Procès Zepeda : des traductions compromettantes au coeur des débats

Publié le 11/12/2023 - 14:03
Mis à jour le 12/12/2023 - 12:29

"Souvenirs différents" ou "explications biscornues" ? : Nicolas Zepeda et une témoin se sont opposés lundi 11 décembre 2023 devant les assises de la Haute-Saône autour de traductions de messages en japonais potentiellement compromettantes pour le jeune Chilien, rejugé en appel pour l'assassinat de Narumi Kurosaki.

 © Alexane Alfaro
© Alexane Alfaro

En visioconférence depuis le Japon, Rina Sakamaki, 30 ans, a longuement détaillé les requêtes adressées par l'accusé le 11 décembre 2016 via internet, quelques jours après la disparition de Narumi : cela "concernait spécifiquement une tournure de phrase qu'on écrit lorsqu'on part en voyage", a expliqué la jeune femme. Elle avait connu l'accusé en décembre 2014, lorsque celui-ci était étudiant au Japon, et était sans nouvelles de lui depuis environ un an et demi.

Le Chilien, rejugé depuis une semaine à Vesoul, souhaitait notamment savoir comment rédiger, avec une tournure féminine, la "réponse à une question telle que +vas-tu partir seule ou en groupe ?+" ou encore "+j'ai un nouveau petit ami+", a-t-elle détaillé.

Ces messages sont des éléments importants pour l'accusation: les proches de Narumi en ont en effet reçu des similaires après sa disparition, le 5 décembre 2016, à partir des comptes de l'étudiante, usurpés selon les enquêteurs par Nicolas Zepeda pour brouiller les pistes et retarder le lancement des recherches.

Grammaire, syntaxe, souvenirs...

Quelques jours plus tard, à la demande insistante de l'accusé, elle efface ces échanges. "J'ai senti (qu'il) était tourmenté, je n'ai pas compris ni cru les explications biscornues" qu'il donnait, "mais j'ai compris qu'il suffisait de les effacer pour qu'il retrouve sa quiétude", a-t-elle fait valoir. Quand, début janvier 2017, Rina Sakamaki apprend que Narumi a disparu et prend connaissance des messages reçus par les proches de l'étudiante, selon elle "des copiés-collés" des demandes de traduction de M. Zepeda, elle prend "peur", coupe "définitivement" les liens avec lui et se rend à la police.

Dans son box, l'accusé, qui fête lundi ses 33 ans, confirme avoir eu des échanges avec la trentenaire, mais invoque plutôt des questions de "grammaire" ou de "syntaxe" relatives à des "paragraphes" qu'il rédigeait. "Pourquoi ne pas l'avoir demandé à Narumi ?", avec laquelle l'accusé reconnaît avoir passé deux journées juste avant sa disparition, le titille l'un des avocats de la partie civile, Randall Schwerdorffer. "Tous les gens qui parlent une langue ne connaissent pas forcément la syntaxe" ou la grammaire et sur ces points, Rima est "bien plus précise que Narumi", rétorque le trentenaire. "Elle ment ?", insiste le pénaliste. "Non, on a juste des souvenirs différents", lâche Nicolas Zepeda.

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