Malbouffe chez les enfants : Foodwatch dénonce les publicités des géants de l'agroalimentaire

Publié le 13/09/2023 - 15:18
Mis à jour le 13/09/2023 - 12:54

Dans sa dernière enquête publiée ce mercredi 13 septembre, Foodwatch France dénonce un marketing de la malbouffe qui cible les enfants et interpelle les décideurs politiques à légiférer, encadrer le marketing et la publicité ciblant le jeune public pour les produits mauvais pour la santé.

 © StockSnap/Pixabay
© StockSnap/Pixabay

”Oasis se paie le rappeur Jul pour vanter ses boissons, Coca-Cola crée une canette avec la chanteuse Rosalia, Kinder (Ferrero) développe une app à télécharger, Pitch raconte des histoires de brioches en podcasts, les glaces Miko sont affublées de princesses, les chips Monster Munch s'incrustent dans le jeu Minecraft, et il y a aussi le partenariat entre le club de rugby le Stade français et Capri-Sun (pratique, le président est propriétaire des deux marques), celui entre Disneyland Paris et les produits Vache qui rit ou Babybel ou les concours Hollywood chewing-gum avec Big Flo & Oli sur TikTok”, dénonce Foodwatch.

Dans son enquête, l’organisme a passé au peigne fin 228 produits ciblant les enfants avec leur marketing. Au regard de ce que l’OMS considère comme des critères nutritionnels acceptables autorisant à faire la promotion d’aliments ou boissons auprès des enfants, ”le constat est désastreux” selon Foodwatch : 86% des produits examinés en France ne passent pas le crash test du profil nutritionnel de l’OMS. Près de 9 produits sur 10 ne devraient pas être autorisés à faire du marketing ciblant les enfants tant ils sont hors des clous d’un point de vue nutritionnel.

”C’est totalement immoral quand on voit les conséquences de la malbouffe”

”Les géants de la malbouffe n’hésitent pas à élaborer des stratégies à la limite de la manipulation afin de s’immiscer au sein des familles et de saper les efforts d’éducation alimentaire des parents impuissants face à ces techniques marketing agressives”, constate Audrey Morice, chargée de campagnes Foodwatch France, ”c’est totalement immoral et irresponsable quand on voit les conséquences de la malbouffe sur la santé des plus jeunes aujourd’hui et pour leur futur.”

De plus, ”Depuis des années, le gouvernement a décidé de faire confiance aux industriels. De toute évidence, ça ne marche pas : les engagements volontaires des industriels, la sacro-sainte autorégulation, c’est du vent. foodwatch n’est pas la seule à l’affirmer : les expert·e·s de santé le martèlent depuis des années. Quand le gouvernement va-t-il les écouter ?”, interpelle Audrey Morice.

Pour éviter toute réglementation sur leurs pratiques marketing, les géants Burger King, Coca-Cola, Danone, Ferrero, General Mills, Kellogg, Mars, Mondelez, Nestlé, PepsiCo, Unilever et consorts tentent de montrer patte blanche en couchant dans la charte EU Pledge la promesse qu’ils ne cibleront pas les enfants de moins de 13 ans.

Les résultats de l’enquête de foodwatch démontrent que c’est ”un fiasco total”. La raison ? "Leurs critères sont bien loin de ceux de l’OMS. C’est d’autant plus grave que les 22 entreprises signataires – alimentation et boissons - se targuent à elles seules de représenter plus de 80% des dépenses publicitaires alimentaires en Europe. Elles ne se privent pourtant pas de cibler les plus jeunes”, comme le démontre aujourd’hui Foodwatch.

Coût sociétal de la surcharge pondérale : 20 milliards d’euros par an

Sur le plan économique, le coût du laisser-faire est considérable. Le coût sociétal de la surcharge pondérale était estimé par le Trésor public en 2012 à plus de 20 milliards d’euros par an. Un chiffre qui a très certainement augmenté en 9 ans.

”L’urgence est à la régulation”, indique Foodwatch, ”et la France est très en retard.” De nombreux pays - Norvège, Chili, Mexique, Pérou, Espagne, Allemagne, Canada, etc. - ont déjà mis en place, ou sont sur le point de le faire, un encadrement strict de ces pratiques marketing ciblant les enfants.

Depuis le début de l’été 2023, des parlementaires de tous bords politiques planchent sur des mesures visant à lutter contre l’obésité et auditionneront Foodwatch fin septembre 2023 : ”une opportunité politique en or à saisir” selon l'organisme pour enfin encadrer le marketing et la publicité ciblant les enfants.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Congés payés en cas de maladie non professionnelle, quels sont les changements ?

La loi d’adaptation au droit de l’union européenne reconnaissant l’acquisition de congés payés pendant l’arrêt maladie non professe, a été publié mardi 23 avril 2024. Ces nouvelles dispositions sont entrées en vigueur le 24 avril 2024. On fait le point avec le site du service public

Fonds Feader : Inquiète, la profession alerte les agriculteurs.

Pointant du doigt un fonctionnement laborieux, la Chambre régionale d'agriculture et les principales structures qui accompagnent les agriculteurs en Bourgogne-Franche-Comté ont consigné un communiqué daté du 25 avril 2024 alertant les agriculteurs à faire preuve de vigilance sur le suivi de leurs dossiers de demande de fonds Feader.

Le taux de chômage en hausse de 0,7 % en Bourgogne-Franche-Comté

Selon une note diffusée le 25 avril 2024 par l’Insee, institut national de la statistique et des études économiques, le taux de chômage en Bourgogne-Franche-Comté a augmenté de 0,7% sur le premier trimestre de l’année pour la catégorie A, et donc tenus de rechercher un emploi et sans activité.

Plateforme Easydis à Besançon “nous n’avons pas annoncé la fermeture du site”

Suite à un article paru chez nos confrères de France Bleu Besançon, ce mercredi 24 avril 2024 expliquant que la plateforme logistique d’Easydis à Besançon allait fermer ses portes en septembre prochain (sauf si l'entreprise trouve repreneur), nous avons contacté une porte-parole du Groupe Casino. Cette dernière nous a affirmé "qu’à aucun moment" il n’avait été décidé et dit aux salariés que le site allait fermer…

Casino JOA Besançon : plus de 721.000 € remportés en moins d’un mois

Le mois d’avril a apparemment porté chance à quelques joueurs du casino Joa de Besançon. L’établissement informe qu’entre le 1er et le 21 avril 2024, 721.275 € de jackpots ont été payés aux clients ayant eu la main chanceuse sur les machines à sous ou jeux électroniques (roulette anglaise électronique ou black jack électronique). 

La Bourgogne-Franche-Comté, première “région microtechnique” de France, présente au SIAMS de Moutier

Du 16 au 19 avril 2024, à l’occasion du Salon de la chaîne de production des microtechniques (SIAMS), grand rendez-vous de la filière de l’industrie des microtechniques, la Bourgogne-Franche-Comté était présente avec un pavillon régional dédié, en collaboration avec la CCI BFC.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.76
pluie modérée
le 28/04 à 12h00
Vent
1.1 m/s
Pression
1017 hPa
Humidité
94 %