Nouveau groupe à Besançon : Desana, un héritage musical familial

Publié le 03/09/2016 - 11:00
Mis à jour le 15/04/2019 - 15:17

Desana est le nouveau projet musical du bisontin Benjamin Pau. A l’occasion de la sortie de son premier album The Enemy of the Year en novembre et du teaser de son premier clip, aujourd’hui même, maCommune.info se penche sur le parcours et la démarche de ce groupe DIY, do it yourself (fais le toi même) d’un nouveau genre…

Desana ne peut véritablement être classé dans un genre précis du fait de ses nombreuses influences musicales et de sa démarche particulière. En effet, pour Benjamin, tout doit se faire "à la maison". De la composition des morceaux à la réalisation du clip en passant par l’enregistrement de l’album, ce projet personnel qu’est Desana s’est monté sans l’intervention de personne extérieure au groupe. Le résultat en est surprenant.

Un parcours musical riche et varié

Ben a grandi et évolué dans le milieu musical grâce à son frère aîné avec qui il partageait sa chambre dans la maison familiale : "Je dormais à côté d’un ampli 3 corps Marshall et les murs de la chambre étaient littéralement recouverts de poster de hardrock. Je passais des heures à les regarder et en découvrait tous les jours !" se remémore t-il. 

Pour ses 11 ans, son frère lui offre une guitare. Matin, midi et soir, il y passera toutes ses journées en reproduisant sur celle-ci des mélodies, à l’oreille. "Il n’y a aucunes limites, sauf les tiennes. Celui qui veut apprendre apprendra toujours car il y a tellement de choses possibles à faire avec une guitare. Tout dépend de toi" explique t-il.

A 16 ans, Ben intègre son premier groupe de métal, en tant que chanteur guitariste, groupe avec qui il reprendra de nombreux morceaux de Sepultura pendant deux ans. En 1999, il intègre Waste, groupe de métal encore. Cette fois ci, il compose leurs propres morceaux. "Ce groupe m’a permis d’être technique. Il faut être très précis pour jouer du métal" explique t-il. En parallèle, Ben décide de monter son propre studio d’enregistrement dans la maison dans laquelle il habite à l’époque, à Rans, à côté de Fraisans, pour y enregistrer les compositions de ses amis.

En 2006, les choses sérieuses commencent. Ben répond à une annonce du Bastion, ensemble de locaux dans lesquels les groupes peuvent répéter à Besançon. Un groupe de power-rock-pop cherche un guitariste "survolté". Il s’agit de Tennisoap. Après un essai concluant, une aventure, qui durera 7 ans, commence avec ce groupe. S’en suivent alors deux LP, deux albums, des concerts dans des petites salles mais aussi sur de grandes scènes comme Au Grand Palais à Paris pour un évènement organisé par le skateur Tony Hawk ou encore en première partie du groupe Bloc Party à La Laiterie. "J’étais deuxième guitariste mais je composais beaucoup avec Simon, le chanteur" ajoute t-il. C’est Ben qui enregistrera, durant deux semaines, le premier album de Tennisoap, un retour aux sources qui fera plus tard la force de son nouveau projet Desana.

En 2011, Ben rejoint Shoot The Singers, groupe indie-rock qui enregistre tout en live. En 2013, il quitte ce groupe et rejoint The Tiger Theory, groupe rené des cendres des Welcome To Miami, un ancien groupe bisontin. "Ce groupe correspondait vraiment à la musique que je voulais faire et que j’aimais tel que Led Zeppelin ou Black Sabbath. Musicalement et humainement, nous étions sur la même longueur d’onde" raconte t-il. En 2015, le groupe se sépare.

Peu de temps avant, Ben avait déjà commencé à composer seul des morceaux personnels sans savoir encore que le tout allait former son prochain nouvel album... celui de Desana.

Plus qu’un projet, une histoire...

"Quand les Tigres (The Tiger Theory) se sont séparés, je composais déjà des morceaux. Je ne m’arrête jamais je pense. Lorsqu’un album sort, j’ai déjà les titres pour le prochain" s’amuse t-il. C’est en 2015 que Ben décide de se concentrer entièrement à son projet. Il enregistre seul ses parties de guitare, de chant, de basse mais aussi de batterie à l’aide d’un ordinateur. La même année, Stéphane, son batteur actuel rejoint rapidement le projet.

