La nouvelle carte des communes prioritaires : 18 villes franc-comtoises en font partie

Publié le 17/06/2014 - 16:22
Mis à jour le 17/06/2014 - 18:31

La ministre de la Ville, Najat Vallaud-Belkacem, a présenté ce mardi 17 juin la liste des 1.300 quartiers, situés dans 700 communes, éligibles aux aides de l’Etat pour lutter contre la pauvreté. En Franche-Comté, 18 communes font partie de cette liste comme Besançon, Montbéliard, Dole, Belfort… Et Sochaux qui rejoint la liste cette année. Explications…

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"Cette réforme s’imposait pour redonner à l’action des pouvoirs publics en la matière un véritable pilotage", a-t-elle fait savoir aux rédactions dans un verbatim cité par La Voix du Nord. "C’est le choc de simplification appliqué à une politique de ville qui était devenue un symbole de complexité régulièrement dénoncé par la Cour des comptes, mais aussi par les acteurs locaux et les habitants eux-mêmes", a-t-elle fait valoir.

A partir du 1er janvier 2015 cette carte viendra se substituer aux zones urbaines sensibles (ZUS), contrats urbains de cohésion sociale (CUCS), zones de redynamisation urbaine (ZRU) et zones franches urbaines (ZFU).

Quels sont les critères retenus ? 

Pour éviter d'être accusé de choix partisans, le gouvernement a instauré, en février 2014, un critère unique de sélection : le revenu des habitants. La politique de la Ville, qui cible les zones urbaines les plus fragiles, concernait jusqu'ici 2.500 quartiers situés dans 900 communes. Mais certaines, comme Biarritz ou Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) étaient contestées.

Pour mettre un terme au saupoudrage de ses moyens, le gouvernement avait donc lancé il y a un an et demi une remise à plat. Ont été retenues les zones où plus de la moitié de la population vit avec moins 11.250 euros par an, soit 60% du revenu médian national (avec une pondération selon le niveau de vie dans l'agglomération). Selon l’entourage de la ministre, cette somme a été pondérée selon les secteurs, poursuit La Voix du Nord. Et pour cause, "avec un certain revenu, on peut être pauvre à Paris et pas en province", relève-t-elle.

Qu'est-ce que ça change pour Besançon ?

Dans la capitale comtoise, cinq quartiers prioritaires bénéficieront de l'enveloppe attribuée par l'Etat et font donc partie du Plan stratégique local (ou PSL) : Planoise, 408, Clairs Soleil, Montrapon et Orchamps. (Le quartier Battant fait partie d'un autre dispositif intitulé "Espaces dégradés").

Pour Nicolas Bodin, adjoint chargé de l'urbanisme et aménagement urbain, grands travaux à la mairie de Besançon, "il faut d'abord vérifier le montant de l'enveloppe allouée à ce projet" mais "même si on ne peut pas se réjouir d'avoir des quartiers prioritaires, c'est intéressant pour la Ville". Par ailleurs, Nicolas Bodin explique qu'avant cette décision du gouvernement, "on déconstruisait et on reconstruisait sous une autre forme", autrement dit, l'urbanisme prônait sans laisser grande place à la vie associative par exemple. "Aujourd'hui, on aura une vision plus globale et transversale que par le passé. On veut qu'il y ait un lien entre l'associatif, la vie de quartier, la sécurité, l'urbanisme etc. Pour la première fois, les différents adjoints travailleront ensemble avec un mode de fonctionnement différent."

En Franche-Comté

Dans notre région, aucune commune franc-comtoise ne sort de la liste des communes-territoires cible de la politique de la ville. En revanche, la commune de Sochaux y entre rejoignant ainsi les 17 autres : Besançon, Montbéliard, Grand Charmont, Bethoncourt, Audincourt, Valentigney Pontarlier, Vesoul, Lure, Luxeuil-les-Bains, Héricourt, Gray, Dole, Lons-le-Saunier, Saint Claude, Belfort et Offemont.

 

Au niveau national :

Quelles communes sortent du dispositif ?

Ainsi, 300 communes sortent du dispositif. Parmi elles, certaines se trouvent dans les Pyrénées-Atlantiques (comme les controversées Biarritz et Hendaye), mais aussi en Seine-Maritime (Le Grand-Quevilly, Yvetot), dans les Hauts-de-Seine (Bourg-la-Reine, Sceaux, Rueil-Malmaison), le Rhône (Ecully, Caluire), en Savoie (près de Chambéry), dans la Drôme.

Dans ce dernier département, la ville de Crest est concernée par cette sortie du dispositif. "Je regrette que cela signifie un retrait de l'engagement de l'Etat", commente le maire UMP, Hervé Mariton, tout en disant "comprendre" le souhait de "concentrer les aides de l'Etat sur les quartiers les plus en difficulté".

"Le fait qu'ils sortent Saint-Martin-le-Vinoux, ça peut vouloir dire qu'on s'en est sorti, qu'on a réussi, positive de son côté le maire de cette petite commune de l'agglomération grenobloise, Yannick Ollivier. "Les efforts qui ont été consentis ont porté leurs fruits." Dautres prennent avec moins de philosophie cette sortie du dispositif, comme Jean-Pierre Corbisez (PS), maire de Oignies, dans le Pas-de-Calais. "Grâce à ces subventions, on a doublé tous nos centres aérés pour les faire passer d’un mois à deux mois l’été, on a augmenté nos capacités d’accueil de la petite enfance, tous nos locaux de quartiers ont été améliorés. Je ne comprends pas comment ils ont fait leur calcul", déplore-t-il à La Voix du Nord.

Quelles communes y entrent ?

Avec cette refonte des quartiers, de nouvelles poches, situées dans des départements ruraux et concernant des villes de 10 000 à 30 000 habitants, apparaissent sur la liste des communes pouvant bénéficier des aides de l'Etat. Une centaine font leur apparition, comme Dax (Landes), Foix et Pamiers (Ariège), Guéret (Creuse), Marmande ou Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Villers-Cotterêts (Aisne), où le Front national vient de remporter la mairie, y entre aussi.

"C'est la réalité de la pauvreté en France, loin d'être cantonnée aux territoires périphériques des grandes villes, qui apparaît ainsi au grand jour", commente la ministre de la Ville à l'occasion d'une entrevue dans les quotidiens régionaux.

Quelles régions sont sur-représentées ?

Mais ces poches isolées ne signifient pas pour autant que la pauvreté est répartie sur tout le territoire : le Pas-de-Calais compte toujours 49 communes sur les 700 les plus pauvres, le Nord 46 et la région Ile-de-France plus de 150.

Quelle somme d'argent est attribuée à ces quartiers ?

Les fonds du ministère de la Ville, un peu plus de 300 millions d'euros, ne représentent pas des sommes importantes : de l'ordre de 31 euros par habitant en Seine-Saint-Denis. Mais figurer sur la liste permet aussi de demander à entrer dans le programme de rénovation urbaine doté, lui, de moyens très importants. 

Après un premier programme entamé en 2003, qui a concerné 500 quartiers et qui était doté de 12 milliards d'euros de subventions, l'Etat doit lancer à l'automne un second programme avec 5 milliards de fonds publics. En bénéficieront 200 quartiers qui figurent sur la nouvelle carte de la pauvreté  et qui présentent les "dysfonctionnements urbains les plus importants". 

La politique de la ville a vocation à s'inscrire dans un "contrat" avec les agglomérations : "En échange de la main tendue de l'Etat aux zones de pauvreté, les collectivités s'engagent à soutenir différents projets (emploi chez les jeunes, création d'entreprises...)", détaille notamment Corse-matin.

(avec AFP)

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