Les Suisses acceptent de simplifier la naturalisation des petits-enfants d'immigrés

Publié le 12/02/2017 - 17:02
Mis à jour le 12/02/2017 - 17:07

Avec plus de 60,4 %des voix, la Suisse a voté ce dimanche 12 février 2017 la simplification de la naturalisation des petits-enfants d’immigrés. La droite populiste reconnaît sa défaite.

 ©
©

Par votation, les Suisses ont approuvé cette simplification de la procédure de naturalisation des petits-enfants d'immigrés, malgré une campagne marquée par les propos antimusulmans de la droite populiste. La majorité des votants et des cantons suisses ont accepté la proposition du gouvernement, selon la télévision suisse publique RTS et l'agence de presse publique ATS.

Plus de 60,4% des Suisses ont soutenu la proposition du gouvernement. Pour être accepté, cet arrêté fédéral devait aussi recueillir la majorité des 26 cantons composant la Suisse. Seuls sept cantons alémaniques ont dit "non".Presque tous les partis avaient apporté leur soutien au gouvernement. Seule l'Union démocratique du centre (UDC, parti disposant du plus grand nombre de députés à la Chambre basse) avait brandi le spectre de l'immigration musulmane, à coups d'affiches provocatrices.

Le député de l'Union démocratique du centre (UDC, parti disposant du plus grand nombre de députés à la Chambre basse), Jean-Luc Addor, également coprésident du comité contre la naturalisation facilitée, a reconnu sa défaite sur le plateau de la RTS. "On était seul contre tous. La problématique de l'islam, j'ai bien peur qu'elle nous rattrape d'ici quelques années", a-t-il déclaré. Ce comité avait collé devant les gares et les endroits fréquentés des villes une affiche montrant une femme vêtue du niqab (voile intégral qui ne laisse voir que les yeux) avec ce slogan: "Naturalisations incontrôlées? NON".

Pour beaucoup, cette campagne d'affichage était hors sujet. Dimanche, la députée des Verts, Lisa Mazzone, a estimé que cette campagne d'affichage était "complètement dans le délire". Le projet du gouvernement vise seulement à accélérer la procédure d'attribution de la nationalité suisse aux petits-enfants d'immigrés. Il exclut toute acquisition automatique de la nationalité.

  • Au cours des dix prochaines années, quelque 2.300 jeunes de la "3e génération" pourront bénéficier chaque année de la "naturalisation facilitée", une procédure plus rapide et moins coûteuse, selon le gouvernement. Actuellement, quelque 25.000 petits-enfants d'immigrés, en majorité originaires d'Italie, mais aussi de Turquie et des Balkans, remplissent les critères.

Pendant la campagne, l'UDC avait fait valoir que, dans 30 ans, la majorité des petits-enfants d'immigrés ne seront plus des Italiens ou des Espagnols mais seront issus de familles musulmanes, ce qui pose, à leurs yeux, un problème d'intégration.

74% de "oui" à Genève

En 2004, les Suisses avaient refusé la naturalisation automatique à la naissance pour la troisième génération et la naturalisation facilitée pour la deuxième génération. Les derniers sondages publiés début février avaient indiqué que le "oui" l'emporterait cette fois. Dans le détail, les Neuchâtelois ont été les plus convaincus avec 75,1% de "oui" devant les Genevois (74%) et les Vaudois (72,8%). Suivent les Jurassiens (72,8%), les Fribourgeois (65,7%), les Zurichois (63,2%) et les Bernois (61,9%). Encore opposé à des facilités aux descendants d'immigrés en 2004, le Valais a rejoint le reste de la Suisse romande avec 60,9% de soutien.

