Football (Ligue 1)
Quand il est comme ça, le foot est absolument fou. Ce vendredi soir, la personne qui aurait parié, à la 48e minute, sur un match nul du FCSM, serait passée pour folle. L’irrationnel a pourtant été dépassé, en suivant une réussite incroyable, illustrée sur le troisième but doubiste. A l’orée du temps réglementaire, Nogueira avait obtenu un nouveau coup franc aux 20 mètres. En glissant, le milieu de terrain sochalien trompait encore Elana, dans un Grand Stade de Lille ébahi (3-3, 89e).
L’insoupçonnable course poursuite avait débuté dix minutes plus tôt. C’est déjà Nogueira, inévitablement l’homme du match, qui l’avait instaurée en trouvant, sur coup franc, Kanté au deuxième poteau. Le défenseur sochalien mettait habilement son pied en opposition pour une réduction du score… pour l’honneur pensait-on (3-1, 79e). Tout avait néanmoins changé quand Nogueira avait poursuivi son entreprise de démolition des ambitions lilloises, sur coup franc direct (3-2, 83e).
L’entraîneur de Lille parle de faute professionnelle
Le LOSC, apparu soudain si fébrile, était à vrai dire l’exact opposé de ce qu’il avait été auparavant. Parce que si les " Jaune et Bleu " avaient plutôt réussi à tenir en début de match, la domination nordiste s’était logiquement matérialisée par l’ouverture du score de Kalou. Apathique, la défense du FCSM lui avait laissé la voie royale, pour tromper, d’une frappe des 20 mètres, un Pouplin un peu planté (1-0, 25e). En confiance, Lille déroulait quand Sochaux s’époumonait.
Les Francs-Comtois s’en étaient (déjà) bien sortis en voyant un but injustement refusé pour hors-jeu à Rodelin (28e). Malgré une grosse occasion pour Sio (36e), il n’y avait aucune surprise, après la transversale de Marin (44e), à voir les Lillois accroître leur avantage juste avant le repos, toujours par ce diable de Kalou, qui s’était retourné pour décocher une frappe sous la barre (2-0, 45e+2). Les carottes semblaient même archi cuites quand, dès le retour des vestiaires, Basa enfonçait le clou (3-0, 48e). Mais le scénario virait du tout au tout pour des Lillois sans doute suffisants. Sochaux, certes toujours relégable, en profite pour prendre un point tombé du ciel. Du côté de Lille, où Rudi Garcia a piqué une grosse colère, les prochains jours promettent d’être animés.
Les réactions
Eric Hély (entraîneur de Sochaux) : " La première heure de jeu, on a laissé Lille s’exprimer, je voulais plus de discipline défensivement. C’est arrivé parce que des gens sont entrés pour donner à l’équipe, on prend un point inespéré. Au niveau comptable, on est heureux, au niveau de la performance, on voit qu’il y a encore des choses à améliorer. Mais on peut se sauver. Si je n’y croyais plus ? C’est l’attitude des joueurs qui fait penser ça. Si tu prends l’eau de partout, l’entraîneur est impuissant. A part demander plus d’énergie sur le terrain. A 3-1, je me dis: peut-être. C’est le bon scénario. Les joueurs ont cru à leur destin pour le scénario final que vous connaissez. Il nous reste quatre matches, il faut qu’on soit consistant collectivement, il faut être conquérant. Ça ne peut pas être qu’une façade. J’ai fait des changements parce que j’attends beaucoup des remplaçants, et on a vu aujourd’hui qu’ils étaient très importants ".
Rudi Garcia (entraîneur de Lille) : " C’est une faute professionnelle. On ne peut pas mener 3-0 à la 70e minute et faire 3-3 face à une équipe relégable. On ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes, quand on s’est arrêté de jouer, on a été puni. Quand on ne met pas le 4e but, normalement ce n’est pas grave mais c’est là où certains sur le terrain doivent remettre tout le monde à l’endroit. J’attendais plus de mes cadres. Je suis anéanti, et très fâché, donc je vais garder le débriefing pour demain matin. On a peut-être perdu plus que deux points ce soir, il reste quatre matches et j’ai envie de continuer avec ceux qui ont envie. Je vais être attentif à l’attitude des joueurs à l’entraînement et ils vont se souvenir de la semaine qui arrive. Sochaux est l’une des meilleures équipes sur coups de pied arrêtés. Une succession de fautes, on n’a pas été bon dans les vingt dernières minutes. De manière inconsciente, il y a eu de la suffisance à 3-0. Quand on ne fait plus les efforts, on redevient une équipe moyenne ".