"Tortures" sur une fillette de six ans : 12 ans de prison pour la belle-mère

Publié le 16/10/2020 - 07:13
Mis à jour le 15/10/2020 - 18:15

Privation de nourriture, de sommeil et même d’aller aux toilettes : la Cour d’assises de l’Yonne a condamné jeudi à 12 ans de réclusion criminelle la belle-mère d’une fillette de six ans, et à 8 ans son père, pour « tortures et barbarie ».

Les jurés ont reconnu la belle-mère, Nadège Cousin, et le père, Sirile Blanchet, tous deux coupables de "violences habituelles", de 2015 à 2018, et d'"actes de torture et de barbarie", en avril 2018, sur la fillette aujourd'hui âgée de neuf ans.

La condamnation est inférieure aux réquisitions de l'accusation, qui avait demandé 14 ans pour Mme Cousin et 12 pour le père. La fillette, âgée de six ans et demi au moment des faits, "a été attachée, baillonnée, privée de sommeil, privée d'aller aux toilettes et de nourriture", a fustigé l'avocat général Pierrick Giangualano dans ses réquisitions.

Elle n'a dû sa "survie" qu'à la cantine scolaire; elle a été attachée deux heures durant les bras en l'air, sur la pointe des pieds; elle était "insultée, privée de jeux et de parole", a listé l'avocat général.

Le père a quant à lui reconnu "l'écharpe placée au fond de sa bouche pour ne pas qu'elle pleure", les douches "qu'une fois par semaine" et "la laisse du chien avec laquelle elle était entravée au lit superposé".

Dénonçant la "perversité criminelle" de Nadège Cousin, principale accusée, le ministère public a dépeint une femme "tyrannique" et "froide", qui est restée totalement impassible à l'énoncé du verdict. "J'ai beaucoup de remords", avait-elle malgré tout murmuré à la fin du procès. Quant au père, il a agi "par amour" pour sa compagne, mais n'en a pas moins été "actif", "approuvant" même, selon l'avocat général.

Julien Lewden, avocat de Mme Cousin, a en revanche dénoncé la "défaillance" des services sociaux qui avait déjà placé la fillette en 2015 mais sans intervenir par la suite, malgré des "alertes récurrentes". Michèle Duffaut, avocate de Sirile Blanchet, a voulu décrire un "bon père", "terriblement immature et complètement soumis", qui est tombé "sous la coupe" de sa nouvelle compagne. Il a "laissé faire mais il n'avait pas l'intention", a assuré l'avocate.

(AFP)

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Justice

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