Le commissaire enquêteur a relevé des "manquements au dossier qui nécessitent de nombreuses reprises", une "absence d'étude économique fiable pour l'activité de préparation à l'export" ainsi qu'une "impossibilité d'accéder au site pour les poids lourds", a indiqué une porte-parole de la préfecture de Saône-et-Loire.
Après une enquête publique d'un mois, l'avis a été remis au préfet lundi, qui devra se prononcer sur le projet "dans les trois mois (...) soit jusqu'au 6 février 2018", délai qui peut être prolongé de deux mois si nécessaire, a ajouté la même source.
Entre 300 et 400 personnes s'étaient rassemblées mardi à l'appel de la Confédération paysanne à Digoin, la commune où ce projet pourrait voir le jour. "Ferme usine ni ici, ni ailleurs", "non à l'élevage concentrationnaire" ou encore "trois petites fermes valent mieux qu'une grande",pouvait-on lire sur les pancartes.
Les opposants à la ferme des 4000 bovins sont déjà nombreux à digoin ! pic.twitter.com/RpYv0KIrfL
— Conf' Paysanne (@ConfPaysanne) 7 novembre 2017
Le projet "contribue à enfermer les éleveurs bovins dans un modèle qui a déjà conduit nombre d'entre eux au désastre", a dénoncé le syndicat dans un communiqué. "Ce centre d'allotement géant, suite logique à l'industrialisation des élevages et des abattoirs, n'est que de la poudre aux yeux des éleveurs."
Selon la demande d'autorisation adressée à la préfecture par l'éleveur, le projet consiste à "accueillir des bandes de jeunes bovins, pour mise en quarantaine sanitaire durant cinq semaines avant d'être exportés vers des centres d'engraissement en France ou à l'étranger", notamment vers les "pays du Maghreb (plus particulièrement Algérie, Maroc) et la Turquie".
"Au terme du projet de développement, l'effectif instantané pourra atteindre un maximum de 3.910 bovins en préparation à l'exportation", en plus du troupeau existant de 320 vaches allaitantes et 240 bovins à l'engraissement, précise le document. L'éleveur n'avait pu être joint mardi.
Ce projet est aussi dénoncé par les riverains, qui s'inquiètent des nuisances et ont monté une association, et par la fondation Brigitte Bardot, qui faisait fin août un parallèle avec la ferme des "1.000 vaches" qui fait
polémique dans la Somme. Une pétition de l'association Agir pour l'environnement s'y oppose également et a recueilli plus de 67.000 signatures.
Le préfet de Saône-et-Loire avait en revanche reçu en juillet un avis favorable de la direction régionale de l'environnement (DREAL).
(Avec AFP)