La prison du cœur divise un village du Jura

Publié le 23/01/2012 - 19:19
Mis à jour le 24/01/2012 - 10:06

Le projet d'installation d'une prison expérimentale conçue par l'ex-détenu Pierre Botton à Saint-Julien-sur-Suran  Jura) divise ce petit village où certains habitants verraient d'un très mauvais oeil l'implantation de ce nouveau type d'établissement pénitentiaire.

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Prison expérimentale

M. Botton, gendre de l'ex-ministre et député-maire de Lyon Michel Noir, a créé début 2010 "Les Prisons du coeur".   "Il y a des pour et des contre, mais ce projet est complètement disproportionné par rapport à la taille de notre village", a estimé Janine Keser, secrétaire de l'Association "Petite montagne espace de liberté", créée pour l'occasion.

120 détenus qui ont la clé de leur cellule…

"On nous parle de 120 détenus, plus 80 personnels encadrant, ça fait la moitié de la population du village en plus. Les infrastructures ici ne sont pas faites pour tout ce monde", a ajouté Mme Keser, selon laquelle son association recense plus de 280 adhérents, pour un village d'environ 450 habitants.

L'établissement envisagé, implanté sur un terrain de 44.000 m2, pourrait accueillir 120 détenus, des hommes condamnés pour la première fois, à des peines comprises entre 6 mois et 5 ans (hors condamnation "de nature sexuelle" et "crime de sang"). Selon ce projet, les détenus auront la clé de leurs cellules et travailleront au sein de l'établissement, pour des salaires identiques à ceux de la vie normale. Au sein de la prison, il n'y aura ni quartier  disciplinaire, ni grillage ni barbelé. Seule une double paroi grillagée entourera le centre.

 "Je suis persuadée que la plupart des habitants sont favorables à ce projet", a pour sa part affirmé Hélène Pélissard, conseillère générale (UMP) du Jura, porteuse du projet.   "On comprend les craintes des habitants mais ce serait dommage qu'ils refusent l'installation de cette prison, c'est un outil structurant du territoire", d'après elle.

Les habitants de cette petite commune située à 25 km au sud de Lons-le-Saunier doivent être consultés le 11 mars à ce sujet, et "il est évident que s'il y a un rejet massif de la population, le ministère de la Justice, qui prend les décisions, se poserait alors des questions", a reconnu la conseillère générale.

  "Il faudrait la population soit contre le projet à une large majorité, mais ils feront ce qu'ils veulent", estime pour sa part Mme Keser.  "Je ne pense pas que le village soit en train de mourir, on n'a pas besoin de ça", poursuit cette opposante au projet, soulignant que le village compte encore de nombreux commerces et une école.  "Il y a pas mal de personnes âgées dans le village qui ne sont pas très rassurées... Ce projet est très flou", conclut-elle.

L'établissement modèle projeté coûterait environ 10 millions d'euros, selon ses concepteurs. Pierre Botton, qui a fait 20 mois de prison dans les années 1990 pour abus de biens sociaux, aimerait voir le projet se concrétiser rapidement mais il n'y a pour l'heure "pas de calendrier" concernant les  étapes de son implantation, selon Mme Pélissard.

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