Les policiers et le gérant qui avait demandé leur intervention sont restés en permanence en communication téléphonique avec le Centre d'information et de commandement de la police lors de la poursuite et "à aucun moment on n'entend des hurlements, des coups", a précisé le procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux, parlant d'une "avancée importante de l'enquête".
"L'exploitation de ces bandes audio est totalement compatible avec la version donnée jusqu'alors par les policiers et par ce gérant de discothèque et son salarié", a-t-il insisté, ajoutant que "les policiers n'ont jamais été au contact" du jeune homme avant sa chute.
Une marche blanche en mémoire de Seïf Eddine, 24 ans, a réuni dimanche 200 participants selon les organisateurs et 90 selon la police, alors que son père Karim Boulazreg avait assuré à l'AFP que son fils avait "été battu à mort", exigeant "la justice et la vérité".
Décédé de ses blessures le 24 juillet au CHU de Besançon, le jeune homme s'était présenté dans la nuit vers 03H00 à la porte de la discothèque dont l'accès lui avait été refusé. "C'est l'état d'excitation important dans lequel il se trouvait qui a amené les portiers à lui refuser l'accès" et "absolument pas un motif racial", selon M. Manteaux.
Il avait alors dégradé partiellement une caméra de vidéosurveillance avant de fuir, poursuivi par un videur et le gérant de l'établissement, un ancien fonctionnaire de police.
Les policiers qui l'avaient éclairé avec leur lampe torche alors qu'il se trouvait sur la pente très forte de la Citadelle de Besançon avaient "très peu de temps après entendu un bruit sourd" et demandé l'intervention des pompiers et du Samu, toujours selon le magistrat.
Le corps de Seïf Eddine a été retrouvé peu après par les forces de l'ordre, au pied d'une muraille de 4,5 mètres L'enquête préliminaire en recherche des causes de la mort se poursuit, a précisé M. Manteaux qui attend désormais les résultats d'expertises toxicologiques et anatomopathologiques pratiquées sur le corps du défunt.
Une plainte pour homicide volontaire a par ailleurs été déposée par Me Arié Alimi, conseil du père de la victime, spécialiste des dossiers de violences policières.
(Avec AFP)