"Le dépistage du cancer du sein est un combat porté toute l'année", alerte le docteur Rymzhanova-Coste

Publié le 04/10/2023 - 14:31
Mis à jour le 04/10/2023 - 15:53

En France, près de 60.000 nouveaux cas sont détectés chaque année. Si le cancer du sein chez la femme peut être influencé par plusieurs facteurs, "près de 40% des cas peuvent être évités grâce à un mode de vie sain, soit 25.000 personnes", explique le docteur Rymzhanova-Coste, médecin directeur du centre de coordination du dépistage des cancers de la région Bourgogne-Franche-Comté, situé rue Paul Bert à Besançon. Le dépistage primaire et secondaire forment alors "une complémentarité" dans la prévention du cancer du sein chez la femme. Explications. 

Dans le cadre du dépistage, le centre organise la seconde lecture des clichés jugés
Dans le cadre du dépistage, le centre organise la seconde lecture des clichés jugés "sans anomalie", réalisée par les radiologues, explique le Docteur Rymzhanova-Coste, médecin directeur du centre de coordination du dépistage des cancers de la région Bourgogne-Franche-Comté. © Eric Chatelain

Depuis le 1er octobre 2023, la campagne de sensibilisation Octobre Rose rythme l'actualité des régions en France. L'occasion pour les organismes de santé régionaux de sensibiliser toutes les femmes au sein de ce même combat, celui de prévenir le cancer du sein. Selon le docteur Rymzhanova-Coste, avant le dépistage existe d'abord la prévention primaire qui se concrétise par un mode de vie sain. "Il faut éviter l'alcool, le tabac... la sédentarité et l'obésité peuvent également jouer un rôle". Des gestes qui peuvent paraître "simples", mais qui jouent un rôle essentiel au sein du développement de ce cancer.

7.522 cancers détectés depuis 2003 en Franche-Comté

Si les personnes peuvent s'orienter vers un mode de vie, elles ne peuvent en revanche, contrôler les facteurs hormonaux et environnementaux. "C'est là qu'intervient la prévention secondaire avec le dépistage" précise-t-elle. En Franche-Comté, la campagne de dépistage a été mise en place il y a 20 ans, en septembre 2003. Depuis le début, près de 7.522 cancers ont pu être détectés chez les femmes, âgées entre 50 et 74 ans. Cette prévention "secondaire" vient alors compléter la prévention primaire. Une complémentarité "essentiel" au sein de ce combat.

Tous les deux ans, le centre de coordination du dépistage des cancers de la région envoie des invitations aux "femmes concernées" par ce risque, pouvant ainsi choisir leur cabinet de radiologie en fonction de leur lieu d'habitation. "Nous joignons une liste de radiologues agréés pour lire les clichés", précise-t-elle. Les mammographies réalisées sont relues par les radiologues "dans le noir", ce que l'on appelle "la seconde lecture". Selon le médecin, cette deuxième lecture permet de récupérer 5% des cancers. "Nous constatons que les tumeurs sont moins grosses et que les traitements sont eux, moins invalidants", précise-t-elle.

Un combat porté au-delà des 74 ans...

Si le cancer du sein est la première cause de mortalité avec 12.000 décès par an selon le Ministère de la santé et de la prévention, le taux de participation au dépistage, lui, reste encore faible. En Franche-Comté, près d'une femme sur deux participe à cette campagne de dépistage. Une moyenne "encore trop éloignée" par rapport à l'objectif demandé, celui d'atteindre les 70% de participation. "Dans les pays nordiques, ce taux est largement dépassé et on le voit bien : le taux de mortalité diminue de façon significative", rapporte le docteur.

