Les aéroports du sud de la France s'avèrent particulièrement affectés: outre à Nice (sud-est), troisième plateforme française, la moitié des vols sont annulés à Bastia et Calvi (Corse), et 30% à Lyon (centre-est), Marseille (sud), Montpellier (sud), Ajaccio (Corse) et Figari (Corse).
En région parisienne, ces annulations concernent le quart des liaisons au départ ou à l'arrivée de Paris-Charles-de-Gaulle et Orly, deux aéroports qui en période de pointe estivale voient habituellement transiter quelque 350.000 voyageurs par jour au total. Place forte du « low-cost », celui de Beauvais est logé à la même enseigne, avec 25% d’annulations.
Une situation encore plus tendue vendredi
"Des perturbations et des retards importants sont à prévoir sur l'ensemble des aéroports français" pour les vols maintenus, a prévenu la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Vendredi, la situation sera encore plus tendue dans les aéroports parisiens et à Beauvais, la DGAC y ayant ordonné une réduction du nombre de vols de 40%. Le trafic aérien dans toute l'Europe occidentale devrait pâtir du mouvement, étant donné la situation géographique centrale de la France.
L'influente association Airlines for Europe, qui fédère entre autres Air France-KLM, Lufthansa, British Airways, easyJet et Ryanair, a jugé la grève "intolérable" et a prévenu qu'elle allait "perturber les projets de vacances de milliers de personnes". De source proche du dossier, on indique que l'aviation d'affaires, notamment à Nice et au Bourget près de Paris, sera aussi très touchée.
Une réforme qui ne passe pas
Mercredi, le ministre français des Transports Philippe Tabarot a exclu de céder: "Les revendications portées par des syndicats minoritaires sont inacceptables, tout comme le choix de faire cette grève au moment des grands départs en congés", a-t-il affirmé, se disant "résolu à tenir bon face à ce mouvement". Une réforme est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d'un "incident grave" à l'aéroport de Bordeaux (sud-ouest) fin 2022, quand deux avions avaient failli entrer en collision.
Le deuxième syndicat d'aiguilleurs du ciel (17% des voix aux dernières élections professionnelles), l'Unsa-Icna, a appelé à la grève jeudi et vendredi, s'insurgeant contre cette réforme et dénonçant "un sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l'été", des outils obsolètes et "un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés". Le troisième, l'Usac-CGT (16% des suffrages), a rejoint le mouvement. Le premier syndicat d'aiguilleurs du ciel, le SNCTA (60% des voix), a indiqué à l'AFP ne pas appeler à la grève.
(AFP)