Fin de vie : "Nous devons rester la nation du soin, pas de l’abandon", selon la députée Grangier

Publié le 29/05/2025 - 11:16
Mis à jour le 29/05/2025 - 16:52

Après avoir voté contre la proposition de loi pour l’aide à mourir et les soins palliatifs à l’Assemblée nationale mardi 27 mai dernier, la députée RN du Doubs Géraldine Grangier explique avoir agi "en conscience et avec gravité".

Géraldine Grangier © Page Facebook/Géraldine Grangier
Géraldine Grangier © Page Facebook/Géraldine Grangier

Alors que le projet de loi sur le suicide assisté et l’euthanasie a franchi une première étape législative à l’Assemblée nationale, plusieurs élus se sont élevés contre ce qu’ils considèrent comme un bouleversement des fondements éthiques de la société française. Parmi eux, Géraldine Grangier, députée RN du Doubs.

"Aider, accompagner, soigner, aimer jusqu’au bout" : c’est en invoquant ces valeurs que l’élue justifie son opposition au texte. Pour elle, le projet de loi ne garantit ni l’égalité face à la douleur ni la fraternité face à la mort. "Il ne peut y avoir d’égalité sans égalité devant la douleur. Il ne peut y avoir de fraternité sans fraternité devant la mort", insiste-t-elle.

Dans son communiqué, Géraldine Grangier critique vivement ce qu’elle décrit comme une société qui "propose aux Français de choisir leur mise à mort, faute d’avoir reçu l’aide, l’écoute et le soin auxquels ils avaient droit". Elle regrette également que la loi Claeys-Leonetti de 2016 sur les soins palliatifs n’ait pas été pleinement mise en œuvre, ce qui, selon elle, aurait pu éviter le recours à une législation sur l’aide à mourir.

"21 départements n’ont toujours pas d’unité de soins palliatifs"

La députée RN plaide pour un renforcement urgent des soins palliatifs, rappelant que "21 départements n’ont toujours pas d’unité de soins palliatifs" et que "chaque jour, près de 500 personnes meurent sans avoir reçu les soins d’accompagnement qu’elles méritaient". Elle s’est d’ailleurs prononcée en faveur de la proposition de loi visant à garantir l’accès à ces soins, adoptée à l’unanimité.

Le vote sur le texte de l’aide à mourir s’est déroulé dans une atmosphère tendue, selon Géraldine Grangier. "J’ai entendu des invectives, des caricatures, de l’agressivité contre ceux qui, comme moi, s’opposaient à cette loi pour des raisons profondément humanistes et responsables", écrit-elle.

L’élue met en garde contre les dérives observées à l’étranger, citant les chiffres de l’euthanasie en Belgique (3 420 cas en 2022), aux Pays-Bas (8 720) et au Canada (15 543). "Appliquées à la France, ces proportions pourraient représenter 30 000 à 35 000 cas par an", avertit-elle, dénonçant un changement de paradigme : "Ce qui était présenté comme un ultime recours devient une norme."

"Le rôle du médecin n’est pas de tuer, mais de soulager"

Pour Grangier, cette évolution législative remet en cause le rôle même du médecin : "Le rôle du médecin n’est pas de tuer, mais de soulager. C’est le cœur battant de notre humanité."

Elle estime enfin que le projet de loi aurait dû être soumis à un référendum national, dénonçant "des décisions aussi fondamentales prises sans la consultation directe des Français" : "Derrière les sondages se cachent des visages, des familles, des douleurs. J’ai reçu des centaines de messages de citoyens inquiets, bouleversés, me suppliant de voter contre."

En conclusion, Géraldine Grangier rappelle : "La France est la Nation du soin. Elle doit le rester pour ne pas devenir celle de l’abandon."

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Saint-Vit : un groupe d’habitants invite à repenser collectivement l’avenir de la commune

Un groupe d’habitants de Saint-Vit organise deux temps d’échange les 2 et 7 juin2025 afin de discuter collectivement de l’avenir de la commune. Ces rencontres sont ouvertes à tous les Saint-Vitois(es) et ont pour objectif d’engager une réflexion citoyenne pouvant aboutir à une alternative pour les élections municipales de 2026.

Tribune – Écologistes et solidaires de Bourgogne Franche-Comté lance un appel pour Gaza

La majorité régionale de Bourgogne-Franche-Comté, rejointe par des centaines de citoyennes et citoyens, d’élu(e)s et de personnalités du territoire, signe une tribune pour alerter, dénoncer, et surtout appeler à l’action. Ce texte, intitulé "Plus jamais ça ? Vraiment ?", est un cri d’alerte contre l’inaction et une exigence de justice et de dignité pour le peuple palestinien.

Statue Jenny d’Héricourt : plainte déposée contre la maire de Besançon pour “délit de favoritisme”

Après les paroles, les actes. Le Mouvement Franche-Comté a annoncé, par voie de communiqué lundi 26 mai 2025, avoir officiellement déposé plainte auprès du procureur de la République pour "suspicion de délit de favoritisme" visant la maire de Besançon, Anne Vignot. Cette action judiciaire fait suite à l’attribution, sans mise en concurrence, d’un marché public pour la conception d’une statue de Jenny d’Héricourt à l’artiste grenobloise Lili Reynaud-Dewar.

Un policier blessé à Besançon : Ludovic Fagaut appelle à un “renforcement” de la sécurité

Un policier a été légèrement blessé à Besançon vendredi 23 mai 2025 lors d’un refus d'obtempérer faisant suite à un contrôle de véhicule en raison d'une forte odeur de cannabis se dégageant de l'habitacle. Ludovic Fagaut, chef du groupe Besançon maintenant au conseil municipal , réagit dans un communiqué.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 13.53
partiellement nuageux
le 30/05 à 06h00
Vent
1.49 m/s
Pression
1023 hPa
Humidité
100 %