Si Octobre Rose joue un rôle majeur dans la sensibilisation du dépistage du cancer du sein, cette campagne nationale est "un combat porté tout au long de l'année", explique le médecin. "Nous formons les professionnels de santé et nous essayons d'informer au maximum les femmes de la région". Car si cette démarche est destinée aux femmes âgées entre 50 et 74 ans, le risque persiste au-delà des 75 ans et "augmente même avec l'âge". Une surveillance quotidienne et accrue est donc recommandée... pour continuer ainsi, de voir la vie en rose.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Une récente étude du CHU de Besançon soulève des inquiétudes envers les implants mammaires en silicone

En France, "environ 400 000 femmes sont porteuses d’implants mammaires en silicone suite à des chirurgies esthétiques ou reconstructrices" expose le CHU de Besançon dans un communiqué du 13 novembre 2025. Bien que couramment utilisés, ils peuvent néanmoins "susciter des inquiétudes quant à leur sécurité à long terme". Dans une étude récemment publiée dans la revue Biomaterials, le docteur Isabelle Pluvy, l’ingénieur de recherche Florelle Gindraux et leurs collaborateurs du CHU de Besançon, montrent que la présence de silicone au contact des tissus semble stimuler le système immunitaire et favoriser localement la présence d’inflammation chronique.

Numérique en santé : Dijon accueille les journées régionales les 13 et 14 novembre

Les journées régionales du numérique en santé se tiendront les 13 et 14 novembre 2025 au palais des congrès de Dijon. Organisé conjointement par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le GRADeS Bourgogne-Franche-Comté, l’événement vise à mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire autour d’un numérique au service des pratiques, des organisations et des usagers.

Accès aux soins : 58% des habitants de Bourgogne-Franche-Comté insatisfaits

Le média de Radio France, Ici, a partagé ce mercredi 12 novembre 2025 les résultats de la consultation citoyenne "Ma commune, mon maire et moi" concernant l’accès aux soins en Bourgogne-Franche-Comté. Il ressort de ce sondage que 58% des habitants de la grande région ne sont pas satisfaits de l’accès aux soins là où ils vivent. 

Les Bourguignons Franc-Comtois vivent vieux mais en moins bonne santé que le reste de la France...

ÉTUDE INSEE • Selon une étude publiée le 4 novembre 2025 par l’Insee Bourgogne-Franche-Comté, la population régionale présente ”un état de santé plus dégradé qu’au niveau national”. Malgré une espérance de vie élevée, les habitants de la région sont davantage touchés par les maladies chroniques et la mortalité prématurée.

Cancer colorectal : les infirmières libérales de Besançon bientôt autorisées à remettre des kits de dépistage

Le cancer colorectal est la deuxième cause de cancer alors qu’il existe pourtant "un test de dépistage fiable, simple et rapide" juge la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) CaPaciTéS Besançon & Métropole. Dans le cadre d’une expérimentation inédite en France, elle lance ainsi un appel aux infirmières libérales à se former afin de pouvoir délivrer des kits de dépistage directement auprès de leurs patients. 

Le kiwi, un “super-fruit” à savourer pour allier plaisir et santé selon Valentine Caput

L'OEIL DE LA DIET' • En juillet 2025, l’Union européenne a fait du kiwi, le premier fruit à obtenir une "allégation santé". L’occasion parfaite pour notre diététicienne, Valentine Caput, de revenir sur l’intérêt de ce petit fruit aux grands bienfaits.

Dermatose : les exportations de jeunes bovins vont reprendre dans les zones indemnes

Le ministère de l'Agriculture a annoncé jeudi 30 octobre 2025 la reprise des exportations de bovins, suspendues pendant quinze jours pour éviter la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui continue toutefois de progresser dans les Pyrénées Orientales et dans le Jura où la suspension perdure.

“Le médecin légiste, c’est le médecin de la violence” : la chambre mortuaire du CHU de Besançon avec Dr Elisabeth Martin

Patricienne hospitalière depuis la fin de ses études en 2010, le Dr Elisabeth Martin dirige depuis mars 2024 le service de médecine légale et de victimologie du CHU de Besançon. Derrière les portes souvent fantasmées de ce service, c’est un métier méconnu, à la croisée du soin, du droit et de la justice, qu’elle nous décrit avec précision et humanité.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 -0.57
ciel dégagé
le 18/11 à 09h00
Vent
2.59 m/s
Pression
1021 hPa
Humidité
92 %