"Tout est minutieusement travaillé. Il y a une réelle recherche au niveau du son" nous explique t-il. En effet, Ben n’accorde pas sa guitare de manière traditionnelle. L’accord choisi n’existe tout simplement pas. Ce choix judicieux lui permet de prendre des risques et de marquer une différence pour mieux illustrer, d’après lui, des passages difficiles de sa vie. "Après une année difficile pour moi, cet album est comme une rédemption. Toute cette période très noire que j’ai vécu, je l’ai couché sur cet album" se confie t-il. 

De ce fait, quoi de mieux pour un projet si personnel que de lui donner un nom plus que symbolique. Car Desana est le nom de sa grand-mère dont il est très proche. "Dans les années 30, mes arrières grands-parents tenaient une guinguette dans laquelle les musiciens se retrouvaient pour jouer ensemble. C’est là que mes grands-parents se sont rencontrés à l’occasion d’un concert. Ma grand-mère jouait de l’accordéon, du piano et du violon et mon grand père de la batterie, du saxophone et chantait". De là, est né un amour inconditionnel. Pour Ben, Desana est une façon de rendre hommage à un nom mais aussi à une famille d’artistes qui lors de la guerre "se cachaient pour s’amuser" nous raconte t-il.

Un premier album "fait maison"

"Mon album est sombre mais le thème parle d’amour. Plus précisément de cette frontière entre la haine et l’amour passionnel" confie Ben.

Tout est fait maison. C’est Stéphane, le batteur, qui a conçu la pochette de l’album. L’enregistrement a été réalisé par Ben ainsi que le clip, avec l’aide d’un ami. "Enregistrer à plusieurs est parfois difficile. Même si l’on écoute la même chose, on entend finalement jamais la même chose" nous explique t-il. L’objectif pour Ben était de prendre des risques et c’est pour cette raison qu’aucun effet n’est rajouté sur les morceaux. "La batterie est enregistrée avec un seul micro et aucun doublage n’est ajouté durant l’enregistrement pour que les compositions soient purement restituées en concert. Je voulais quelque chose de typé et avec ses imperfections".

Quant à la musique, Ben l’a qualifie d’indie-rock car les influences sont multiples et variées : Queen of the Stone Age, Eagles of Death Metal, Nick Cave, Pontiak, Jon Spencer, Jonny Cash, The Stooges, Jack White, Rolling Stones... Du Blues des années 30 à 50 au Rock des années 70 tel que Mountain, la liste est encore très longue.

Pour aboutir à ce résultat, Steph le batteur qui a rejoint le projet dès ses débuts en 2015 joue aux côtés de Ben. Il a beaucoup aidé et participé à la concrétisation de l’album puisqu’il a lui même crée et enregistré ses parties de batterie. De là, tout s’accélère.

Un titre, Name Prisoner, est déjà en écoute sur Bandcamp depuis août et d’autres morceaux seront mis en ligne en octobre. Aujourd’hui, samedi 3 septembre 2016 sort le teaser du tout premier clip de Desana It’s all right qui sortira fin septembre. L’album The Enemy of the year sortira en novembre. "Avoir des ennemis est motivant car cela me force à me dépasser. Mais cela peut aussi dire que l’on peut être son propre ennemi finalement, l’ennemi de l’année..." raconte Ben.

Son propre ennemi ou non, Ben a su retranscrire avec brio son histoire en musique, qu’il partagera pour la première fois le 25 novembre 2016 aux Passagers du Zinc à Besançon. Des dates sont encore prévues en novembre prochain et Desana prépare une release party pour la sortie de son album. Pour nous faire patienter, il est possible d’écouter un morceau sur Bandcamp et d’avoir un aperçu grâce au teaser du nouveau clip It’s all right annonçant des images surprenantes et illustrant comme dirait Ben "les pires choses qu’ils puissent arriver dans une vie".

Avant même la sortie de The enemy of the year, de nouvelles compositions musicales sont déjà en cours de création pour un éventuel prochain album. Surprenant n’est ce pas ? Il nous avait prévenu, il ne s’arrête jamais. D’ici là, Ben souhaite continuer sa route, tout simplement, et espère avoir toujours aussi soif de rencontres, de partages musicaux... et de bons vins.

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