Info + 

  • Pour être candidat à la procédure de "naturalisation facilitée", un petit-enfant d'immigré devra être né en Suisse, y avoir fréquenté l'école pendant au moins cinq ans et être âgé de 25 ans au maximum. L'un de ses deux parents devra en outre avoir vécu 10 ans en Suisse et y avoir fréquenté l'école pendant au moins cinq ans. Enfin, l'un de ses grands-parents devra avoir eu un permis de séjour en Suisse ou y être né.
  • La limite de candidature fixée à 25 ans coïncide avec l'âge au-delà duquel un Suisse échappe au service militaire obligatoire. Les conditions pour obtenir la nationalité suisse restent elles inchangées: le candidat doit maîtriser une des quatre langues nationales (allemand, italien, français et romanche) et respecter les lois et les valeurs fondamentales de la Constitution. En outre, ceux qui perçoivent l'aide sociale ne pourront pas être naturalisés.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Gérard Larcher à Besançon pour trois tables rondes avec des élus du Doubs et de Haute-Saône

EN IMAGES • Le président du Sénat, Gérard Larcher était à Besançon vendredi 3 mai 2024, et plus précisément à la Chambre de commerce et de l’industrie Saône-Doubs pour participer à trois tables rondes avec les cinq sénateurs et sénatrice des deux départements, une députée, quelques maires du Doubs et de la Haute-Saône ainsi que la présidente du Département du Doubs et la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté.

“Made in Germany” inaugurée à Besançon : Anne Vignot, François Rebsamen et Marie-Guite Dufay complices…

Pour inaugurer la nouvelle exposition du musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, Made in Germany, Anne Vignot, maire de Besançon, François Rebsamen, maire de Dijon, et Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, étaient réunis vendredi 3 mai 2024.

Européennes 2024 : “Le seul moment où on fait taire l’extrême droite, c’est dans la rue” (NPA)

Vidéo • Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) sera présent aux élections européennes le 9 juin 2024 avec une liste conduite par Selma Labib, 28 ans, conductrice de bus. Un meeting s’est tenu jeudi 2 mai dans la salle Proudhon à Besançon notamment en présence d’Alain Ruch, colistier régional, 49e sur la liste.

Européennes 2024 : pour le Général Gomart “il y a un vrai combat à mener”

Lundi 29 avril 2024, Les Républicains ont tenu une réunion publique dans le cadre des élections européennes du dimanche 9 juin 2024 à la salle Courbet de Besançon. Le général de corps d'armée, ancien directeur du renseignement militaire, ancien commandant des forces spéciales Christophe Gomart, en 3e position sur la liste de François-Xavier Bellamy y a présenté son projet. Nous avons pu le rencontrer auparavant lors d’une conférence de presse.

Élections européennes : dernier jour pour s’inscrire en ligne sur les listes électorales

La Ville de Besançon rappelle que la date limite d’inscription pour pouvoir voter aux prochaines élections européennes est fixée au 1er mai 2024 sur internet et au 3 mai 2024 en mairie. Par ailleurs, la Ville recherche des assesseurs pour tenir les bureaux de vote durant la journée du 9 juin 2024.

Meeting de soutien à Raphaël Glucksmann : “L’Europe est à un moment où elle doit se réveiller” (P. Jouvet)

Le Parti socialiste du Doubs et Place publique Franche-Comté ont organisé une réunion publique lundi 22 avril 2024 à 19h00 salle Proudhon à Besançon afin de soutenir Raphaël Glucksmann, candidat PS aux élections européennes. Environ 130 personnes ont répondu présentes.

Le Mouvement Franche-Comté veut “stopper” la Pive

Dans un communiqué du 20 avril 2024 intitulé "Stop Pive !", le Mouvement Franche-Comté, représenté par son président Jean-Philippe Allenbach, qualifie le rapport moral et financier 2023 de l’association La Pive (monnaie locale) de "désastreux" et souhaite l’arrêt des subventions publiques qui lui sont allouées.

Il y a 80 ans, les femmes obtenaient le droit de vote : l’hommage d’Aline Chassagne à Besançon

Il y a 80 ans, le 21 avril 1944, les femmes obtenaient le droit de vote en France. Aline Chassagne, adjointe à la maire de Besançon en charge de la culture et du patrimoine historique, a rendu hommage, samedi matin rue Gisèle Halimi, à celles qui se sont battues pour avoir ce droit. Elle a également appelé à "retourner aux urnes".

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 15.54
couvert
le 04/05 à 15h00
Vent
3.76 m/s
Pression
1014 hPa
Humidité
73 %