle.
Ce dialogue a ensuite débouché sur des échanges avec les entreprises de transport et le lancement de travaux sur la logistique urbaine, dont une étude est toujours en cours.
Vers une nouvelle organisation des mobilités
Pour Anne Vignot, cette décision marque une étape importante dans la réflexion globale sur les déplacements à l’échelle du bassin de vie bisontin. "Cette mobilisation démontre l’importance de repenser les mobilités sur tout le bassin de vie de Grand Besançon", affirme la maire.
Elle salue le travail engagé avec l’État, la Région Bourgogne-Franche-Comté et les collectivités concernées dans le cadre du futur SERM (Service express régional métropolitain), afin de fluidifier les déplacements grâce aux transports en commun et au covoiturage. "Je me réjouis de la proposition des collectifs d’habitants de développer davantage les parkings-relais et les plateformes de covoiturage pour optimiser les déplacements en voiture", ajoute-t-elle.
"Un arrêté né d’une écoute exceptionnelle"
En conclusion, la maire de Besançon voit dans cet arrêté le fruit d’un dialogue constructif entre l’ensemble des acteurs concernés. "Nous saluons cet arrêté né d’une écoute exceptionnelle entre l’État, les citoyens et les transporteurs, en phase avec les enjeux environnementaux, économiques et sociaux actuels", conclut Anne Vignot.
Un soulagement pour les riverains de la RN83, qui devront toutefois patienter jusqu’en 2026 pour voir les premiers effets concrets de cette mesure.


